DAATH (usa) - Eyal Levi (Sept-2009/VF-EV)
Avec DAATH, pas de compromis ! Vous adhérez, ou vous dégagez ! Il faut dire aussi que la musique proposée par les cinq américains est assez spéciale. Sous la forme d’un Death Metal désarticulé, teinté de sonorités Indus éparses, le guitariste Eyal Levi et les siens ont décidé de revenir à la charge en cette année 2009 avec leur dernier effort, The Concealers. Et une nouvelle fois, l’offrande divise de par sa complexité exacerbée, exagérée. Pourtant, Eyal Levi y voit une progression, un pas vers l’avant avec, je cite, un disque « encore plus concentré que les précédents ». C’est en acceptant les critiques et en analysant son offrande avec profondeur que le guitariste s’est livré pour Metal-Impact.
Line-up : Sean Z (chant), Eyal Levi (guitare), Emil Werstler (guitare), Jeremy Creamer (basse), Kevin Talley (batterie)
Discographie : Futility (album - 2004), The Hinderers (album - 2007), The Concealers (album - 2009)
Metal-Impact. Salutations ! Nous ne connaissons pas grand-chose en France sur l’histoire et le passé de DAATH. Peux-tu nous en dire plus ?
Eyal Levi. Notre histoire en France est assez restreinte. Nous avons fait partie d’une tournée en 2007 avec UNEARTH, JOB FOR A COWBOY et DESPISED ICON et nous avons joué deux shows incroyables en France. Nous désirons y retourner. À mon avis, notre passé n'importe pas tellement. Les gens sont attirés par notre musique parce qu’au bout du compte, nos créations sont tout ce qui reste.
MI. « Daath » est un mot hébreu qui signifie « connaissance ». Connaissance de quoi ?
Eyal. En réalité, il signifie « abysse ».
MI. Ce choix de patronyme évoque la religion. Quel est votre point de vue sur celle-ci ?
Eyal. Nous sommes un groupe antireligieux. Nous détestons la religion et tout ce qu’elle représente.
MI. Que signifient les diacritiques qui décorent les « A » de votre logo ?
Eyal. C’est une clé de prononciation.
MI. Parles-nous un peu de la sortie de votre troisième effort, The Concealers. Satisfaits du travail réalisé ?
Eyal. J’en suis fier mais je ne suis jamais satisfait. La seule chose que je pourrais dire et qui me satisfait, c’est que nous allons avoir la chance de pouvoir faire un enregistrement encore plus grand dans le futur.
MI. Comment vous définiriez cet album, musicalement par rapport à son prédécesseur ?
Eyal. Ça sonne encore plus concentré que tout ce que nous avons déjà fait auparavant !
MI. Les sonorités Indus sont moins présentes ici que sur The Hinderers et laissent davantage de place à un Death traditionnel. Pourtant, on connaissait DAATH pour sa capacité à manier les deux alors cette innovation est-elle une volonté artistique ?
Eyal. Sans aucun doute, oui ! Nous avons voulu faire un album de Metal plus traditionnel, avec un jeu de guitare et de batterie tueur plutôt que des couches et des couches de sons et de synthétiseurs. Nous avons estimé que la guitare était insuffisamment représentée sur le disque précédent et nous avons voulu faire l'exact opposé pour cette fois. Aussi, sur cet enregistrement, nous avons voulu que toutes les parties individuelles aient plus de séparation entre elles et aient une chance de s’exprimer. Le riff est le riff. Le solo est le solo. Etc… Cette direction était certainement intentionnelle, tout comme le sera notre prochaine !
MI. The Concealers est un disque assez complexe dans ses structures et son approche du Metal. On pourrait le résumer par « faut aimer ». Etes-vous d’accord avec cette conception de votre musique ?
Eyal. Merci ! Nous avons eu beaucoup de difficultés pour mettre des mots sur notre musique parce qu’elle couvre beaucoup d’aspects différents. Je pense que c’est mieux de simplement l’écouter et de t’en faire ton propre avis. J’aime ton opinion !
MI. Y’a-t-il une composition dont vous vous sentez vraiment proches (voire fiers) ?
Eyal. Chacune à sa propre signification pour moi. C’est très très dur d’en placer une au-dessus d’une autre parce qu’à un moment, elles étaient toutes nouvelles et avaient toutes cette petite étincelle créative.
MI. De quoi parlent vos chansons et qui s’occupe des paroles ? Quelles sont ses sources d’inspiration et faire un concept-album vous brancherait-il ? Si oui, sur quel thème ?
Eyal. Sean Z se charge de toutes les paroles. C’est quelque chose auquel il sera plus à même de répondre que moi puisque c’est son travail principal. Il ne vous apprendra pas mes parties de guitares de même que je ne vous interpréterais pas ses paroles.
