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CARNAL LUST (FRA) - L. Chuck D, Ludo et Kyrcnos Infernos (Août-2012)


Il était une fois CARNAL LUST. Il était une fois The Hate Complete. Motivés comme jamais, les Franciliens sont récemment revenus sur le devant de la scène avec un troisième album, véritable petite prouesse qui illumine de son éclat une carrière faite d’embûches. A cette occasion, j’ai le grand plaisir d’offrir la parole à L. Chuck D, Ludo et Kyrcnos Infernos, respectivement chanteur, guitariste et bassiste de CARNAL LUST pour une interview passionnante, visant à vous présenter plus en détail la dernière bombe du Death Metal tricolore. Entretien.

Line-up
: L. Chuck D. (chant), Ludo (guitare), Rémi (guitare), Kyrcnos Infernos (basse) et Jérôme (batterie)

Discographie : Human Die (demo – 2001), Prepare Your Soul
(demo – 2002), Whore Of Violence (album – 2003), Rebirth In Hate (EP – 2004), Dawn Of The Hatred (album – 2008), The Hate Complete (album – 2012)

M-I Interviews du groupe : CARNAL LUST (FRA) - Nickro (Mai-2002), CARNAL LUST (FRA) - Nickro (Mai-2003), CARNAL LUST (FRA) - L. Chuck D. (Mai-2008), CARNAL LUST (FRA) - L. Chuck D, Ludo et Kyrcnos Infernos (Août-2012)

Crédit Photo : LudoPix.com (Retrouvez d'autres photos sur ce lien)


Metal-Impact. Salut messieurs ! Je suis Stef pour le webzine Metal-Impact. Tout d’abord, merci de nous accorder de votre temps. Quelques semaines après la sortie de votre troisième album, The Hate Complete, j’aimerais savoir dans quel état d’esprit vous vous trouvez.
L. Chuck D.. Dans un premier temps je me sens soulagé après toutes les péripéties auxquelles nous avons du faire face. Je suis heureux de voir que cet album voit enfin le jour. Comme tu le sais nous avons changé de label entre nos deux dernières productions, et ceci n’est pas du au hasard. Cet opus est prêt à sortir depuis maintenant deux trop longues années, toutefois le personnage principal de notre ancien label, que je ne nommerai pas, nous a réellement pourri la vie. Nous avons eu le droit à un florilège de promesses jamais tenues, à des atermoiements plus que douteux et enfin à un agiotage sans nom. Il s’est permis de se servir des packagings que nous avions préparés pour les mettre à disposition d’autres formations, de ses signatures, considérées plus bankable que nous. Il a réussi à lui seul à saper le moral de nos troupes et deux de nos musiciens ont préféré jeter l’éponge plutôt que de continuer à venir répéter toutes les semaines pour un avenir plus qu’incertain. Je suis interloqué par la capacité de nuisance d’un seul individu sur un groupe, et nous ne sommes pas les seuls dans ce cas. Combien de groupes retient-il encore par des contrats hors la loi ? Aucun d’entre eux ne peut quitter ce navire sans avenir, mais ne peut pas non plus offrir un nouvel opus à ses fans puisque sa société ne met jamais 1 centime sur l’avenir de son écurie. Pourquoi alors continuer ? Nous avons tenu bon et cet album est tout de même une sacrée récompense pour nous.
Ludo. Une grande satisfaction ! Une immense fierté ! Cet album m'a personnellement désinhibé sur le processus de composition. Jusqu'à Dawn Of The Hatred, je me mettais des barrières de peur de proposer des compos qui ressemblaient trop à ce qui se fait dans le Metal. Je me sens serein et motivé pour soutenir cet album sur scène. Pour appuyer ce que dit Chuck, l'épisode du label foireux nous a rendu plus combatifs pour cet album.

MI. On ne présente plus vraiment CARNAL LUST. Bientôt quinze années de carrière pour trois albums tous très intenses… peut-on dire que votre démarche privilégie la qualité à la quantité ?
L. Chuck D.. Malheureusement, comme je viens de te l’expliquer, ceci n’est pas un choix, ce sont les circonstances qui nous ont amené à n’avoir une discographie que si peu importante. Nous aurions préféré sortir plus d’albums avec une certaine continuité dans nos partenariats, mais le monde du Metal est ce qu’il est et nous ne pourrons pas revenir en arrière. Toutefois, je reste persuadé qu’effectivement nous n’avons jamais proposé un produit de moyenne qualité, nous avons toujours mis toutes nos âmes dans la conception de nos rejetons. Ce dernier album en est la meilleure preuve, il est plus mélodique, plus brutal, plus élaboré, plus technique, plus approfondi et il devient par la même notre mètre étalon. Si je ne devais retenir qu’une seule pierre angulaire sur tous nos enregistrements, ce serait celui là.
Ludo. Chaque album représente un instantané de la vie du groupe, ils sont tous de qualité mais nous étions encore à la recherche de notre empreinte musicale. Avec The Hate Complete, nous l’avons trouvée, nous avons franchi un palier qui nous servira pour les prochains !

