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MERCENARY (dk) - Metamorphosis (2011)






Label : NoiseArt Records
Sortie du Scud : 25 février 2011
Pays : Danemark
Genre : Death Power Metal Mélodique
Type : Album
Playtime : 9 Titres - 48 Mins





Déjà handicapé par un line-up évoluant sur chaque album, c’est cette fois le départ, fin 2009, d’une moitié fondamentale de MERCENARY qui a mis les trois membres restants en péril ; mais c’était sans compter la détermination du guitariste pilier (Jakob Mølbjerg) qui a eu vite fait de profiter de l’occasion pour repartir sur des bases plus saines. Comme les tensions entre membres avaient mené à un Architect Of Lies perdant son souffle au fil des titres, seul un batteur s’ajoute donc au groupe, en la personne du réputé Morten Løwe ; toutes les formes de chant incombant désormais à René Pedersen, et les claviers à Martin Buus.
Avec la durée la plus courte de la discographie, Metamorphosis laisse, de prime abord, circonspect, puis finit par pleinement se dévoiler dès lors que l’on s’est habitué aux nouvelles sonorités. Effectivement, Mikkel Sandager étant parvenu à apporter toute une identité au groupe, difficile de lui succéder et conquérir les amateurs des précédents disques. Pourtant, René n’a pas à rougir de son interprétation, davantage classique, voire aux relents parfois Pop, mais restant efficace grâce à l’aspect poussif qui lui est insufflé. La touche Power se voit davantage délaissée, mais l’entrain accordé aux titres est pleinement communicatif, et les harmonies plaisantes profitent à la cohésion avec l’instrumentation. Il arrive, cependant, que René s’épanche un peu trop dans la mélodie et les clichés mielleux, surtout lors de breaks calmes (« Through The Eye Of The Devil »), tout en montrant une bien meilleure maîtrise sur d’autres. Quant à ses lignes plus énervées, elles permettent de renforcer l’impact du chant clair, le soutenant parfois d’overdubs légers, mais s’avérant plus dispensables sur un titre comme « Memoria », puisque seuls quelques mots hurlés perturbent la domination claire. On constate, tout de même, que le ratio des vocaux extrêmes s’est amenuisé, ainsi que celui des growls, presqu’inexistants, hormis sur quelques sections réellement intenses, comme la clôture de « The Black Brigade ».
Pourtant, ce nouvel album était annoncé comme une continuité de 11 Dreams, dont on retrouve l’esprit, notamment sur les riffs qui n’ont rien perdu de leur superbe. Mais, outre le chant, c’est également toute l’instrumentation qui s’affiche moins véloce. Cela ne gêne en rien la profusion de structures musicales prolifiques, bâties autour d’un attirail rythmique monstrueux. Côté batterie, tout d’abord, Morten tabasse ses fûts, et la production, très propre et vivante, nous offre un son pêchu et détonant (« On The Edge Of Sanity »). Si l’on a connu des tempos bien plus déments chez MERCENARY, ceux-ci se révèlent, malgré tout, consistants et variés, fuyant la monotonie, notamment grâce à de nombreux breaks habilement installés. Le jeu de percussions évolue donc sans cesse, de plans dynamiques et groovy à d’autres plus lourds, ou bien carrément colossaux, à l’image de la structure tanguante de « Memoria », sciée d’un riff massif. Par ailleurs, René exécute ses partitions de basse avec puissance, établissant des rythmes bien appuyés et parsemant les breaks plus calmes d’accords convaincants, tout en appliquant un renforcement saisissant sur les guitares.
Pareillement, ces dernières sont en très grande forme, délivrant, sur des tonalités tristes, d’efficaces et agiles riffs mélodiques, fulminant avec vigueur au sein des compositions (« Through The Eye Of The Devil »). Ainsi, c’est avec un doigté de précision que Jakob et Martin offrent des leads entraînants, arpentant les structures rythmiques avec volubilité. En ce qui concerne les solos, on peut leur regretter la dimension épique d’autrefois, mais les démonstrations déconcertantes de feeling, et approchant toujours la minute, la font vite oublier. Les claviers, a contrario, restent plutôt subtils et gardent une présence réfrénée, laissant les morceaux respirer davantage. Martin conserve un jeu diversifié et plaisant, supportant convenablement les cordes et enjolivant les vocaux clairs, à l’instar de la cascade d’harmoniques de « The Follower », même si montrant quelques maladresses (« On The Edge Of Sanity »).
De plus, certaines pistes apparaissent moins mémorables, telles que « In Bloodred Shades », quelconque sur ses lignes de chant, ou bien sa compagne « Shades Of Grey » qui, malgré de bons riffs un peu Prog, et des montées de voix réussies, se laisse trop aller à la répétition. Autrement, « In A River Of Madness » propose un très bon passage atmosphérique et symphonique, typé SEPTICFLESH, mais qui n’est pas forcément indispensable au titre, tandis que les chœurs achevant « Velvet Lies » créent une fin intense au morceau.
Si l’on pensait que la scission du groupe mènerait à un album composé à l’arraché, et bancal, par des membres démotivés, abusant de leurs derniers instants de reconnaissance, il n’en est clairement rien. Metamorphosis s’avère être une très bonne surprise, sciemment et intelligemment construit, entre des guitares expressives et accrocheuses, et une rythmique évolutive puissamment dosée, qui en font un bon successeur à 11 Dreams. René surprend également par son aisance à remplacer son prédécesseur, en apportant sa touche personnelle. Toutefois, certaines tonalités laissent planer le doute quant à une possible évolution musicale que l’on espère ne pas voir survenir.



Ajouté :  Vendredi 06 Mai 2011
Chroniqueur :  CyberIF.
Score :
Lien en relation:  Mercenary Website
Hits: 9338
  
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