MI. Dis-nous en plus sur ton parcours de musicien…
Eyal. Je suis né dans la musique. Mon père était conducteur de symphonie. J’allais à ses concerts et je baigne dans cet environnement depuis que je suis né. J’ai commencé à jouer du violon et de la guitare à l’âge de 3 ans. Puis la guitare électrique depuis mes 13 ans pour ne pas m’arrêter depuis. A 15 ans, j’ai commencé à composer de la musique orchestrale et à 17 ans, j’ai écrit mon premier concerto pour guitare électrique et orchestre. Je suis alors allé étudier au Berklee College Of Music de Boston mais je suis parti car j’ai estimé que c’était trop restrictif pour moi en tant qu’artiste. Je suis alors retourné à Atlanta pour former DAATH.
MI. … ainsi que sur tes principales sources d’inspiration, tant musicales…
Eyal. Je n’écoute pas de comédies musicales (Ndr : incompréhension dans la question formulée en anglais ; « musicals » signifie « comédies musicales ») mais j’écoute volontiers de la musique. J’ai été élevé par la musique orchestrale et les BEATLES. Puis mes goûts se sont étendus aux DOORS, GUNS N’ ROSES, MEGADETH, PANTERA et finalement au Death et Black Metal. Mais j’ai toujours aimé les grands groupes. Comme ce super groupe, qui n’est pas du Metal mais que j’adore et qui est MUSE par exemple. Pour moi, la clé est de ressentir la musique comme étant révolutionnaire.
MI. … que littéraires ou cinématographiques…
Eyal. J’ai été très inspiré par le travail littéraire de Robert Anton Wilson, Aleister Crowley, Mark Twain et du Hustler Magazine (Ndr : Mensuel "pornographique" américain) (rires). David Lynch, Quentin Tarantino et les frères Coen sont actuellement mes réalisateurs favoris, aussi loin que vont leurs films.
MI. Cette cover est une vraie énigme pour moi. J’avoue n’y avoir rien compris alors peux-tu dénoncer son auteur et nous éclairer sur les divers symboles qui la composent (couteaux, clefs, os…) et leur signification ?
Eyal. Je pense que tu devrais lui demander. Je ne peux proclamer comprendre ce qui s’est passé dans son esprit de génie tordu (rires). Website de Jorden Haley ICI.
MI. Vous avez confié la production et le mixage à Mark Lewis (TRIVIUM, CHIMAIRA, DEVILDRIVER, ALL THAT REMAINS, etc…). Un petit mot sur ceux qui ont travaillé dans l’ombre de cette sortie ?
Eyal. En réalité, c’était Jason Suecof et Mark Lewis. Ils y ont travaillé comme une vraie équipe. Je pense qu’ensemble, ils sont comme une machine de production géniale qui masterise tous les aspects techniques et créatifs pour produire un super album. Ils connaissaient notre vision des choses, l’ont accepté et ont travaillé sur la leur quand nous étions en pourparlers à propos de qui travaillera avec nous. C’était la chose la plus importante pour nous. Ils ont prêté attention à chaque détail possible et nous ont aidés à nous perfectionner à des niveaux où nous ignorions que nous en étions capables. C'était vraiment une expérience dont nous sommes sortis grandis.
MI. Vous allez partir sur scène tout le printemps et l’été sans faire de détour par l’Europe. A quand un passage par le vieux continent ?
Eyal. En réalité, nous y serons en septembre et octobre 2009 en compagnie de CHIMAIRA, UNEARTH et THROWDOWN.
MI. Un député français est récemment monté en tribune à l’Assemblée Nationale avec un exemplaire de Rock Hard pour illustrer l’importance de la presse spécialisée qui incite les jeunes à aller découvrir les artistes sur le Web. Il a conclu son discours par « il y’a aujourd’hui une diversité de groupes qui n’auraient pas d’existence musicale si nous n’avions pas Internet ». Un commentaire ?
Eyal. Je ne sais pas comment ça se passe avec les autres styles de musique, mais je sais que dans le Metal, la plupart des publications de presse, tout du moins aux Etats-Unis, sont mourantes. Le Web a plus de popularité que la presse spécialisée n’en a jamais eue avec ses lecteurs. Ainsi de cette façon, le Web est le plus puissant moyen pour faire passer le mot. Aussi, pour des artistes non signés, ou signés sur des labels avec un budget très limité, le pouvoir disponible aux bouts de leurs doigts est presque illimité. Tu peux atteindre le monde entier depuis ta chambre à coucher, ce qui est un avantage significatif quand tu n’as pas de campagne marketing.