MI. Vous avez renouvelé votre line-up, une fois encore, peu de temps avant la sortie de l’album. Peux-tu nous présenter les nouveaux membres et nous dire dans quelle mesure ils sont une force nouvelle pour CARNAL LUST ?
L. Chuck D.. CARNAL LUST est naturellement structuré autour de trois musiciens qui sont Jérôme (batterie), Ludo (guitare) et moi-même. Ce trio compose les fondations de notre formation, mais comme toute bâtisse nous ne serions pas grand-chose sans l’apanage de la structure nous entourant. Donc oui, nous avons de nouveau changé notre line-up et comme dans tout mariage, pour le meilleur et pour le pire. Kyrcnos Infernos a été le premier à nous rejoindre. Il est notre lutin magique, notre lumière avec sa bonne humeur et sa motivation à toutes épreuves. Son arrivée a été salvatrice après le départ de Jeff, et on peut dire qu’il nous a tous remués pour aller de l’avant. Son jeu épuré et stable rentrait parfaitement dans notre style et apporte une assise confortable. Avec lui, nous avons donc joint l’utile à l’agréable. Rémi a été plus dur à trouver, nous usons nos guitaristes plus rapidement que les gosses usent leurs fonds de culotte. Je n’ai aucune explication rationnelle à offrir sur cet état de fait, nous en avons accepté les effets, voilà tout. Nous avons vu beaucoup de volontaires lors de notre recherche, mais ce fût un véritable chemin de croix. Je ne pensais pas qu’il y avait encore tant de musiciens persuadés d’être le futur Satriani alors qu’ils ne possèdent pas le niveau de Sid Vicious sur une six cordes. Après 6 mois ne restaient plus que deux candidats en lice. Nous avons jeté notre dévolu sur Rémi pour sa capacité à s’adapter à tout ce que nous pouvions lui demander. Pourtant son parcours de grindeux pouvait nous laisser dubitatifs sur sa capacité d’adaptation, mais il n’en fût rien et son cursus au sein de VAGINAL CHICKEN est une réelle force pour nous désormais.

MI. Kyrcnos Infernos, votre nouveau bassiste a évolué un petit moment au sein du groupe de Black Metal DEUS DESPECTUM. J’aimerais savoir si son passé de musicien de Black Metal a joué dans son intégration au sein du groupe et si vous recherchiez éventuellement a explorer de nouveaux horizons musicaux au travers de son expérience…
L. Chuck D.. Sur ce sujet, je vais être très clair. A une exception prête, nous avons toujours refusé de travailler avec des musiciens issus de la même scène que nous. Il est très important de comprendre que CARNAL LUST n’est pas ce groupe de Brutal Death que tout le monde pense connaître. Nous émergeons d’un brassage et nos musiciens viennent alimenter ce melting-pot. Même le trio fondateur dont je te parlais tout à l’heure n’a pas les mêmes origines stylistiques. Nous sommes persuadés que c’est la complémentarité qui créée la force et non pas l’union sous une même bannière. Alors il est bien évident que le passé de Kyrcnos a joué en sa faveur, tout comme le parcours de Rémi. Désireux de ne pas se cantonner dans des étiquetages préformatés, nous sommes toujours à la recherche de cette dualité. Notre ouverture d’esprit et notre désir d’exploration sont arrivés à leur paroxysme avec The Hate Complete et Kyrcnos est une composante très importante de notre système de fonctionnement, mais au même titre que Rémi.
Kyrcnos Infernos. Pour compléter la réponse de mon frère d'armes, je ne suis pas un « taliban » Black Metal et accepte volontiers de me sustenter d'autres styles métalliques comme le Death, le Thrash et le Heavy. Le Hard Rock, les Guitars & Bass Heroes et le Jazz Fusion, entre autres, ne font pas partie pour moi des interdits musicaux, influencent ma perception de la musique et contribuent à ma manière d'interagir dans CARNAL LUST. Même si chaque membre possède une certaine affinité avec le Death Metal, nous avons tous diverses influences qui finissent par apporter leurs pierres à l'édifice dont il est question dans cette interview.

