LOU REED & METALLICA (usa) - Lulu (2011)
Label : Vertigo / Universal
Sortie du Scud : 31 Octobre 2011
Pays : Etats-Unis
Genre : Rock
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 87 Mins
Voilà donc ce qui sera à n’en point douter l’album phare de cette fin d’année, celui que tout le monde attendait, celui que tout le monde craignait consciemment ou inconsciemment, et qui a fini par être disponible à l’écoute une dizaine de jour avant sa sortie. Cet album qui sera décliné sous plusieurs packaging (CD double édition simple, coffret avec livret de textes, etc…) a déclenché avant même sa sortie, et ce, depuis que le titre « The View » est disponible sur Youtube, une série de réactions épidermiques, allant de la consternation totale à l’euphorie épiphanique. Il est vrai que l’association entre notre chroniqueur de yuppies New-Yorkais préféré et le plus grand groupe de Heavy Metal de tous les temps avait de quoi sembler incongrue, voire déplacée, mais il faut bien se rendre à l’évidence. Ce qui, au départ n’était qu’une rencontre entre un artiste unique et un groupe qui l’est tout autant s’est enfin concrétisé, et ce Lulu est là, et bien là, et il convient d’en parler à mots choisis.
Pour respecter la tendance, comme vous l’avez remarqué, cette chronique est donc double. Mon collègue Stef. et moi avons décidé de nous partager le boulot. Comme vous. Et si je me vois placé dans le camp des partisans, c’est parce que je l’ai choisi, après avoir longuement écouté cet album pour être sur de mon opinion. Et au jour d’aujourd’hui, je l’affirme bien haut, Lulu est une réussite, une réussite qui doit autant à ses qualités qu’à ses défauts, défauts qui ont généré chez certains un rejet que je comprends parfaitement. Car pour apprécier cet album, il faut être déjà passé par pas mal d’étapes. Et avoir une certaine vision du projet, et de la musique en général.
Beaucoup ont voulu/cru voir en Lulu, un nouvel album de METALLICA, avec en guest, un vieux ringard qui n’affole plus guère que les colonnes faisandées des Inrockuptibles. Mais il n’en est rien. Car Lulu n’est rien d’autre que le résultat concret de deux approches différentes de la composition musicale qui ont réussi une hybridation hors norme, un LP inclassable, qui n’est ni du Rock, ni du Metal, ni de l’Arty, ni de l’expérimentation, et pourtant qui est tout cela en même temps. C’est une osmose magique, un caprice merveilleux, un album à lire comme on écoute certains livres.
Dressons un bref bilan. Qu’a proposé Lou REED de convaincant disons depuis, New York en 1989, et encore, en étant très indulgent ? Quel album de METALLICA, depuis Load en 1996 a réuni tous leurs fans ? Death Magnetic ? Même pas.
Alors la combinaison de deux entités aussi adulées que décriées n’allait certainement pas être consensuelle. Dont acte.
Lulu est une aventure qui a de quoi laisser coi. Mais je laisse à Stef. la latitude nécessaire pour en justifier le rejet. Je me concentrerai donc sur ses aspects les plus remarquables.
Si vous me permettez un parallèle osé, je dirais que l’association METALLICA / REED a de sérieuses allures de VELVET UNDERGROUND des temps modernes. Même refus des conventions et de la bienséance, même sens de l’inédit et du danger, même paroles décrépies et borderline, à la seule différence bien sur que le quatuor de Frisco à un niveau technique bien supérieur à Maureen Tucker ou Sterling Morrison.
Mais sinon, pour le reste, c’est le même problème… Même inclinaison pour les mélodies lancinantes et abstraites étirées sur plusieurs minutes, même chant poussif et approximatif de Lou, et même chaos semi organisé en arrière plan. Metal fatal + vocaux Reediens = incompréhension inévitable. Quatre vingt une minutes de délire sonore et littéraire. Mais je l’aime cette Lulu, et je peux expliquer pourquoi.