MI. Quelle importance accorde DAATH au Web ? Des sites comme MySpace vous ont-ils aidés à vous faire connaître ?
Eyal. C’est très important ! A côté des rencontres pendant les tournées, c’est seul lien direct avec nos fans. Les magazines peuvent faire mauvaise presse, de mauvaises citations, de mauvaises reviews ou même oublier un groupe, mais peu importe, avec le Web, nous pouvons toujours rester en connexion avec notre auditoire. MySpace a été la clé pour faire passer le mot, à coup sûr. C’est dur de vraiment quantifier à quel niveau, mais c’est clair que pour moi, une part de notre fanbase à travers le monde est due à MySpace.
MI. Quel est ton avis sur la scène Metal en France ? Quelles sont tes connaissances dans ce domaine et avez-vous déjà partagé l’affiche avec un groupe français ?
Eyal. Nous n’avons jamais partagé l’affiche avec un groupe français mais nous ADORERIONS (Ndr : en majuscules dans le texte) tourner avec GOJIRA qui, je pense, est l’une des formations les plus révolutionnaires et phénoménales de cette décennie. Il y’a aussi un putain de groupe appelé EYELESS qui est incroyable. Je peux te dire que lorsqu’on tourne à travers l’Europe, les fans français semblent être les plus éduqués et les plus enthousiastes que nous n’avons jamais rencontré. Ils comprennent la profondeur de la musique pour ce qu’elle est et cherchent à en savoir plus sur l’histoire du groupe.
MI. Un petit mot pour vos fans français ?
Eyal. Nous attendons avec impatience de faire fondre vos faces (Ndr : expression anglophone intraduisible, synonyme familier d’ « épater ») en tournée cet automne !
MI. Merci d’avoir pris le temps de répondre à ces quelques questions et bonne chance pour The Concealers. Les derniers mots sont pour toi.
Eyal. Merci d’avoir pris le temps de lire cette interview. Renseignez-vous à propos de notre musique via MySpace, téléchargez-là sur Internet, gravez une copie chez vos amis. Donnez-lui une chance et si vous la trouvez digne, s’il vous plaît, procurez-vous une copie officielle. On vous remercie pour votre support et on attend avec impatience de vous voir en tournée.
==================== ENGLISH VERSION ====================
Metal-Impact. Hail guys ! We don’t know a lot of things about the story and the past of DAATH in France. Can you tell us more about ?
Eyal Levi. Our history in France is quite limited. We were part of a tour in 2007 with UNEARTH, JOB FOR A COWBOY and DESPISED ICON and we played two amazing shows in France. We are eager to return. In my opinion our past does not matter as much as whether or not people are moved by our music because at the end of the day, our creations are all that we have left.
MI. "Daath" is a hebrew word meaning "knowledge". Knowledge of what exactly ?
Eyal. Actually it means Abyss.
MI. The choice of your patronym evokes the religion. What is your point of view about this one ?
Eyal. We are an anti religious band. We hate religion and everything that it stands for.
MI. What is the signification of the diacritics who decorates the « A » of your logo ?
Eyal. It’s a pronunciation key.
MI. Tell us a little more about the release of your third effort, The Concealers. Are you satisfied by the realized work ?
Eyal. I'm proud of it but I am never satisfied. The only thing I could say I'm satisfied with is that we are going get a chance to make an even greater record in the future.
MI. How would you define this album, musically compared to the previous ones ?
Eyal. It is sounding way more focused than everything else we did before !
MI. The Indus tones are less present here than on The Hinderers and give more place for a traditional Death. Nevertheless, we have knew DAATH for his capacity to handle the both, so this innovation is an artistic will ?
Eyal. Definitely yes. We wanted to make a more traditional metal record that focused on killer guitar playing and drumming rather than layers and layers of sounds and synths. We felt that the guitar was underrepresented on the previous record and wanted to do the complete opposite this time. Also, on this record we wanted all the individual parts to have more separation and have a chance to speak for themselves. The riff is the riff. The solo is the solo. Etc… This direction was definitely intentional as will be our next one !
MI. The Concealers is a rather complex disk in its structures and its approach of Metal. We could summarize it by « it’s necessary to like ». Are you all right with this conception of your music ?
Eyal. Thank you ! We have a very hard time putting our music into words because it covers so many different aspects. I think its best to just listen to it and come up with your own opinion. I like your opinion !
MI. Is there a composition from which you feel you really close (even proud) ?
Eyal. Every one has its own special meaning to me. It’s very very hard to put one above another because at one point in time they were all new and all had that spark of creation.
MI. Which are the different subjects of your songs and who takes charge of lyrics ? What are his sources of inspiration and are you interested to create a concept-album ? If yes, on which subject ?