MI. L. Chuck D, peux-tu nous présenter un peu The Hate Complete, toi qui as activement participé à son élaboration ? Tu es, je crois, à l’origine du concept qui traite je cite « de croyances, de schizophrénie, de rituel avec toutes les déviances qui en découlent » ? As-tu eu un objectif précis en tête au moment d’écrire cet album ?
L. Chuck D.. Après la sortie de Dawn Of The Hatred, j’ai une l’envie de me projeter dans quelque chose de plus ambitieux d’un point de vue conceptuel. Pour ce faire, j’ai écrit un simple pitch cinématographique de quelques lignes proposant à mes camarades de jeu cet univers particulier. Malgré mes craintes, ils ont tout de suite adhéré au projet. Nous avons avancé pas à pas, puisque j’ai ensuite écrit un scénario que nous avons validé ensemble, puis les textes. Pour la première fois, nous avions donc les écrits avant d’avoir composé la moindre note. Nous nous sommes donc réunis à moult reprises chez Ludo afin de procéder à des séances de lecture afin de déterminer quelles émotions se dégageaient pour chacun d’entre nous. Nous devions ensuite mettre nos émois en musique, ce qui est un exercice particulièrement difficile et inhabituel. C’est pour cette raison que l’album possède différentes ambiances, car les riffs reflètent complètement le déroulé narratif et les différentes épreuves traversées par le personnage principal. En résumé, il s’agit d’un père ayant enterré son fils aîné le matin même après un assassinat extrêmement violent et sordide. Ce dernier ne supportant pas l’idée de laisser ce crime impuni décide, de part ses connaissances des rituels océaniques, de retirer la dépouille de son enfant de la terre à qui il l’avait confiée quelques heures auparavant. En effet, certaines tribus pensent que les souvenirs et la force de leur adversaire peuvent être assimilés par l’absorption d’une décoction de leur encéphale. C’est après avoir suivi le cérémonial qu’il découvre qui sont les meurtriers de sa progéniture, et décide alors de partir dans une épopée vengeresse et aveugle tuant tous les intervenants, quelque soit leur âge, leur sexe, leur niveau social, sans aucun discernement. Il n’y a aucun prosélytisme là dedans, mais une série de questionnement suscitée chez l’auditeur de par le cheminement des deux personnages principaux. La suite est plus spirituelle, mais je ne veux pas trop en dire pour laisser à chacun le plaisir de découvrir la complexité de l’ensemble.
Pour finir, il ne s’agit pas de mon objectif, mais du notre. Nous voulions engendrer le premier disque interactif et conceptuel de l’histoire du Death Metal. Non pas en terme d’informatique, mais le CD est composé d’une galette et de deux librettos sous forme de bandes-dessinées réalisées par Guillaume Tiret (http://guillaumetiret.canalblog.com) permettant à l’allocutaire de s’immerger dans l’histoire. Nous tenons à le remercier, car son travail est simplement exceptionnel et le rendu est fantastique.

MI. The Hate Complete se décompose en deux « chapitres », les compositions sont désignées par des locutions latines… Quelle est la symbolique qui se cache derrière ces choix ?
L. Chuck D.. Nous avons choisi de décomposer l’histoire en deux chapitres car elles présentent un parallèle chronologique et stylistique, mais également en chapitres, tel un missel élaboré de versets. C’est clairement une symbolique religieuse, bien que personnellement je sois opposé à toutes formes de religions, représentant pour moi l’annihilation du libre arbitre. Toutefois, mes convictions sont claires mais strictement personnelles et je pense que la tolérance n’est pas de renier ses idées mais d’accepter et d’écouter celles des autres.