Lorsque Reed et Cale s’étaient rejoints en 1990 pour en finir avec leur complexe d’Œdipe, et ainsi proposer au public le sublime Songs For Drella, ils avaient offert à ce bon vieil Andy un enterrement de première classe, plein d’ironie mordante et de méchanceté détournée. Lulu est aussi un enterrement, celui des attentes déçues de METALLICA. Hormis en concert, ce quartette que nous aimons tant ne sera plus jamais cette bande de chiens fous qui dégainaient à la vitesse de la lumière des « Creeping Death » ou autres « Damage Inc. », car ils veulent autre chose. Ils veulent des sensations, ils n’ont plus rien à prouver depuis longtemps, et donc, ils veulent vibrer, proposer de l’interdit, du déconcertant. Et à chaque sortie, c’est la même chose. Et ça n’est pas Lulu qui va résoudre ce nom problème.
Parlons musique puisque nous sommes là pour ça. Quel humour d’avoir placé en ouverture de ce double album le titre le plus faible du lot. Mais dès les premiers arpèges de « Brandenburg Gate », le ton est donné. Lulu sera tout, sauf ce qu’on en attendait. Ca ressemble même à s’y méprendre à du Reed pur jus, ce genre de semi introduction acoustique nonchalante, sur laquelle une voix blasée vient délicatement se briser. Mais lorsque James scande ses « Small town girl » et que l’électricité reprend ses droits, le paysage change soudain. Et encore, ce morceau est sans doute le moins déstabilisant du lot, avec son riff piqué au « Knocking On Heaven’s Door » de Dylan.
La vraie première surprise, et vous la connaissez déjà, c’est bien sur « The View », et ses « I Am The Table », dont les adeptes d’un certain réseau social se sont gaussés depuis quelques semaines. Mais voilà, cette guitare à la Iommi, ce chant complètement à côté de la plaque, ces itérations irritantes, ces récurrences sublimes en ont fait instantanément un morceau culte, et un des points fort du CD, qui ne comporte quasiment que ça. Avec en prime, le seul passage vraiment estampillé METALLICA de l’œuvre. C’est lourd, c’est lent, c’est répétitif, mais c’est fait exprès. Et c’est sublime.
Sur les premières mesures de « Pumping Blood », le fantôme de Cale est ressuscité, comme si Reed ne pouvait se passer de références à son ancien alter Ego. Mais dire que ce morceau ne nous prépare aucunement à ce qui suit est un euphémisme.
Comment décrire avec des mots l’impalpable, l‘improbable, l’électro-choc fatal qu’est ni plus ni moins « Mistress Dread » ? Avec son orgue à la Anton LaVey, il inaugure un nouveau style musical, et nous offre une hybridation incroyable entre le METALLICA de « Disposable Heroes » et le Reed de Berlin. Du pur Thrash délié sur fantaisies vocales complètement hors propos, durant lesquelles Lou ne se refuse rien, tour à tour pathétique, comique, inquiétant, voire menaçant, mais jamais à sa place. C’est assurément unique, bordélique, chaotique, mais véritablement hypnotique. Un tel décalage entre le chant et l’instrumentation, c’est presque du jamais vu. Mais c’était certainement la seule façon de procéder. Point. On revient dans le rêve après un passage sur la case cauchemar.
Et pour ceux qui ont réussi à tenir jusque là, « Cheat On Me » est la pièce maîtresse de ce premier CD, avec son ambiance mi sépulcrale, mi nostalgique, et encore une fois, hypothétique et superbement dérisoire. Plus de dix minutes de développement, durant lesquelles Reed est tout en contenance, comme les musiciens qui l’accompagnent.
Voilà. La moitié du chemin est faite. Mais la partie la plus dure reste à faire. Combien êtes vous à avoir eu le courage d’aller jusque là ?
Car ce second CD cache en son sein les titres les plus longs et étirés de l’œuvre globale, et prend des airs de labyrinthe inextricable. Car même si « Frustration » reste en terrain connu, et se contente de continuer la narration sur fond de changements de climats nuancés, il reste quand même une épreuve pour beaucoup d’entre vous. Un mélange de riffs qui paraissent inachevés, des arrêts soudains, des breaks impromptus, et surtout, le meilleur moyen de se réconcilier avec le jeu si prévisible d’habitude de Lars.