Eyal. Sean Z takes charge of all the lyrics. This is something that he would be more equipped to answer than me since this is his main job. He won't teach you my guitar parts just as I won’t interpret his lyrics you.
MI. Tell us more about your musician’s formation…
Eyal. I was born into music. My father is a symphony conductor. I was going to his concerts and surrounded by that environment from the time that I was born. I began playing the violin and piano when I was three. Then the electric guitar when I was 13 and haven't stopped since. When I was 15 I started composing orchestral music and by the time I was 17 I had written my first concerto for electric guitar and orchestra. I then went and studied at the Berklee College of Music in Boston but left because I felt it was too restrictive to me as an artist. I then returned to Atlanta and formed this band.
MI. ... as well as your main sources of inspiration, as long musicals…
Eyal. I don't listen to musicals, but I do listen to music. I was brought up on orchestral music and THE BEATLES. Then my tastes expanded to THE DOORS, GUNS N’ ROSES, MEGADETH, PANTERA and then eventually to Death and Black Metal. But I've always loved great bands. Like one great non metal band I love is MUSE for instance. For me the key is that I feel the music is groundbreaking.
MI. … as literary or in cinema
Eyal. I've been very inspired by the literary work of Robert Anton Wilson, Aleister Crowley, Mark Twain and Hustler Magazine. David Lynch, Quentin Tarantino and the Coen Brothers are my current favorites as far as movies go.
MI. This cover is a true enigma for me. I admit to have absolutely nothing understand, so can you denounce its author and enlighten us on the diverse symbols which compose it (knives, keys, bones…) and their meaning ?
Eyal. I think you would have to ask him. I can’t claim to understand what is happening in his twisted genius mind. His website is here.
MI. You have confided the production and the mixing to Mark Lewis (TRIVIUM, CHIMAIRA, DEVILDRIVER, ALL THAT REMAINS, etc.). A little word about those who worked in the shadow of this release ?
Eyal. Actually it was Jason Suecof and Mark Lewis. They worked as a team on this. I think that together they are like one genius production machine that masters all the technical and creative aspects of making a great record. They knew our vision, accepted our vision, and made it their own when we were in talks about who to go with. This was the most important thing for us. They gave attention to every single detail possible and helped us perform at levels we didn't know we were capable of. It truly was an experience we grew from.
MI. You will be on stage all spring and summer, without making a bend by Europe. For when a passage by the old continent ?
Eyal. Actually, we will be in Europe in September and October with CHIMAIRA, UNEARTH, THROWDOWN.
MI. A French deputy recently rose in stand to the National Assembly with a copy of Rock Hard to illustrate the importance of the specialist press, which incites the young people to go discover the artists on the Web. He concluded his speech by "there is today a variety of groups which can’t have any musical existence without Internet ". A comment ?
Eyal. I don't know how it works in other genres of music, but I know that in Metal most print publications, at least in the states, are dying. The Web has more traffic than traditional press ever had readership anyways. So in that way the Web is a much more powerful way to get the word out. Also, for unsigned artists, or artists on labels with a very limited budget the power available at their fingertips is almost limitless. You can reach the whole world from your bedroom which is a significant advantage when you don’t have a five or six figure marketing campaign.
MI. Which importance gives DAATH to the Web? Sites as MySpace have helped you to become known ?
Eyal. Its hugely important. Besides coming through on tour it is our only direct link to fans. Magazines can misprint, misquote, misreview or overlook the band but no matter what, with the Web we can always keep our connection with our audience. MySpace was key in getting the word out for sure. Its hard to really quantify to what level, but its clear to me that part of our worldwide fanbase is in part due to MySpace.
MI. What is your opinion about the french Metal scene ? What is your knowledge in this domain and have you already shared the stage with a French group ?
Eyal. We have not shared the stage with any french bands yet but we would LOVE to tour with GOJIRA which I think is one of the most breakthrough and phenomenal bands of this decade. There is also a band called EYELESS which is fucking amazing. I can tell you that when touring the whole of Europe the French fans seem to be some of the most educated and enthusiastic we have ever encountered. They truly understand the depth of the music for what it is and care enough to learn as much as they can about the history of the band.
MI. A little word for your french fans ?
Eyal. We look forward to melting your faces on tour this fall!
MI. Thanks to have take time to answer this few questions and good luck for The Concealers. Last words are for you.
Eyal. Thank you for taking the time to read this interview ! Please check out our music on MySpace, download it off the internet, or burn a copy from your friend. Give it a chance and if you find it worthy please purchase on official copy. We thank you for your support and look forward to seeing you on tour!
Ajouté : Mercredi 23 Septembre 2009 Intervieweur : Stef. Lien en relation: Daath Website Hits: 14531
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