MI. Comment analyses-tu ce disque, par rapport aux précédents ? Peut-on dire qu’il s’agit pour l’heure de votre meilleur album, dans le sens « le plus complet » ?
L. Chuck D.. Ce disque est pour moi l’apogée de notre art. Je n’ai jamais autant donné que pour l’écriture de cet album et d’un point de vue uniquement scénaristique, je ne pense pas et ne veux pas me confronter de nouveau à ce type de défi. Cet album m’a littéralement vidé, mais il en ressort une fierté fabuleuse. Personne ne pourra jamais nous enlever ce que nous venons de créer, et oui, définitivement oui, je pense qu’il s’agit de notre œuvre la plus aboutie.
Ludo. C'est incontestablement le meilleur ! Nous y avons tous jeté notre dévolu, chacun à sa façon mais tous à 200 %. De plus Andrew (notre ingé-son) a énormément bossé sur le son, il a écouté nos doléances au niveau du son de chaque instrument, du mix, il a participé à la compo des morceaux sur des passages qu'il pensait pouvoir encore améliorer. C'est le sixième doigt de notre main et j’en profite pour le remercier !

MI. Vous êtes un groupe assez difficile à étiqueter, bien que vous vous décriviez comme étant « le mariage improbable de la vague suédoise des premiers émois avec son partenaire de copulation américain ». Est-ce une revendication et pourrais-tu nous expliquer plus clairement cette « définition » ?
L. Chuck D.. Nous sommes des bâtards ! Nous ne revendiquons pas le fait d’avoir inventé quoique ce soit, nous n’en avons pas la prétention. Toutefois, nous refusons catégoriquement cette classification dans le Brutal Death qui nous colle à la peau depuis notre Genèse. Même au moment de notre premier EP, Prepare Your Soul, nous possédions déjà des morceaux tel « Crestfallen » qui mariaient les standards du Death américain et de son pendant suédois. Nous sommes le fils de ces deux mouvements old-school sans pourtant appartenir ni à l’un ni à l’autre, et c’est pour cette raison que nous avons accolé le terme « Abyssal Death Metal » pour nous définir. Dans notre musique, tu peux retrouver des passages identifiables sous la marque de fabrique d’un CANNIBAL CORPSE par exemple mais suivi par une transition Death’N’Roll type ENTOMBED période To Ride, Shoot Straight And Speak The Truth. Quoiqu’il arrive de toute façon, seule la musique est importante et non pas les étiquetages.
Ludo. Je prends ta remarque pour un compliment ! Depuis les débuts de CARNAL LUST, j'ai toujours essayé beaucoup de choses, musicalement parlant, qui n’étaient pas forcément dans nos influences, afin d’éviter d'être assimilé à tel ou tel groupe. Personnellement, ça m'aurait fait chier qu'on me dise que CARNAL LUST est une pâle copie d'un autre groupe. De plus, ne pas avoir d'étiquettes dans ce monde où tout est étiqueté comme dans un rayon de bouffe, ça me fait plaisir. C'est mon côté Punk !

MI. J’aimerais revenir aussi sur la reprise du « Dreaming In Red » de DISMEMBER. Je ne sais pas si tu l’as relevé dans la chronique, mais j’ai l’impression qu’il s’agit d’un hommage à ce groupe récemment séparé, plus qu’une véritable expérimentation artistique. Pourquoi ce choix ? Est-ce justement un clin d’œil à cette « vague suédoise des premiers émois » ?
L. Chuck D.. On peut dire que NIHILIST est le réel fondateur du mouvement Death Metal suédois, mais il n’a laissé aucune trace discographique, alors même si Left Hand Path est sorti avant Like An Ever Flowing Stream, il est judicieux d’ajouter que DISMEMBER est à l’origine de notre amour indéfectible pour ce style. Sa séparation représente pour nous une forme de deuil, comme si notre père venait de décéder. Il s’agit donc d’un hommage vibrant et d’un appel à peine dissimulé pour un retour aux affaires.
Ludo. Pour ma part, j'ai découvert très tard cette vague suédoise et ça m'avait vraiment scotché. A l'époque, j'étais persuadé qu'un groupe de Metal extrême ne pouvait pas faire dans la mélodie ! Et puis ce morceau faisait l'unanimité pour une reprise !

MI. On remarque aussi une évolution certaine dans le choix de la pochette, beaucoup plus graphique. Que représente cet homme qui se poignarde ? J’imagine que de le montrer de dos n’est pas un choix innocent ?
L. Chuck D.. La pochette dont tu parles n’est que le pendant promotionnel de la version définitive. Nous voulions susciter chez vous, médias, des interrogations sur ce que pouvait bien pouvoir signifier ce dessin. Il représente le personnage du père dans une posture peu commune où toutes les interprétations sont possibles. Tu y vois une sorte d’Hara-kiri et je ne te dirai pas si ta vision est la bonne, car la réponse se trouve à l’intérieur de la version définitive.