Et l’attitude conjointe de METALLICA et Reed pourrait se trouver résumer en un seul vers de cette chanson.
“I want so much to hurt you”.
Le progressif et ambiant « Little Dog » offre une pause dans la déstructuration. Et représente certainement ce que Lulu à de plus abordable à offrir. Et pourtant, on ressent le venin sous la peau, qui s’insinue dans les veines. C’est tendre, mais malsain. C’est calme, mais lancinant et sourd. En gros, c’est le sourire qui cache le poison.
Ce poison, trouve aussi sa représentation dans les bandes inversées de l’intro de « Dragon », qui débute comme un spoken word intolérable, avant de s’affaler sur de discrets accords de guitare en arrière plan, grondants comme l’orage.
Et surtout, « Dragon », c’est la véritable preuve que l’accompagnement de METALLICA suit la voix de Reed, et est commandée par elle. Elle s’adapte au texte, et non l’inverse. Et donc, il devient facile de comprendre qui est le véritable maître à bord, si vous en doutiez encore.
Le capitaine du naufrage, c’est Mister Reed, et personne d’autre, car même lorsqu’il se tait, c’est lui qui impose le silence et l’évidence des arrangements.
Et puis, fatalement, on finit par tomber sur « Junior Dad », et sa vingtaine de minutes, qui seront selon l’auditeur la concrétisation sonore du supplice de la goutte d’eau chinoise, ou une ouverture parfaite des chakras, selon le point de vue et l’humeur. Car après les onze premières minutes durant lesquelles le groupe se la joue cool, arpèges en avant et batterie discrète pour délicatement souligner la voix de Reed qui emprunte des tonalités nostalgiques, c’est une longue coda qui vous attend, avec ses nappes de cordes et son atmosphère à la NEUROSIS apaisé. Difficile une fois de plus d’accepter qu’un album se finisse sur une suite aussi longue offrant si peu de variations. Mais vous aurez compris depuis longtemps que là n’était pas le propos. Il n’était bien sur pas question ici de construction à tiroirs, mais bien d’une histoire concrète à suivre coûte que coûte, peu importe les efforts à fournir pour la suivre.
Mais vient maintenant l’heure du bilan. Il est évident que les Four Horsemen - mis à part l’interlude And Justice For All - n’ont jamais été les chantres avoués du concept album (de plus, And Justice était juste un album dont quasiment toutes les chansons avaient le même thème, qui agissait plus en fil conducteur qu’en véritable lien), mais pour Lou Reed, c’est une autre affaire…
Depuis 1973, et la frustration de Berlin, Reed à toujours eu un goût amer dans la bouche. Ce qui devait au départ être un double album concept fut au final un album simple, que la maison de disque a charcuté, car trop glauque, sombre et invendable en la forme. Alors, Lulu est peut être sa manière à lui de se venger de son passé, en s’alliant à un groupe trop énorme pour qu’on lui refuse quoi que ce soit… Et ainsi, de faire coup double en s’offrant ce double album thématique qui lui a été volé, et lui permettre de ressusciter la flamme du VELVET en proposant une musique novatrice et hermétique, en forme de pied de nez au business qui n’a jamais été tendre avec lui.
Quant à METALLICA, quel plus beau pied de nez au critiques que ce Lulu qui va allumer bien des mèches… Eux qui se font régulièrement étriller depuis la sortie de Load, que ce soit avec le documentaire affligeant et complaisant Some Kind Of Monster, ou avec l’album de la rémission St Anger… Une fois de plus, la bande à James et Lars arrive là où on ne les attend pas, pour nous surprendre, nous enthousiasmer ou nous décevoir. Alors, de savoir qui a raison et choisi le bon camp… Je crois que METALLICA s’en fout comme du premier solo de Dave Mustaine. Les premières reviews ont été assassines, mais rien de bien inhabituel. Après tout, lors de la première association du groupe avec une rescapée du swinging London, sur le cultissime « The Memory Remains », une chape de plomb leur était déjà tombée sur la gueule, et pourtant, quel culot et quelle réussite.
