THE BRONX CASKET CO. (usa) - Antihero (2011)
Label : SAOL (Service for Artist Owned Labels) / H'Art
Sortie du Scud : 4 février 2011
Pays : Etats-Unis
Genre : Hard Rock / Thrash Metal
Type : Album
Playtime : 14 Titres - 62 Mins
Carlos Verni, alias D.D Verni est un homme verni. A 51 ans, il peut se vanter d’avoir excellé dans chacun de ses projets musicaux. C’est lui qui fonda OVERKILL avec Lee Kundrat (ou plutôt Rat Skates) en 1980. Excusez du peu. C’est aussi lui qui créa en 1998 THE BRONX CASKET CO., un side-project qui s’inspire directement du quartier new-yorkais éponyme. A ses côtés, Charlie Calv, Rob Pallotta et un certain Jack Frost, véritable héros moderne du Heavy Metal, guitariste pour SEVEN WITCHES et ayant déjà collaboré sur scène avec LIZZY BORDEN. Voilà qui est flatteur comme cursus. Pas franchement supergroup, pas franchement underground, THE BRONX CASKET CO. est donc un projet qui a le cul entre deux chaises. Son quatrième album, Antihero, sorti en 2011 soit six années après Hellectric s’apparente sur le papier à un retour en grâce. Les choses ont bien changé.
Première singularité notoire, pour la première fois dans l’histoire du groupe, c’est D.D Verni qui tient le micro sur chacune des chansons de ce disque, en plus de jouer de son instrument fétiche (la basse) et même parfois de la guitare. Dès le démarrage, on retrouve cette griffe (ou plutôt cette non-griffe) qui a fait le succès d’Hellectric. On ne sait pas très bien sur quelle départementale roulent nos ricains, mais en tout cas, on sait que ça rock ! Cet album est rempli d’un feeling, d’un groove parfois sudiste, d’une puissance et d’une lourdeur très américaine. Alors après tout, même si on y trouve du Thrash, du Hard Rock, du Heavy, du Neo, du Gothic, du Modern Metal et que par conséquent, la musique de THE BRONX CASKET CO. nous désoriente complètement, on s’en contrefout ! Antihero est ce type de sorties dont on ne comprend pas très bien la signification ni le message, mais qui s’apprécie à sa juste valeur, sans prise de tête. La basse de Verni est omniprésente et omnipotente. On pige très vite que ce mec connaît son métier, même si son chant est plutôt basique, sans vraiment de folie. De la folie par contre, il y en a dans les guitares. De bon riffs parfaitement joués et inventifs, subjugués par des solos carrés et construits (en vérité, l’œuvre de Mike Romeo de SYMPHONY X), le Metal c’est décidemment simple comme bonjour. Véritablement, c’est cette très agréable simplicité qui fait le charme d’une œuvre qui n’en demeure pas moins couillue. Ces musiciens ne sont pas des héros et le titre de leur album y fait clairement référence. Par contre, ils ont dans le regard une flamme et dans le cœur une authenticité qui fait de cet enregistrement quelque chose de rare. D’autant plus rare qu’il est bourré d’œillades surprenantes, comme « Memphis Scarecrow », un hommage à peine dissimulé au King. Son tube « Are You Lonesome Tonight ? » est d’ailleurs samplé au début de ce morceau, avant qu’on ne se souvienne que le titre fait référence à Memphis, ville dans laquelle Elvis est décédé. Cette chanson démontre parfaitement l’influence qu’a pu avoir un tel phénomène sur la musique qui se fait actuellement. Rock N’ Roll au possible ! Après, pour continuer avec les samples, je suis moins fan du côté porno que dégage « Sally » et qui fait de cette compo quelque chose de simulé. Par ailleurs, Antihero est long. Plus d’une heure au compteur, sans que les derniers instants ne soient particulièrement mémorables. Ou plutôt si, il y a un point d’orgue à cette rondelle. Et il s’appelle « My Way ». Non, vous ne rêvez pas, ils l’ont fait. L’originale est de Cloclo (« Comme D’habitude »), la version US est du crooner Paul Anka et à l’instar de TOM JONES, ELVIS, ROBBIE WILLIAMS, NINA HAGEN, THE SEX PISTOLS ou, plus surprenant encore, du groupe de Black Metal français MÜTIILATION, THE BRONX CASKET CO. en a fait une réinterprétation très personnelle et ma foi amusante. L’idée marquera les esprits au moment où Antihero chutera dans le silence. C’était le but.
Sorti de nulle part, on peut décemment parler de cet album comme de quelque chose d’abouti et de décoiffant. THE BRONX CASKET CO. se révèle peu à peu au commun des mortels et son Metal frais, dynamique et prenant en séduira plus d’un. Allez, on ne va pas se le cacher. C’est plutôt facile d’accès, mais c’est suffisamment bien joué pour qu’on se prenne à le réécouter. On fermera d’ailleurs volontiers les yeux sur le bordel stylistique de cet opus qui représente assez fièrement ses origines. C’est le Bronx !
Ajouté : Mercredi 03 Octobre 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: The Bronx Casket Co. Website Hits: 7372
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