MI. L. Chuck. D, en tant que membre actif de deux groupes très importants (et assez anciens) de la scène Metal française, à savoir CARNAL LUST mais aussi NO RETURN, j’aimerais savoir quel regard tu portes sur l’évolution de cette scène lors de ces dernières années ?
L. Chuck D.. La France n’est pas le berceau du Metal et pourtant, elle a toujours possédé en son sein des formations de qualité. A l’époque où le Metal s’appelait encore Hard Rock, nos formations hexagonales étaient quasiment dans l’obligation de s’expatrier pour obtenir une reconnaissance nationale. Malgré une montée qualitative indéniable, notre comportement par rapport à notre scène n’a pas changé d’un iota. Je suis très en colère face à ce manque de soutien car sans vouloir froisser personne, si je regarde dans les pays limitrophes au notre, les festivals soutiennent tous leur scène locale en proposant des créneaux d’expression à leurs groupes. Mais que dire du plus gros festival « français » et de son comportement vis-à-vis de nous, formations patriotes ? Et pourtant nous possédons énormément de talents qui pourraient tenir la dragée haute à beaucoup d’autres combos internationaux. Que dire de DESTINITY, WITHDRAWN, RECUEIL MORBIDE, MERCYLESS, SUPURATION, COMO MUERTOS, DROWNING, OFFENDING et j’en passe, tellement je pourrais en citer ?

MI. Tu évolues également dans deux groupes qui sont connus pour leur respect des traditions et leur authenticité musicale. De quel œil vois-tu l’avènement d’une nouvelle frange de groupes qui utilisent tout un tas de technologies et d’influences nouvelles (synthés, Dubstep, samples…) pour parfaire leur musique ? Serais-tu prêt à t’y ouvrir un jour ?
L. Chuck D.. En voilà une drôle de question ! Me prendrais-tu pour un réfractaire ? Je suis pourtant aussi ouvert qu’une pucelle nymphomane qui s’ignore encore. Je partage une passion indéboulonnable pour la musique et je suis prêt à participer à tous projets studio que l’on voudrait bien me proposer.
Ludo. Je crois que c'est comme tout, ça peut le faire si on n’en abuse pas...

MI. Comment expliques-tu que la musique que vous faite soit capable de plaire à toutes les générations ? Est-ce justement cette recherche d’authentique qui plait particulièrement à la nouvelle génération dont je fais partie ?
L. Chuck D.. Si j'avais une explication à cette question, je ne serais plus un musicien mais un cambiste de fond de caisse. J'adorerais que ton analyse soit l'axiome de nos vies, mais malheureusement ce n'est pas le cas. Je suis conscient du fait que nous restons un groupe undergroud sans que je n'y vois la moindre notion péjorative. Je suis fier de ce que nous sommes et reste dans l'espoir qu'une reconnaissance, même posthume nous touche un jour.
Mes acolytes Jérôme et Ludo le méritent réellement car voici bientôt une décennie que nous nous battons sans jamais caresser du doigt la moindre reconnaissance artistique. Je me fous de l'aspect financier du terme, ce qui m'intéresse c'est que nous soyons reconnu en tant qu'artistes. C'est en cela que tes mots me touchent. Nous ne réfléchissons plus notre art comme étant rentable, mais comme une passion, voire une communion et le fait que des gars comme toi, dont je pourrais être le paternel, nous parlent de cette manière est la plus belle et noble des reconnaissances.
Ludo. J'espère que notre authenticité touche ta génération ! Et celle d'après !

