LAY DOWN ROTTEN (de) - Deathspell Catharsis (2014)
Label : Apostasy Records
Sortie du Scud : 27 janvier 2014
Pays : Allemagne
Genre : Death Metal
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 50 Mins
LAY DOWN ROTTEN, à force, on va finir par croire que c'est pire que de la mauvaise herbe. Cela fait exactement 15 ans, au moment où s'apprête à sortir Deathspell Catharsis, que ces Allemands pratiquent leur Death Metal demi-sel, et bien que chaque album soit à peu près aussi médiocre que le précédent, ils continuent, animés d'une passion qui force l'admiration. On a beau essayer de leur faire comprendre qu'un Mask Of Malice 2.0 ou qu'un Gospel Of The Wretched 3.0 ne seraient certainement pas primés au concours Lépine, leur candidature revient inlassablement sur le tapis tous les deux ans. 2014 ne déroge pas à la règle, et s'ils espéraient que le début d'année serait un peu plus clément avec l'arrivée prématurée de ce septième opus, j'ai bien peur pour eux que le contenu de cette offrande ne me pousse à réécrire continuellement la même chronique.
Je découvrais pas plus tard qu'hier The Silence Of The Gods, le dernier album en date des Allemands de DISCREATION, qui, hasard géographique, se trouvent à une petite heure de route du fief de LAY DOWN ROTTEN, dans la Hesse. Loin de moi l'idée d'encenser davantage cette sortie, qui plus est au cœur d'un papier qui ne lui est pas destiné, mais quand même... Les faiblesses de Deathspell Catharsis ne peuvent qu'être mises en lumière sous l'effet euphorique d'un Death Metal aussi complet. Le retour à la réalité est même plutôt difficile quand est sifflé le coup d'envoi avec "Cassandras Haunting". Cadences lourdes, foulées approximatives, flaque croupie d'essence old-school en surface, le portrait n'est pas idéaliste mais après tout, c'est vite oublier que ce groupe là n'est pas capable de beaucoup mieux. Quinze ans de carrière, permettez-moi juste de rappeler ce paramètre. Alors quand déboulent "The Fever", "Zombiefied Electrified" ou "Infernal Agony" et ses relances Thrash, on se dit que n'importe quelle formation du fin fond de la cambrousse guatémaltèque serait heureuse avec un tel bagage, mais que de la part de garçons nourris au grain, c'est quand même très décevant. Enfin, relativisons. Car il ne s'écoule que trois morceaux avant qu'on ne soit fixés sur notre sort. L'excellente (oui, vous avez bien lu) "Schädelberg" entretient encore un semblant d'illusion, d'autant que le chant en allemand apporte une vraie nouveauté ! La suite est hélas d'un calibre bien inférieur, et la déception est atténuée par une triste fatalité ; LAY DOWN ROTTEN semble être une désillusion permanente. Ce Death Metal hirsute, généreux et boudiné ne décolle toujours pas, ce qui n'enlève strictement rien à la technique irréprochable des musiciens ou à leur bonne volonté. Le style étant limité de nature, il n'y a aucune bonne raison pour laquelle ces Allemands ne devraient pas jouer à fond la carte de la rusticité. Seulement ici, comme depuis une bonne dizaine d'années et un certain Cold Constructed, ça passe pour de la pantouflardise. Les riffs sont éculés, les mélodies hésitantes ("Infernal Agony", toujours) et il n'y a pas plus barbant que la voix de Jost Kleinert. Un comble pour quelqu'un qui possède une barbe aussi... élaborée.
Je l'avoue, je partais sans grand espoir. Le line-up de Mask Of Malice a été reconduit, de même que le génial Toshihiro Egawa (DEVOURMENT, KRISIUN...) pour la pochette. A partir de là, si LAY DOWN ROTTEN avait voulu changer quoi que ce soit, on l'aurait déjà perçu aux apparences. Deathspell Catharsis n'est qu'un album parmi les autres, et si cette chronique n'est pas la plus détaillée que j'ai pu écrire, je vous invite à consulter celles de Mask Of Malice et de Gospel Of The Wretched qui complèteront à coup sûr ses nombreuses carences.
Ajouté : Dimanche 24 Août 2014 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Lay Down Rotten Website Hits: 5852
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