AFTER FEED-BACK (sp) - After Feed-Back (2003)
Label : Nu Metal Recordz
Sortie du Scud : 15 septembre 2003
Pays : Espagne
Genre : Neo Metal
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 41 Mins
Etait-on vraiment obligé de revivre ça ? Arborer ces dégaines de sous-KORN en couches-culottes n'était-il pas un drame suffisant ? Quasiment dix ans jour pour jour après sa sortie, Metal-Impact a fait le choix de se repencher sur un des gâchis les plus monumentaux de l'histoire du Neo Metal : AFTER FEED-BACK. Formé en 1995 du côté de Barcelone, on croyait volontiers en leur bonne volonté, surtout après un premier album, The First Emotion en 2002 qui suffisait à faire oublier les atermoiements de la bande à Jonathan Davis. Souvenez-vous. Trois mois plutôt sortait Untouchables, ses expérimentations, ses doutes et ses certitudes. Peut-être qu'à ce moment, les espagnols espéraient drainer les déçus et les frustrés, appâtés par un Neo Metal facile et plus classique. Chose faite, et refaite avec ce second album éponyme, qui précède de deux ans un split dont plus personne n'a le souvenir aujourd'hui. Retour sur une carrière brisée et ce qui demeure malgré lui l'album de Neo Metal le plus populaire du nouveau millénaire. Non, j'déconne.
Car After Feed-Back est véritablement un disque convenu, qu'il convient de replacer dans son contexte. S'il devait sortir en ces temps incertains, nul doute qu'on se moquerait de lui. Il ne serait même pas assez arriviste, en dépit de son moelleux et de sa douceur guimauve. Mais pour l'époque (si on peut dire ainsi ?), il apparaît néanmoins clair qu'à de rares moments, cet opus était lucide voire extralucide. Ainsi, on lui reconnaitra l'un ou l'autre passage durci façon Metalcore ("Equilibrium") qui évoqueront forcément des sorties plus "contemporaines". Même si le fond de commerce est vu, revu, spoilé avant même que le disque commence, c'est toute la nostalgie de la période baggy / dreadlocks qui te saute au visage. Pour avoir vécu pleinement ce phénomène, du temps où on était assez cons pour ne jurer que par Untouchables, le contenu intrinsèque d'After Feed-Back est toujours très caractéristique de ce qu'on attend de lui. Mélangeant avec habilité Hardcore, Metal, Hip-hop et Electro, les Espagnols ont su fédérer une alchimie collective qui leur aura permis de s'appuyer sur deux ou trois titres phares pour rendre leur album plus captivant. "One Road Way", "I Can't Breathe" (très PAPA ROACH de la période Infest) ou "Empty" (légèrement plus tournée façon LINKIN PARK) sont de ceux-là, au même titre que l'inévitable balade "That Old Guitar" qui rend le tout encore plus caricatural quand il est écouté avec tant de recul. Taillé pour faire parler de lui dans les cours de récréations, After Feed-Back demeure un album beaucoup plus sympathique et maladroit que méchant et bête à manger du foin. Mais c'est aussi à peu près tout ce qu'on retiendra de lui, tant la formule continue de souffrir de sa propre image. Rythmes faciles, nappes de synthés, flows Hip-hop, refrain racoleurs, les amateurs du genre sauront déjà s'ils doivent se sentir concernés par cette chronique.
Rien de mémorable, rien de détestable, After Feed-Back ne provoquerait-il pas une sorte d'indifférence ? Ce serait bien mal récompenser leur modeste travail, quand on sait que l'indifférence est souvent reliée au mépris. Non, définitivement, ces espagnols méritaient surement mieux que de finir en vagues souvenirs d'une adolescence tourmentée par la défiance, la rébellion et l'anarchie. On a tous plus ou moins vécu ça, alors pourquoi ne pas le revivre une fois ? Une fois seulement ?
Ajouté : Mercredi 02 Juillet 2014 Chroniqueur : Stef. Score : Hits: 10674
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