PALACE OF THE KING (au) - Valles Marineris (2016)
Label : Listenable Records
Sortie du Scud : 15 juillet 2016
Pays : Australie
Genre : Hard Rock
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 46 Mins
Battant le fer tant qu'il est encore chaud, les australiens de PALACE OF THE KING sortent un deuxième album à peine un an après leur premier opus, Withe Bird / Burn The Sky paru le 12 juin 2015. Un peu prématuré, me direz-vous ? Vous auriez donc oublié que BLACK SABBATH n'a attendu que six mois entre Black Sabbath et Paranoid ! Certes les époques ont changé mais je suis de ceux qui regrettent que les artistes laissent désormais passer plusieurs années entre deux projets car l'histoire nous a prouvé que l'espacement entre deux parutions n'était pas forcément gage de qualité tandis que des sorties rapprochées pouvaient toutes deux être excellentes, si le groupe est dans une phase d'inspiration montante. Chez PALACE OF THE KING, il semble bien que ce soit le cas car cet empressement ne rime pas du tout avec redite.
De la même façon que Paranoid prenait certaines recettes de Black Sabbath pour les tirer encore plus haut et laissait tomber côté ce qui n'était pas intéressant pour donner au son de BLACK SABBATH une patte originale et incomparable, PALACE OF THE KING propose avec Valles Marineris un disque mature et inspiré, qui va encore plus loin qu'un debut album qui avait déjà placé la barre assez haut mais souffrait de quelques influences certes très honorables mais parfois mal gommées. Sur ce deuxième projet, elles ont été digérées et on sera bien en mal d'y trouver des influences par trop visibles. Si le disque sonne vintage jusqu'au trognon, ce n'est pas du vintage pour le vintage. C'est du vintage formel justifié par le fonds et parfaitement intégré au propos du sextet de Melbourne.
L'artwork réalisé (comme le premier) par le tatoueur Kristian Kimonides laisse de côté les tons polychromes psychédéliques et la thématique un peu space opera de sa première oeuvre. Cette fois-ci, c'est dans un univers de lave, de roche basaltiques et de ciel plombé que nous sommes précipités. Et le terme n'est pas anodin car l'artwork est composé de concepts directement issus de la tracklist : chacune des dix chansons de la galette a inspiré une partie de cette toile. La version vinyle est celle qui rend le plus grâce au travail du dessinateur, et vu comme la face externe du CD a déjà de la gueule, cet artwork justifierait presque à lui seul l'achat du 33 tours !
Mais comme on ne juge pas uniquement un vin à son étiquette, il est plus que temps de poser la galette sur la platine et le diamant dans le sillon. Et là, miracle. Comme annoncé plus haut, Valles Marineris propose une recette très différente de son prédécesseur. Les ingrédients sont les mêmes, mais la tournure de l'ensemble a été bouleversée. Le premier constat qu'on fait, dès que retentissent les premières notes de "Let The Blood Run Free", c'est que les claviers ont pris de l'assurance et ne servent plus uniquement à densifier le mix comme c'était le cas dans Withe Bird / Burn the sky. Des intros léchées, des nappes bien mises en avant et un ou deux soli que n'aurait pas renié Ray Manzarek ("Throw Me To The Wolves" notamment). Le reste de l'instrumentation n'est pas en reste et même si de belles petites trouvailles à la guitare viennent également ponctuer la galette, c'est essentiellement le côté très collectif et riche des compos qui saute aux oreilles. C'est une musique qui réussit à être à la fois très organique et très écrite. Ainsi "Black Cloud", sa rythmique à l'effet aqueux, souligné par de belles percus, son petit solo lumineux pour faire le pont et sa mélodie suintant les années 70, en mode pantalon pat d'ef blanc, chemise col pelle à tarte et bottines vernies. Sur "Beyond the Valley", cette ouverture avec une basse grasse comme un marigot, cette rythmique propulsée au firmament par une gratte lumineuse, cette batterie qui groove à mort et cette mélodie qu'on ne peut se retirer de la tête.
Pas besoin de vous décliner la tracklist piste par piste, ces trois premiers morceaux annoncent bien les choses : il n'y a que du bon dans le dernier disque de ce nouveau groupe australien décidément très attachant. Vivement la tournée !
Ajouté : Jeudi 22 Septembre 2016 Chroniqueur : Rivax Score : Lien en relation: Palace Of The King Website Hits: 6522
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