MI. Tu es fermement opposé au téléchargement illégal et au piratage. Je te laisse donc tribune libre pour nous expliquer plus en détail, en tant que musicien mais également consommateur j’imagine, pourquoi ces actes peuvent mettre les artistes en difficulté…
L. Chuck D.. Merci, un très grand merci pour cette tribune. Je vais jouer au vieux con si tu me le permets. Dans les années 90, nous étions en plein tape-trading et je jubilais à chaque courrier avec une K7 au son exécrable reçu. Mais dès la première écoute, je mettais toute ma passion à trouver le Vinyle ou le CD original. Aujourd'hui, nous sommes dans le monde de la consommation sandwich. Un morceau, dans le meilleur des cas, a une durée de vie de 3 jours, un clip de 15 et un CC de 3 mois. Le mec qui se dit « métalleux » aujourd'hui et qui télécharge sans jamais se porter acquéreur de la moindre galette n'est ni plus ni moins qu'un pilleur de tombes se prétendant fan. Télécharger pour découvrir un groupe revient à ce que je faisais il y a 20 ans, donc je n'ai aucune critique à formuler de ce côté, mais ne jamais rien acheter est la pire des choses. Le téléchargement est de la mise à mort. Pourtant il existe des solutions. Dans un premier temps, d'un point de vue technique. Car si la Chine, pays ô combien démocratique, peut entraver ce type de comportement, comment un pays développé comme le notre ne trouve rien à faire que des pseudos lois inapplicables comme Hadopi ?
Et pour toutes les associations parlant de liberté, je leur réponds juste que je les emmerde. La mise à mort d'un style musical n'est-elle pas liberticide ? Et enfin, les consciences sont à changer urgemment. La FNAC elle-même va abandonner le CD physique et à votre avis, qui seront les premiers à payer le prix fort ? Madonna ou le Metal ?
Kyrcnos. Je suis également fermement opposé au téléchargement illégal, sous prétexte qu'acheter des disques n'est plus abordable de nos jours. Pourtant, les lecteurs MP3, smartphones, tablettes et supports de stockage se vendent toujours aussi bien et sont bien plus onéreux, vu le rythme avec lequel on les remplace. Je n'utilise plus mes Walkman, Discman, lecteurs MD... mais je me repasse volontiers mes vieux disques qui ont une valeur intemporelle. Comme au supermarché, les édulcorants s'immiscent dans nos platines alors continuez à télécharger en vous gavant chez le grand clown jaune et rouge mais on vous aura prévenu, l'indigestion vous guette !

MI. Quelle est la suite du programme pour CARNAL LUST ? Allez-vous défendre The Hate Complete sur scène ?
L. Chuck D.. Pour être franc, à l'heure où j'écris ces lignes aucun promoteur, aucune organisation de booking ne fait confiance à CARNAL LUST. Nous sommes sans structure et sans date pour promouvoir cet album. Il ne s'agit pas là d'un choix délibéré, mais de quelque chose qui s'impose à nous. Pourtant nous ne sommes vraiment pas onéreux, mais la scène underground française se meurt. A vous aujourd'hui de décider si vous voulez donner un avenir à notre groupe.

MI. Que peut-on vous souhaiter pour la suite de votre aventure ?
L. Chuck D.. Qu’un booker nous prenne sous son aile et nous aide à défendre ce magnifique album sur scène.
Ludo. Un booker ! Un management ! Une Dircom’ ! La totale quoi !
Kyrcnos. Qu'on arrête de me répondre : « je suis désolé mais je n'ai malheureusement aucune date à vous proposer pour le moment. On verra lorsqu'une opportunité se présentera... ». C'est presque plus facile de trouver un poste en CDI qu'une date bordel !

MI. Pour finir, j’aimerais juste revenir sur une petite anecdote. Quatre années séparent le MCD Rebirth In Hate (2004) de votre second album, Dawn Of The Hatred (2008). Pourtant, à la sortie de ce dernier, tu déclarais dans nos colonnes « vous n’aurez pas à patienter autant avant notre prochain enregistrement ». Quatre années se sont à nouveau écoulées et vous revoilà avec The Hate Complete. Y a-t-il une promesse que tu ne saurais pas tenir que tu aimerais formuler ici même, afin que je puisse rebondir dessus lors de la sortie de votre prochain album (rires) ?
L. Chuck D.. Hé bien je pense qu'avant la fin de l'année 2013, nous aurons bouclé notre tournée Européenne avec AMON AMARTH. Mais surtout, que cela reste entre nous.
Ludo. Peu importe le temps pourvu qu'on ait l'ivresse !

MI. . Chuck D, Ludo et Kyrcnos pour le temps que vous nous avez consacré. Bonne continuation avec vos projets respectifs et bon vent à CARNAL LUST. Je vous laisse le soin de conclure cet entretien comme bon vous semble. Merci !
L. Chuck D.. Encore une fois, je vais répondre avec toute l'honnêteté qui me caractérise. Tant qu'il y aura des mecs comme toi dans la sphère Metal, je saurai pourquoi je suis là.
Merci à toi et à tous tes lecteurs pour votre dévotion !
Ludo. Rendez-vous sur scène !


Ajouté :  Lundi 17 Septembre 2012
Intervieweur :  Stef.
Lien en relation:  Carnal Lust Website
Hits: 17149
  
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