Si Bowie, vieux complice de Reed s’était lamentablement vautré lors de sa tentative Metal TIN MACHINE, ça n’est pas le cas de Lou, qui n’a pas eu l’inconscience de jouer la transformation consensuelle et a assumé la provoc’ jusqu’au bout. Et grand bien lui en a pris. Rien n’aurait été pire qu’une pâle resucée de Transformer avec une équipe de graisseux derrière, aussi talentueux soient ils.
Alors, à travers cette chronique interminable (j’attends et j’entends déjà les insultes), je n’essaie pas de vous convaincre que Lulu est un chef d’œuvre, ce qu’il n’est assurément pas. Je n’essaie pas non plus de vous convaincre de la pertinence de la démarche de METALLICA, ce que ses nouveaux détracteurs ne voudront pas entendre. J’essaie juste de vous faire comprendre qu’il serait dommage de vous passer de cet album, sous prétexte de manquer un épisode inédit de la grande histoire du Rock, qui prouve que parfois, la combinaison de deux talents légendaires peut aboutir à une œuvre complexe et intéressante, qui a beaucoup à offrir. Après tout, le premier album de SUICIDE a mis des années à s’imposer. Et les albums solo de John Cale, s’ils n’ont jamais trouvé des millions d’acheteurs, sont maintenant régulièrement cités comme faisant partie des cent meilleurs disques de la culture populaire du siècle.
Seul le temps jugera Lulu à sa juste valeur. Et si celui-ci décide de l’envoyer aux oubliettes, je continuerai à le défendre.
Car les œuvres précieuses sont rares.(Mortne2001)
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De toute ma carrière de chroniqueur, j’ai rarement eu autant de pression à disséquer un disque. Mais que les choses soient claires d’emblée, ceci n’est pas un disque comme les autres. C’est une rencontre, un récit de vie dont seuls Lou Reed et METALLICA connaissent probablement le sens. On aura beau faire le voyage des centaines de fois, l’observer sous toutes ses coutures, il restera des zones d’ombres au-dessus de cette œuvre. Ecrire sur Lulu, c’est comme autopsier un mort, alors qu’il est encore vivant. Il bouge, son cœur bat, mais ses fonctions vitales sont hors d’usage. Il n’en a plus pour longtemps, mais il témoigne de la dureté de la vie qui n’a pas épargné ses géniteurs. Deux mastodontes cumulant pas moins de 69 ans de carrière à eux deux. Une vie. Des deux côtés, des choix, plus ou moins contestables. Et un respect qui n’est en rien entamé par cette sortie discutable. Une improbable collaboration qui pose sur table une sérieuse question. S’appeler Lou Reed ou James Hetfield suffira t-il pour se faire pardonner du Très Haut, le jour où Saint-Pierre pourrait bien leur refuser l’accès au paradis ? En écoutant cet album, je comprends qu’ils n’en ont que faire, car leur satisfaction, c’est d’être entrés au Panthéon de la Musique. Un raisonnement légitime, mais terriblement égoïste. Cet album, ils l’ont fait pour eux. Pourquoi le commercialiser ? Et pourquoi ouvrir la porte à tout un tas de partenariats plus farfelus les uns que les autres, qui risquent bien de s’achever sur un constat aussi amer qu’unanime ? Mon ressenti personnel, c’est que jamais je n’aurais dû écouter ce projet.
