KIP WINGER (usa) - Down Incognito (1999)
Label : Frontiers Records
Sortie du Scud : 26 octobre 1999
Pays : Etats-Unis
Genre : Hard Rock
Type : Album
Playtime : 13 Titres - 53 Mins
Pour en revenir à une discussion que nous avions il y a peu entre membres du staff, lorsque l’objectivité se teinte d’enthousiasme total, cela aboutit plus à une déclaration d’amour qu’à une critique pure. Et Dieu sait si il y a longtemps que je voulais déclarer ma flamme artistique à Kip WINGER.
Je ne sais pas d’où vient cette passion pour Kip, ou plutôt si, je ne le sais que trop bien. Parce qu’il est l’homme que j’aurais toujours voulu être. Beau à se damner, danseur émérite, compositeur au talent sans limites, et chanteur guidé par les anges.
Mais au lieu de me donner des complexes mêlés d’animosité déplacée, il a suscité chez moi une admiration sans bornes. A cause de sa grâce. Et aussi à cause de son parcours.
Rien ne lui a été épargné. La gloire du temps de WINGER, le groupe, et ses hits faciles, de « Seventeen » à « Easy Come, Easy Go », les tournées remplies de groupies au bord de l’apoplexie, une exposition radiophonique et télévisuelle permanente, jusqu’à l’arrivée du Grunge.
Et là, le massacre. Il devient la figure emblématique d’un Hard-Rock de poseur que MTV se plait à tourner en ridicule. Le désamour total envers un style, représenté à tord par un homme qui n’a jamais rien cherché d’autre que de faire partager ses notes avec le public. Beavis et Butthead finiront le travail à grands coups de blagues de potaches qui ne m’ont jamais fait rire. Uncool à vie, exit Kip. Bonjour les tignasses crades et les chemises de bûcherons.
Mais c’est trop facile les gars, parce que certains n’oublieront jamais. Car contrairement à cette chaîne de télé qui n’a de musicale que l’appellation, Kip est toujours crédible, et n’a jamais couru après la gloriole.
La perte de sa femme achèvera de l’emporter sur la pente de la tragédie, mais il s’est relevé, pour pondre ce chef d’œuvre ultime qu’est Down Incognito.
J’abhorre par habitude les albums acoustiques. La plupart du temps, ils ne sont qu’une justification facile à l’exploitation de fonds de tiroirs qui auraient du y rester. Quelques tubes repris sur un mode mineur, accompagnés de reprises approximatives qui ne font rire que leurs interprètes. Sauf qu’ici, chaque harmonique est justifiée, et le bonheur rendu, au centuple.
Entendre Kip hurler le refrain de « Spell I’m Under », chanson écrite pour sa femme vous file la chair de poule et les larmes aux yeux. Si l’amour est une constellation de notes étoilées écrites avec le cœur, celui de Kip pour son épouse occupe la moitié du ciel.
Je pourrai détailler les pépites de cet album une par une, il y aurait matière à une thèse de plus de 100.000 mots. Mais les mots sont vains pour expliquer ce qu’on ressent lorsque l’on écoute cet album. On peut dire à un enfant qu’on l’aime plus que tout, mais le rassurer quand il a peur, l’aider à faire ses devoirs, et sacrifier sa vie pour prolonger la sienne sont plus de preuves que n’importe quelle encyclopédie sur le langage pourra fournir.
Et les mots me manquent justement. Emporté dans un tourbillon de sensations, on essaie de se raccrocher à quelque chose de rassurant pour ne pas tomber dans le vide.
Quand je vais mal, j’écoute la voix de Kip qui me rappelle que la vie, même si elle est le plus souvent très cruelle, peut aussi offrir des compensations merveilleuses.
Down Incognito est le coin de Paradis ou je me réfugie quand la pluie de l’âme bat trop fort. Et je vois des anges courir et rire auprès d’un homme jouant de la guitare, simplement. Et qui chante une mélodie plus pure que le jardin d’Eden.
Kip WINGER. Chante encore pour moi…
Ajouté : Lundi 16 Juin 2008 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Kip Winger Website Hits: 10793
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