NICHT (FRA) - Part I : Catalepsy Sinks (2010)
Sortie du Scud : 16 septembre 2010
Pays : France
Genre : Goth / Dark Metal
Type : EP
Playtime : 7 Titres - 26 Mins
Sobriété et austérité, on ne peut pas vraiment dire que les français de NICHT se sont fracturés les neurones au moment de valider la pochette de leur premier EP, le bien nommé Part I – Catalepsy Sinks. On sait très peu de choses au final de ces franciliens, si ce n’est qu’ils se présentent pour cet enregistrement sous la forme d’un trio avec Iggy Sharpe Blake au micro, Laetitia (anciennement BEYOND THE PAIN) à la guitare et Eudes (GREAT BLOOD) à la batterie et également à la guitare. La discrétion de ce genre de formations n’est pas pour me déplaire, car elles ont bien souvent des choses plus intéressantes à raconter que les groupes labélisés MySpace. Notons également que cet effort, enregistré et mixé par Emmanuel Rousseau au White Wasteland Studio est sorti mi-2010 et que fin 2011, à l’heure où je vous parle, je n’avais jamais eu écho de leur existence, preuve peut-être que même s’il est louable, cet EP n’a pas fait un raffut énorme au point de chambouler le petit monde du Metal mélancolique et romantique.
Alors à qui profite le crime ? Certainement à ceux qui sont dans une phase descendante d’un point de vue sentimental ou émotionnel. A ceux qui, quand ils sont tristes, écoutent des chansons tristes pour être encore plus tristes. A ceux qu’un feu de rage et de haine consume de l’intérieur. A ceux-là, Catalespy Sinks permettra d’évacuer, d’extérioriser et de s’en mettre plein les oreilles. Tout se passe ici au niveau du feeling. Cet EP n’est pas une démonstration de savoir-faire, mais plutôt de savoir-être. Incontestablement bercée au Black Metal et à ses aspects les plus gothiques, la musique de NICHT est basée sur toute une panoplie d’atmosphères distillées par les arrangements de Laetitia et les samples de Dam qui apparaît ici en guest, au même titre que Djé à la basse et Sombr I Yahn pour les vocaux féminins. Nos parisiens arrivent parfaitement à équilibrer la balance entre un Metal casse-parpaings terriblement effronté et des passages plus posés et plus travaillés. Le socle est solide à son origine et se retrouve sublimé par quelques temps forts dont le final très respectable de « Last Breath » ainsi que celui de « Dark Blight » qui se termine sur un monologue angoissant d’Iggy. Globalement, le trio remplit sa mission avec assez d’aisance même si on peut déplorer un aspect parfois trop caricatural, entre les vocalises poussives de la donzelle (« Head Trip ») et les murmures démonisés qui rappellent un peu le vieux CRADLE OF FILTH. Fort heureusement, la comparaison s’arrête là puisque derrière, que ce soit pour les pianos ou les ambiances théâtrales, NICHT n’a rien à envier aux anglais. Ce disque est relativement captivant, bien foutu en dépit de sa production à l’ancienne qui pourra en déstabiliser certains, même si c’était manifestement le but recherché. Il n’y a pas de quoi sauter au plafond, certes. De là à dire que c’est déplaisant… Mention également pour Iggy et sa prestation derrière le micro qui donne du coffre à cette musique encore un peu fluette.
NICHT propose donc avec Catalepsy Sinks un EP fourni duquel on ne pourra soustraire l’envie et la hargne. Il reste néanmoins un gros bout de chemin à parcourir avant d’asseoir une crédibilité qu’ils mériteraient cependant bien. Nul doute qu’il aura su trouver son public, puisqu’il brosse dans le sens du poil tous les aspects typiques du Dark / Gothic Metal, à commencer par des hymnes passionnés un peu fleur bleue pour finir sur les déchainements primaires d’une violence non-maitrisée, le tout saupoudré de chants féminins, claviers et tout le tintouin habituel. Honorable. Pas ma came mais honorable.
Ajouté : Jeudi 02 Février 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Night Website Hits: 14074
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