VENTURIA (FRA) - Charly Sahona (Sept-2008)
Les jeunes français de VENTURIA sortent ce mois-ci leur deuxième album, un disque prog aux tendances expérimentales qui risquent d'en surprendre plus d'un... Entretien avec le créateur et compositeur du groupe, Charly Sahona (guitare).
Line-up : Marc Ferreira (Chant), Thomas James (Basse), Diego Rapacchietti (Batterie, programmation synthétiseur), Lydie Robin (Chant), Charly Sahona (Guitare, programmation synthétiseur, piano, choeurs).
Discographie : The New Kingdom (album – 2006), Hybrid (album – 2008), Dawn of a New Era (Album – 2012)
M-I Interviews du groupe : VENTURIA (FRA) - Charly Sahona (Sept-2008), VENTURIA (FRA) - Charly Sahona (Nov-2012)
Metal-Impact. Parlez-nous un peu des débuts du groupe...
Charly Sahona. L'idée est née quand j'ai rencontré Diego, le batteur. On se connaît depuis longtemps, à l'époque il n'était pas encore question de VENTURIA. Au fil du temps le projet a pris forme et je pense qu'on peut commencer à parler de groupe à part entière à partir de 2000. On a enregistré quelques démos, formé un line-up intéressant et démarché les maisons de disque, le cheminement logique en somme. Lion Music nous a recontacté, ils étaient intéressés, un grande nouvelle pour nous. Notre chanteur est parti pour des raisons personnelles, certainement vers d'autres horizons musicaux, ou alors de peur de ne pas être à la hauteur de l'investissement que cette signature allait demander. Gus Mansato (REVOLUTION RENAISSANCE, TAKARA) qui est un bon ami, m'a présenté Marc, qui habite New York. Il est devenu le nouveau chanteur de VENTURIA. J'ai aussi rencontré Lydie peu après, qui devait au départ s'occuper des choeurs, mais qui a au final chanté 30% des leads vocals du premier album « The New Kingdom », sorti en 2006.
MI. Comment votre premier disque a-t-il été reçu ?
Charly. Très bien, on a eu de très bonnes réponses de la presse française et européenne. J'avais composé la plupart des morceaux quelques années auparavant, donc ça ne représentait pas vraiment notre état d'esprit artistique du moment, c'est dommage, mais au final l'album était cohérent et notre travail a été apprécié. En temps normal, je compose les morceaux seul, c'est plus rapide et plus simple que des sessions de travail en groupe où il serait difficile de s'y retrouver. Ensuite, lors de nos rencontres en groupe, chacun apporte ses idées, propose des améliorations, des variantes, c'est vraiment un brainstorming important pour VENTURIA, je veux qu'on ait cette notion de travail collectif, que notre musique ne se résume pas uniquement à ce que je peux composer seul. La majorité des membres habitent le sud de la France, notre batteur est suisse et Marc habite New York. Mais on se voit régulièrement.
MI. C'est ainsi qu'a été composé « Hybrid », qui porte bien son nom : il fait référence aux divers styles que vous avez tenté d'intégrer à votre progressif. L'originalité passe-t-elle forcément par le mélange des genres ?
Charly. Notre démarche n'est pas uniquement inspirée par un besoin d'être original. C'était en fait l'adjectif qui qualifiait le mieux le groupe à cet instant donné. Nous nous sentons détachés du prog Metal traditionnel, chaque membre a des influences variées, et on apporte tous une touche à la musique de VENTURIA, en veillant à ce qu'elle reste homogène. On aime varier, on a une culture musicale important qui nous autorise à intégrer effectivement des éléments classiques, électro ou autres à un jeu résolument Metal, agrémenté de mélodies pop par exemple. Au final ça peut rendre l'album un peu différent de ce qui se fait généralement dans ce style, mais ce n'était pas l'idée principale. Les paroles parlent de différents sujets, sociologiques, fantastiques ou philosophiques... Souvent inspirées de l'actualité. [« Why ? This Women's Life », parle de l'excision par exemple] Nous sommes cela dit très satisfaits du résultat, la production est excellente, et Lion Music fait un bon boulot pour notre promo, donc ça s'annonce très bien pour nous.
MI. Dans ce milieu, il faut des contacts en plus du talent, non ?
Charly. C'est sûr, on n'a pas été pistonné par un producteur milliardaire je te rassure, mais on a eu de la chance de tomber sur des personnes ouvertes d'esprit qui ont apprécié notre musique. Le deal avec Lion Music était inespéré pour nous, ils font un super travail pour promouvoir notre album, j'ai aussi rencontré et sympathisé avec Roger Wessier qui nous aide pas mal aussi. Dans l'immédiat la priorité c'est de mettre en avant « Hybrid » autant que possible, trouver des scènes et penser à écrire la suite !
MI. C'est plus facile bien entouré... et quand on donne des concerts ! Ce n'était pas la priorité de VENTURIA au départ, si ?
Charly. C'est vrai qu'on a eu une trajectoire un peu inverse des autres groupes, qui commencent par faire pas mal de scène et finissent par enregistrer un album. On a d'abord sorti deux disques, mais fait très peu de scène. Chaque musicien en fait pas mal avec d'autres projets et groupes, donc on a de l'expérience, mais avec VENTURIA, le seul concert qu'on nous a proposé, c'était en 2007 à la télévision suisse TSR, dans l'émission « 100% scène », l'équivalent de notre « Taratata ». On a pu jouer une heure, et les images figurent sur le dvd bonus de « Hybrid ». C'était une bonne expérience, ça nous a donné envie de faire plus de concerts. Et le 21 novembre 2008 on a la chance d'ouvrir pour LACRIMAS PROFUNDERE au Nouveau Casino, à Paris. L'occasion pour nous de jouer un peu plus qu'une première partie normale, et de travailler notre show.
MI. Il y a un guest de luxe sur votre album, et c'est une belle histoire que cette rencontre avec Gus Mansano...
Charly. Effectivement, c'est un garçon charmant que j'ai rencontré quand il a rejoint ADAGIO. Il est brésilien, et passe 6 mois de l'année ici en France. Et il habite chez moi, c'est mon colocataire ! On s'entend super bien, c'est un très bon ami. Et l'année dernière il a donné un concert avec ADAGIO, et ça coïncidait avec l'enregistrement de notre album. Alors je lui ai demandé si ça l'intéressait de venir pousser quelques cris sur notre album. Il a accepté, ça m'a fait très plaisir, et comme c'est lui qui nous avait présenté Marc, notre chanteur, je lui ai proposé de faire un titre avec lui... C'était super sympa.
MI. L'objectif à moyen terme pour Venturia ?
Charly. Travailler la scène, trouver des dates, promouvoir l'album, puis écrire les suivants, être un vrai groupe, à part entière. On s'entend et s'admire déjà tous, mais s'embarquer dans un projet comme celui-là, avec en ligne de mire une reconnaissance qui nous permettrait de vivre de notre musique, d'être des musiciens professionnels avec tout ce que ça implique, c'est un objectif qui me plait bien je dois dire. Et puis « Venturia » vient du verbe « to venture », qui signifie « se risquer à faire quelque chose » en anglais, et je veux bien prendre les risques qu'il faut pour qu'on réussisse ensemble, et continue à faire de la bonne musique. J'espère en tout cas beaucoup de ce nouveau disque, qu'il plaira aux fans de Metal et aux autres. Merci pour votre soutien, et à bientôt sur scène.
Ajouté : Lundi 22 Septembre 2008 Intervieweur : JB Lien en relation: Venturia Website Hits: 19330
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