SAPIENCY (de) – Fate's End (2010)
Label : SAOL (Service for Artist Owned Labels) / H'Art
Sortie du Scud : 12 novembre 2010
Pays : Allemagne
Genre : Metal moderne
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 48 Mins
Il y a eu l’Homo sapiens. L’Homo sapiens sapiens. Et SAPIENCY. SAPIENCY se compose de six Homo sapiens, puisque le terme Homo sapiens sapiens n’a plus de valeur anthropologique. Si jusque là vous avez suivi et compris mon raisonnement, vous n’aurez aucune difficulté pour suivre et comprendre Fate’s End, le premier album du combo allemand en question. Parce que si la traduction latine de « sapiens » est « savant », on ne retrouve rien de similaire dans la musique de SAPIENCY. Un Metal moderne, bariolé de Death, de Thrash et de nappes de claviers futuristes, le tout calfeutré dans un emballage synthétique. On a déjà connu plus appétissant comme argument de vente. Et le truc, c’est que je ne voudrais surtout pas vous faire miroiter monts et merveilles avec un album qui sera, vous êtes sur le point de le constater, très approximatif.
Le gros problème que j’ai rencontré très rapidement avec SAPIENCY, c’est son manque de personnalité. Je n’ai rien contre le « Metal moderne » même si j’ai un peu de mal avec cette classification qui ne veut rien dire. Par contre, il faut que la musique soit habitée d’une âme, d’un caractère. En ce qui concerne nos amis teutons, on a la désagréable sensation qu’ils ont dépecé tour à tour SONIC SYNDICATE, SOILWORK, SCAR SYMMETRY, MNEMIC, DARKANE et qu’ils ont rafistolé grossièrement le cadavre avec du scotch. Ils ont beau avoir prélevé le meilleur de ces formations, coller bout-à-bout les morceaux ne rendra pas leur musique plus ragoutante. Les idées sont timides, les moments de sincérité sont rares. Fate’s End sonne vraiment comme quelque chose d’artificiel. Le duo de vocalistes Sebastian (screams) / Lars (chant « clair ») possède une complicité juste… inexistante. Prenez par exemple « Leaving Me ». Même si on sent que le duo idolâtre le travail de Björn « Speed » Strid (SOILWORK), il y a un jeu de questions-réponses pas idiot dans les couplets. Mais ça serait plus crédible si on n’avait pas l’impression que les paroles défilent sur un prompteur. C’est ce manque de conviction que je dénonce. Parce que techniquement, SAPIENCY tient bien la route. Le Metal moderne implique d’avoir une certaine aisance dans l’utilisation de ses instruments, une certaine ingéniosité dans les arrangements et pourquoi pas, de se montrer épique ou aérien. Les teutons y parviennent, sans même avoir à forcer leur talent. Ils ont un don, c’est certain. Mais ils l’exploitent mal. Les claviers grotesques de « Parachute », tellement DARK TRANQUILLITY dans l’esprit, le Metal guimauve de « Wake Up » ou l’incroyable manque de peps de la robotique « Eternal Grey », à s’en arracher les cheveux, seront autant d’arguments suffisants pour vous convaincre que quelque part, Fate’s End se fout du monde. Pourquoi est-ce que des compositions aussi faibles peuvent côtoyer de véritables tueries de Death / Thrash technique comme « Mercy » ou « Isolated » ? Il y a quelque chose qui m’échappe. Une incohérence. Et de ne pas pouvoir mettre de mots dessus me frustre encore plus.
Cette sortie est incompréhensible. Trop facile d’accès, trop irrégulière, trop impersonnelle, on l’appréciera probablement durant les premières minutes, avant de sentir les effets anesthésiant de l’éther sur nos corps endoloris. Elle n’en demeure pas moins très accessible pour les fans de Metal mélodique et contemporain. Le plus important c’est que quelqu’un puisse se sentir concerné et comblé par cet opus. Mais je n’en démords pas. Le groupe avait à peine un an d’existence quand il a sorti ce Fate’s End. Et de n’y trouver aucune fraicheur, je trouve quand même ça un peu gros.
Ajouté : Mercredi 19 Septembre 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Sapiency Website Hits: 7950
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