DEAD HEARTS, à savoir les cœurs morts dans la langue de Shakespeare est une très jeune formation venue des Etats-Unis issue des groupes THE CONTROL et CAN I SAY. Formé en 2004, cet album intitulé Bitter Verses est leur permier enregistrement studio édité par le label spécialisé dans le Hardcore US Ferret Music, label entre autre des légendes du Hardcore made in NY, les charismatiques MADBALL.
Pour leur premier album, les jeunes Hardcoreux de Buffalo ont décidé de taper un grand coup sur la table en livrant une sorte d’album concept basé sur le thème de l’insomnie et de ce que les nuitées dépourvues de sommeil peuvent apporter de néfaste à la vie d’un homme. Qu’ils soient marqués par les problèmes d’insomnie et que leur leader ne se soit jamais remis de sa vie de travailleur de nuit est une chose mais le problème sur ce disque est que DEAD HEARTS nous propose quatorze titres de Hardcore Punk fétide et soporifique, et cela est moins tolérable et admissible. En terme de Hardcore, on se demande bien ce qui a pu pousser Ferret Music à signer ce groupe !
Pour nous éviter une léthargie sans précédent dans le monde du Hardcore, DEAD HEARTS arrive à grand renfort de rythmiques plombées et de Metalcore grassouillet. Certes, le son est étonnant et les musiciens sonnent carrés mais malgré cela les cœurs morts éprouvent toutes les peines du monde à maintenir l’auditeur en éveil. A croire qu’ils se sont complétement laissé dépasser par leur concept sur l’insomnie, à tel point que celle-ci se retrouve dans ces compostions fades sans trop de consistence ni de saveur. Le dieu du Sommeil Hypnôs a dû certainement passer dans le coin !
Bien maîtrisé cela va de soi, tous les éphémères groupes de Hardcore actuels sont des semi pros et savent mettre en valeur leurs sons. Mais dénué de cachet, ce groupe sera à recommander pour les personnes en manque de sommeil, justement. Leur expérience le prouve, DEAD HEARTS se montre capable de concocter quatorze titres adéquats pour assommer le plus robuste des chevaux. Des mélodies miévreuses aux interludes romantico insomniaco dépressifs, vous toucherez le fond du gouffre en ayant ingurgité cette soupe fadasse. Ecouter Bitter Verses pour un narcoleptique équivaudrait à un suicide. Une demi-heure de vide spatio temporelle qui équivaut à regarder des fictions d’Andrei Tarkovski ou de Bela Tarr. Personnellement, aller au bout de cette demi heure relève de l’exploit mental ! A prescrire : une bonne cure de Juvamine, Guronsan et autres Ginseng leur serait de la plus grande aide afin de produire des morceaux plus musclés, moins mielleux et plus consistants. Après tout est relatif. Exténuant…