La curiosité, voilà ce qui poussera un bon paquet d’entre nous à se pencher là-dessus. Pour entendre quoi ? Un Lou Reed en phase terminale ? Des monologues sur fond de riffs prémâchés ? Du METALLICA en petite forme ? Des morceaux à la limite du supportable ? La bonne blague. Pourtant, Lulu démarre comme on s’y attend sur le papier. « Brandenburg Gate » et « The View » possèdent un feeling rare, une complicité qu’on ne retrouvera jamais plus par la suite. La dernière citée étant probablement la composition la mieux structurée de toutes. Mais l’horreur prend vite un nom avec « Mistress Dread ». Des cordes en déséquilibre total, comme si Kirk et James pratiquaient le funambulisme en même temps que la guitare. Et les vocaux de Lou Reed qui sont collectors. Bafouillant, gémissant, il narre ses textes avec la conviction d’un condamné à mort. Pourtant, on sait pertinemment qu’il a encore toute sa tête. Cette volonté de verser volontairement dans un délire psycho-cérébral à texte me dégoûte. Si certains prennent ça pour un manque de respect, je ne pourrais pas leur donner tort. Alors on se renseigne sur lui… et je suis comme beaucoup d’entre vous, je n’avais jamais porté beaucoup d’attention à ce nom et à ses chansons. Pour les besoins de ce papier, j’ai rattrapé comme j’ai pu le temps perdu. A l’écoute de son « Perfect Day » (qu’il a pour l’anecdote chanté, et je dis bien « chanté », en duo avec Monsieur Luciano Pavarotti pour une collaboration antagoniste autrement plus réussie), pas très couillu mais qui vaut n’importe quel Lulu, le retour à la réalité est brutal. Notre ami erre comme un fantôme parmi les efforts de METALLICA. Ces derniers s’en sortent d’ailleurs avec un minimum d’honneurs. Lars a retrouvé un son et un jeu de batterie digne de son standing. Les riffs stéréotypés sont néanmoins imprégnés d’un peps qui laisse à penser que le quartet est sur la voie de la rédemption, au mieux de la guérison. Mais il y a un côté élitiste qui émerge progressivement de l’opus. L’effet de surprise laisse vite place à l’incompréhension, à la lassitude, parfois à la colère. Comme si Lulu avait été créé par des intellectuels pour des intellectuels, qui se masturberaient mutuellement en décryptant les textes narcoleptiques et la prestation miséreuse de Reed. C’est une sensation vraiment dérangeante. Vide de toute âme, de toute cohésion, Lulu s’étire dans un interminable final de vingt minutes nommé « Junior Dad ». Les expérimentations ne sont hélas pas une barrière à la médiocrité et il est certain que l’approche innovante, inédite de cet album servira d’excuse pour justifier son caractère incompréhensible et passer outre son statut d’antihéros musical. Et évidement que METALLICA y a sa part de responsabilité. Le manque d’antécédents est-il vraiment un motif satisfaisant pour crier au génie dès qu’une vieille gloire, new-yorkaise en l’occurrence, geint sur les guitares électriques du plus grand groupe de Metal au monde ? Et si on s’endort sur cet album, on n’a pas le droit de le dire parce que c’est Lou Reed et METALLICA ? Et il faudrait payer pour écouter « Little Dog », d’une pauvreté musicale plus qu’abyssale ? Un peu de sérieux voyons… Ce projet est au final trop sibyllin, hermétique et insondable pour que le fan lambda puisse l’apprécier à sa juste valeur. Je ne suis pas particulièrement hostile à l’audace qui caractérise les rencontres entre deux artistes d’univers différents, pour peu que ceux-ci ne se moquent pas ouvertement du monde. Pour exemple et en étant intègre avec soi-même, Kylie Minogue et Nick Cave n’ont-ils pas créé ensemble une des plus belles chansons de tous les temps ?
Toutes les conditions étaient réunies pour aboutir à un chef d’œuvre. Et regardez cette chronique… c’est une vulgaire liste de chefs d’accusation. J’aurais tellement aimé faire mieux… pouvoir dire qu’effectivement, quand les grands esprits se rencontrent, nos yeux pétillent de plaisir et nos oreilles frémissent d’une lubrique et insatiable envie de remettre le couvert. Mais cet album est à l’exact opposé. Un décalage énorme entre la musique et le chant, deux univers barrés qui entrent en collision, et peut-être simplement le besoin de terminer d’écrire l’opéra inachevé d’Alban Berg inspiré de l’œuvre de Frank Wedekind, comme pour rendre une justice artistique dont personne ne se souciait vraiment, autant de raisons qui font que la création, la réalisation et l’impact de Lulu sur le monde de la Musique restera un vrai mystère, et pour longtemps. Mais en y repensant, combien d’œuvres sont devenues cultes post-mortem ? Si ce disque a été composé dans cette optique, alors oui, on pourra pleurer de vrais génies. Mais en attendant, Carpe Diem mes amis… Carpe Diem. (Stef.)
Ajouté : Mardi 25 Octobre 2011 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Lou Reed & Metallica Website Hits: 13210
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