Parfois, la vitesse à laquelle défile le temps m'effraie quelque peu. Cela va faire déjà plus d'un an que je m'étais délecté de l'excellent Ritual. La digestion étant à peine terminée, je vois que nos dahlias favoris en remettent une couche ! Manque de bol, je n'ai pas pu profiter de cet Everblack pendant la période estivale 2013. Tant pis ! En ce qui concerne le line-up, c'est Alan Cassidy (ex-ABIGAIL WILLIAMS) qui se met à la batterie à la place de Ryan "Bart" Williams et Max Lavelle (ex-COMPOST PILE, DESPISED ICON, GORATORY, ...) qui remplace Shannon Lucas à la basse. Le moins que l'on puisse dire, c'est que le CD semble taillé pour laisser paraître un pur chef-d'œuvre. Déjà, rien que le visuel. Ne vous rappelle-t-il pas un certain disque sorti en 2007 commençant par "Noc" finissant par "nal" avec un "tur" au milieu ?

Eh bien en tout cas, la comparaison n'est pas osée car la galette en question fait honneur aux précédents jets. La formation n'a pas lésinée sur les moyens pour envoyer la grosse artillerie dès "In Hell Is Where She Waits For Me". Le chant de Trevor n'ayant pas bougé d'un poil, c'est un véritable plaisir de le voir débiter les paroles avec une aisance non-dissimulée, bien que je n'ai jamais été très ami avec ses performances qui certes sont démentes, mais m'ont toujours laissé dans l'indifférence. Les instruments, quant à eux, se font bien plus sombres et axés Death / Black que sur le précédent. Après avoir embrayé sur l'acerbe "Into The Everblack" et sa noirceur malsaine, j'ai commis une erreur impardonnable : baisser ma garde. Et boum ! C'est un "Raped In Hatred By Vines Of Thorn" qui est venu me rappeler à l'ordre. Pile au tournant, bande de fourbes ! Je ne l'avais pas vu venir celui là ! Voilà que ce morceau est tout ce qu'il y a de plus dynamique, en plus d'avoir un refrain très entraînant. Pour information, nous n'en sommes qu'au quatrième morceau ! Vous avez donc tout intérêt à rester attentifs. Nos fleurs du mal ont ainsi fait le choix de se montrer plus sournois et acerbes qu'auparavant. Même si TBDM est ici toujours aussi fou, il apporte une aura plus massive et noire à ses morceaux qu'au temps jadis. Vous voulez des preuves ? J'invoque sans hésiter la toute puissance de "Phantom Limb Masturbation", ou encore la violence fichtrement bien rythmée de "Every Rope A Noose" et son magnifique solo final qui vous offrira un beau torticolis avant de vous asséner une dernière cadence fulgurante, accompagnée de quelques notes de piano angoissantes. Si vous tenez encore debout, ne vous inquiétez surtout pas ! Nos gaillards vous ont concocté un petit final bien mélodique et aliéné comme on les aime. Je vous avais prévenu, ne faites jamais confiance aux fleurs vertueuses. Séduisantes à l'extérieur, mais de vraies saloperies à l'intérieur !

Et pour ceux qui se posent encore la question, c'est non. Non, TDBM ne fléchit toujours pas. Non, nos Ricains sont toujours bien vivants et oui, ils nous le font savoir ! Everblack donne ce que l'on a envie d'entendre, avec tout le plaisir qui va avec. Alors si vous êtes déjà familiarisés avec nos cinglés de service, la galette risque de chauffer un petit moment dans votre platine. Pour les autres, c'est peut-être là une occasion de découvrir une troupe de Death / Black diabolique sous ses meilleurs augures ? Un petit conseil cependant, veuillez par mesure de précaution, vous enfermer à clé et veiller à avoir le plus d'espace possible dans la pièce où vous vous trouvez. Quand on est tenté de sombrer dans la folie, mieux vaut prévenir que guérir.