HATEBEAK (usa) - The Number Of The Beak (2015)
Label : Reptilian Records
Sortie du Scud : 26 juin 2015
Pays : Etats-Unis
Genre : Black Metal
Type : Album
Playtime : 14 Titres - 37 Mins
A priori, rien ne semble distinguer HATEBEAK du reste de la scène Grind/Gore/Noise/Brutal Death mondiale... Ok, on note quand même dès le départ un gros penchant pour le calembour et la parodie, mais pas de quoi leur voler dans les plumes...
Projet né de l'imagination fertile de Blake Harrison qui tournait en rond dans sa cage (PIG DESTROYER, référence), et qui du coup l'a ouverte et s'est accoquiné avec Mark Sloan (non, pas le Dr Glamour, un autre, plus brut et plus ricain, et membre de THE INDEX), HATEBEAK se fend aujourd'hui d'un longue durée, qui fait suite à trois splits aux titres joueurs (Beek Of Putrefaction, salut CARCASS, Birds Seeds of Vengeance, coucou JUDAS, et The Thing That Should Not Beak, hey James et Lars!!).
Jusque là, et mis à part une propension nette à aimer les jeux de mots référentiels, pas grand chose à signaler. Du Death Grind tout ce qu'il y a de plus bourrin, mais en même temps, lorsqu'on joue dans PIG DESTROYER, la chose est somme toute assez logique.
Pourtant, ce duo qui n'en est pas tout à fait un à réussi à se faire lisser le plumage sur le plateau d'Howard Stern, ou celui de The A.V. Club... Comment cela est-il possible, au jugé d'une musique qui n'a à priori pas sa place dans ce genre d'émissions ? S'agirait il en fait d'une espèce rare de groupe, qui hypnotise les médias, non par son talent, mais par morsure, piqûre, ou autre procédé agressif ?
Que nenni, la réponse est simple, et si vous surfez un peu sur le net, disons sur weirdestbandintheworld.com (si vous ne connaissez pas, allez y de suite, c'est une mine de références pour tous les barges et autres flingués musicaux en tous genres), vous savez déjà qui officie au micro chez HATEBEAK. Il n'est pas connu, il ne fait partie d'aucun ensemble notable, et pourtant, personne ne l'oublie une fois vu/entendu.
Oui, car en sus de Blake et Mark, on retrouve au line-up de ce trio Waldo, qui n'a rien à voir avec l'attardé juvénile des clips de VAN HALEN, mais qui n'est rien d'autre qu'un superbe perroquet gris du Congo, âgé de vingt et un ans...
Oui vous avez bien lu, non vous n'avez pas la berlue. HATEBEAK est un groupe à perroquet-chanteur. Bon, soit, why not... Alors évidemment, pas question de tournée pour lui, et il aura fallu attendre des années pour que ses amis acceptent de dévoiler son identité (le projet est né en 2003). Une fois la couleuvre avalée, il a bien fallu se pencher sur la musique, qui elle, ne fait pas grand cas d'un mystère quelconque. C'est du Death, du Grind, du Core, c'est bien sur produit par Scott Hull (PIG, AGORAPHOBIC NOSEBLEED), ça charcle à fond la caisse, sans pour autant oublier le groove en route. Il fallait un background suffisamment conséquent pour que la blague ne tourne pas court, et même si les morceaux n'offrent rien de neuf, ils sont assez accrocheurs dans l'ensemble pour retenir l'attention.
Je pourrais comprendre qu'une fois le gag étalé, vous n'ayez pas envie de vous fader tout l'album, d'autant plus que l'astuce volatilo-vocale ne fonctionne pas toujours à plein régime.
Alors si un simple résumé de l'affaire vous suffit, jetez vous sur la terrible vidéo "Seven Perches" disponible sur Youtube, parmi tant d'autres, et vous aurez vite pigé le concept.
C'est d'ailleurs la chanson qui se détache le plus du lot, et sur laquelle les interventions de Waldo sont les plus stridentes et pertinentes... Riffs catchy, "chant" rigolo et hystérique, ça vaut son pesant de feuilles de baobab, et en plus ça s'incruste bien dans le cerveau...
Une fois ceci assimilé, HATEBEAK ne fait pas exception à la règle des joke bands, à l'instar d'ANAL CUNT par exemple, qui nous fait rire à la lecture de ses titres improbables. Ici le principe est le même, on multiplie les clins d'oeil aux classiques, du "The Number Of The Beak" initial au "The Thing That Should Not Beak" final, en passant par "Molt Thrower", "God Of Empty Nest", "Seven Perches", j'en passe et des moins drôles.
Musicalement, c'est bourrin au possible, les cris de Waldo font souvent sombrer la chose dans le Goregrind, on se marre de temps à autres quand il déraille et se prend pour Varg ("Birdzum", énorme), mais je dois admettre qu'une fois l'album écouté en entier (avec peine quand même), on a pas forcément envie de le remettre tant le background est convenu et sans surprises.
Mais ça à le mérite d'être drôle, et puis il faut le prendre pour ce que c'est, un projet ludique et foutraque, et l'occasion de mettre en avant un vocaliste aux performances... étonnantes !
Donc pas la peine de chercher midi à quatorze heures, on retiendra le nom de HATEBEAK pour cette seule et unique particularité, mais c'est déjà ça, et ça n'est pas rien.
Et puis, dans ma campagne d'adoption, un groupe qui laisse un animal s'exprimer, c'est plutôt séduisant !
Ajouté : Samedi 06 Février 2016 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Hatebeak Website Hits: 6352
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