INFEKTED (FRA) - Hexakosioihexekontahexa (2010)
Label : Auto-Production
Sortie du Scud : 8 octobre 2010
Pays : France
Genre : Metal / Hardcore
Type : Album
Playtime : 12 Titres - 58 Mins
INFEKTED est de ces groupes qui ont de l’imagination. Ou du moins, ils ont de la suite dans les idées. Car en y pensant bien, ce ne sont pas eux qui ont lancé la mode du zombie. On en trouve dans les films de Romero ou dans les rues de France à l’occasion de la Zombie Walk, on en croise même parfois dans les bureaux de France Télecom, c’est pour dire ! INFEKTED n’est donc pas la cause directe de ce mouvement funèbre. Par contre, les Auvergnats entretiennent le mythe avec Hexakosioihexekontahexa, un premier album engendré dans la putréfaction et l’hémoglobine, suite à, je cite, une infection contractée « alors qu’ils jouaient pour une œuvre caritative chrétienne dans une église d’un village reculé ». Le but du groupe est désormais palpable, infecter un maximum de personnes au travers de son Hardcore bourrin, inspiré des meilleurs snuff movies existants.
Certains riront de bon cœur en découvrant un projet qui peut paraître un poil ringard. Moi, je vous encourage à effacer ce rictus de votre visage vite fait, car INFEKTED possède une bonne paire de couilles bien remplies dans lesquelles macère effectivement un foutre corrosif. L’album, dont je n’ai aucune envie de réécrire le nom, démarre avec un extrait du film Dawn Of The Dead, en français s’il vous plaît ! Nous sommes déjà dans le bain de sang, dès les premières secondes. Les premières notes de « The Myst » résonnent et alors qu’on ne s’y attend pas du tout pour une si petite formation, INFEKTED lâche un Hardcore ténébreux exécuté avec beaucoup de maitrise et d’imagination. A vrai dire, je ne plaçais pas beaucoup d’espoir dans ce disque, je ne pensais pas être à ce point surpris. Le groupe se catalogue Deathcore. S’il est vrai qu’il mélange habilement les rythmiques explosives du Death Metal et le culot du Hardcore moderne, le cocktail est très loin de sonner comme SUICIDE SILENCE ou WHITECHAPEL. L’ensemble, très homogène, ressemble plus à du LAMB OF GOD, avec des odeurs de barbecue et de sauce tex-mex comme dans les compos de DAMAGEPLAN. L’esprit de MASTODON et de PANTERA rôde également, avec ce côté Groove Metal et parfois Crossover. INFEKTED possède un répertoire solide avec deux guitaristes au jeu puissant. Cette impression de puissance se renforce grâce à Toad, un chanteur au timbre rocailleux qui balance des hurlements clairs, presque « chantés » et qui peut chatouiller des notes assez hautes perchées sans s’inquiéter pour la justesse. Je ne suis pas fan de ce type de vocaux assez franchouillard mais ici, ils collent à merveille avec les mélodies sombres et étouffantes. On observera également un chant plus Death Metal, avec des growls en intro sur « Lick My Ass », qui attire l’oreille. INFEKTED se montre globalement cohérent dans ses choix. C’est pas encore la panacée mais les partitions sont propres et fluides. Les Auvergnats se répètent un peu sur la fin de l’opus, ou peut-être sont-ce simplement les 58 minutes qui se font sentir ? Quoiqu’il en soit, l’oreille se distrait inconsciemment en bout de course, car probablement habituée à ce son granuleux et ces tempos écrasants qui sévissent depuis près d’une heure. Des titres anecdotiques qui seront vite oubliés, au profit de créations abouties comme la tubesque « Aspik » ou l’ultraviolente « Betrayal ». L’effort est appréciable, d’autant qu’ils ne relâchent que rarement la pression, pour se payer un autre sample sur l’éponyme instrumentale ou pour tripoter un peu la lead. Aussi, la production est peaufinée, INFEKTED peut se targuer de jouir d’une limpidité que beaucoup d’autres peuvent lui envier à juste titre.
Il n’y a pas beaucoup de reproches à faire à ce disque, si ce n’est son nom exagérément long. Blague à part, je ne peux que leur conseiller d’ouvrir un peu plus leur catalogue, qui se raccroche encore pas mal aux grosses cylindrées américaines. Pour le reste, une agréable surprise. Ce n’est assurément pas le style de disque qu’on se passe en boucle, car il ne contient par vraiment de hits purs, mais sa cohérence globale, son efficacité et la direction musicale qu’il empreinte font plaisir à entendre. Si on ajoute à cela un concept guignolesque qui met un peu de piment dans l’affaire, on aboutit effectivement à une infection incontrôlable qui pourrait faire pourrir quelques tympans dans les années à venir.
Ajouté : Mercredi 19 Octobre 2011 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Infekted Website Hits: 9768
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