GORILLA PULP (it) - Peyote Queen (2016)
Label : Retro Vox Records
Sortie du Scud : avril 2016
Pays : Italie
Genre : Stoner
Type : Album
Playtime : 9 Titres - 37 Mins
Le Peyote est un champignon hallucinogène que les Amérindiens utilisaient comme drogue divinatoire. En 1965, la poétesse américaine Storm de Hirsch a réalisé un court-métrage abstrait qui s’appelle Peyote Queen. Une œuvre brève, itérative, lancinante et forcément plus marrante à regarder quand on a pris du peyote ou toute autre drogue récréative. Cinquante ans après Storm de Hirsch, le quatuor italien GORILLA PULP sort sa version de Peyote Queen. Voici un album de Stoner haut perché et bien gaulé, une agréable et lumineuse balade avec ou sans fumette. Dans le clip réalisé pour le morceau titre, ça fume pas mal. Cette histoire de prêtre qui balance son col blanc pour embarquer dans le mini-bus d’un beatnik et débarquer complètement cassé à une generator party reprend l’histoire là où on l’avait laissé dans le premier clip réalisé par les italiens pour le single tiré de leur EP-Demo Hell in a Can.
Le 31 janvier 2014, Maurice Flee et son pote Choriss assistent au set fulgurant que les américains de RED FANG donnent au Cage Theatro de Livorno. A la suite de cette prestation lumineuse, les deux amis décident de fonder eux aussi un groupe de Rock prêchant la bonne parole du quatuor de Portland. Maurice chante et joue de la guitare, Choriss tient la basse. Ils recrutent Bulldozer (batterie) et Mr Vernati (guitare) et commencent à jammer en avril 2014. Hell in a Can sort en décembre 2014, moins d'un an après la fondation du groupe. Malgré quelques bonnes idées et un feeling intéressant, le projet est brut de fonderie, un peu maladroit et laisse derrière lui un parfum d'inachevé. Cet EP a tout du disque pressé rapidement pour servir de carte de visite auprès des tourneurs et des labels. Si les pros sont (peut-être) capables de reconnaître l'éclat du diamant dans le bloc de charbon, il n'est pas évident pour le commun des mortels de voir dans GORILLA PULP une formation d'avenir à partir de ce premier disque bâclé. Et pourtant, vous feriez bien de pardonner aux romains cette erreur de jeunesse car leur debut album Peyote Queen est d'une toute autre trempe. C’est du Stoner comme on l’aime. Si vous êtes fan de RED FANG vous devriez tomber sous le charme de ce disque qui rappelle par bien des aspects les quatre barbus de Portland avec son gros Heavy Rock aux mélodies entraînantes, sa bonne humeur, un peu de psychédélisme et un groove entêtant. Les compos reposent sur des bases Rock très classiques et rarement surprenantes, mais la réalisation est aux petits oignons. Bien loin du trip revival, GORILLA PULP propose une musique intemporelle avec quelques clins d'oeil appuyés à leurs inspirateurs originels. Comment ne pas voir dans "Caveman" une relecture en forme d'hommage à "Prehistoric Dog". Grosses similitudes également dans "Ram’s Head", mais si les italiens puisent allègrement à la source RED FANG, ils ne se font pas emprisonner par le modèle et proposent leur propre lecture durant neuf pistes rafraichissantes. Vraiment, il n’y a rien à jeter dans Peyote Queen et surtout pas son artwork tout en rondeur où une Esmeralda énigmatique dissimule son visage sous une opulente toison pour mieux faire ressortir une partie plus charnue de son anatomie.
Les sources d'inspiration des groupes, c'est une bonne chose à condition qu'ils arrivent à s'en éloigner suffisamment pour ne pas passer uniquement pour un crypto tribute band. Avec GORILLA PULP, le fruit n'est pas tombé bien loin de l'arbre, mais la formation aux influences forcément multiples arrive à proposer une lecture suffisamment personnelle du Heavy Rock portlandais pour donner à son premier disque autant de corps que d'esprit.
Ajouté : Jeudi 22 Septembre 2016 Chroniqueur : Rivax Score : Lien en relation: Gorilla Pulp Website Hits: 6616
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