BLUES PILLS (FRA-se-usa) - Blues Pills (2014)
Label : Nuclear Blast Records
Sortie du Scud : 28 juillet 2014
Pays : France / Suède / Etats-Unis
Genre : Rock Psychédélique
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 42 Mins
Depuis quelques années, le revival années 70 fait recette. On ressort les tabourets tam-tam en plastique orange, les robes honteuses en tissu d'ameublement et les gilets en angora. On fait du neuf avec du vieux. La recette fait vendre et donne des idées à des créateurs à la recherche de facteurs différenciants.
Au fil des mois, BLUES PILLS s'engage de plus en plus profondément dans ce revival seventies outrancier. Vu la qualité de sa musique, le quatuor n'a pas besoin de ces artifices moisis pour démontrer son talent. Cet habillage vintage m'évoque plus du marketing qu'une démarche artistique.
Ceci étant dit, intéressons-nous à la musique du combo. C'est du très bon son. Le groupe joue la carte du revival dans le choix des orchestrations, des rythmes et des mélodies. Le travail de production superbe met en avant le chant d'Elin Larssen et la guitare virtuose de Dorian Soriau, le régional de l'étape. Du haut de ses 18 ans, le français balance des riff de killer et des solos à se pâmer. L'harmonique est assurée par Zack Anderson (basse) et André Kvarnström (batterie) qui œuvraient auparavant chez RADIO MOSCOW et assurent discrètement en arrière plan.
Le son distillé tout au long des 10 pistes est un Rock Psychédélique bien Fuzz. Elin envoie du bois avec sa voix rauque et envoûtante et ses trilles puissantes. Dorian complète avec sa musique toute en légèreté cristalline, le tout sur une rythmique subtile.
La tracklist est intelligente, variant les ambiances. Chaque morceau vaut le coup. Il n'y a pas de piste faiblarde ou hors sujet. Et surtout ils sont bien construits et bien mixés.
Ce qui n'est malheureusement pas le cas des live du groupe. Comme le montre le DVD bonus qui accompagne l'album.
Il restitue un set de 30 minutes capté au Hammer of Doom en 2013.
La setlist est constituée de morceaux tirés du premier EP du groupe dont la version live de l'hymne du groupe, "Devil Man" traditionnellement introduit par un refrain chanté a capella par Elin. On découvre avec plaisir les premiers morceaux du groupe qui avait déjà cette technique et ce son si particuliers. Mais le live fait apparaître un manque de collectif et d'âme dans le jeu du combo.
Il n'y a pas de complicité entre les artistes. Zack et André restent en retrait, l'un caché par ses fûts, l'autre derrière son imposante tignasse frisée. Eilenn et Dorian tissent leur partie respective chacun son tour. Le breton affiche un talent au moins égal à son manque d'humilité et de sens du collectif. Oui y a de la technique, mais la démonstration de virtuose qui place un solo par morceau lasse bien. En outre, le guitariste joue seul. Les yeux fermés, intériorisé, il ne donne aucun signe de communion ni avec la scène, ni avec le public.
Un groupe ne peut pas reposer uniquement sur le talent de deux interprètes. Mettons çà sur le compte de la jeunesse...
Le DVD propose également une interview réalisée après le show. Elle est affligeante. Les questions sont accompagnées du rire gras de l'interviewer qui multiplie les apartés et joke moisies mais ne place pas bien son micro: la plupart des réponses d'Elin, Dorian et André sont inaudibles. On se demande vraiment pourquoi ils ont conservé un travail aussi misérable sur le skeud.
Si le premier disque du quatuor est une formidable découverte qui laisse présager un avenir radieux, le coffret CD + DVD joue un mauvais tour au groupe avec un concert où la technique prend le pas sur les sentiments. Espérons que le temps gommera ce petit travers d'orgueil de la part de notre compatriote dont le talent gagnerait à se fondre dans une expression collective.
Ajouté : Dimanche 15 Février 2015 Chroniqueur : Rivax Score : Lien en relation: Blues Pills Website Hits: 7838
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