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MERRIMACK (FRA) - Perversifier et A.K. (Sept-2016)


MERRIMACK fait partie des quelques groupes français formés au début des années 1990, toujours en activité et surtout toujours fidèle à leur identité. Malgré les nombreux changements de line-up, Perversifier, seul membre d'origine, a réussi à former un groupe désormais soudé, depuis 2010. Si les parisiens ont gagné en maturité avec le temps, proposant un Black Metal avec une approche plus spirituelle et dogmatique, leur musique est, elle, restée ancrée au siècle passé. Les assauts rageurs se font plus rares mais les phases rampantes et malfaisantes enveloppent les paroles impies d'un voile putride. MERRIMACK peut compter sur un line-up aguerri et un chanteur charismatique : Vestal, totalement possédé par les paroles comme il nous en a fait la démonstration ce vendredi 2 septembre, depuis la Sanctuary stage du Fall Of Summer 2016. Metal-Impact ne pouvait laisser passer l'occasion de rencontrer ce sombre pilier du Metal hexagonal.

Line-up
: Vestal (chant), Perversifier (guitare), A.K. (guitare), Daethorn (basse), Blastum (batterie)

Discographie : Ashes Of Purification (2002), Of Entropy And Life Denial (2006), Grey Rigorism (2009), The Acausal Mass (2012)



Metal-Impact. Vous avez joué vendredi (l'interview a lieu le samedi), quel est votre feeling par rapport à ce set ?
Perversifier. Le feeling a évolué. En sortant de scène je n'étais pas très emballé. Je pense qu'on a fait un bon concert, on est content de nous, on a fait le job comme on voulait mais j'avais l'impression que le son au niveau du public était pas top. En regardant les visages des gens, tu arrives à ressentir ce qui passe ou pas. On avait l'impression que ça n'est pas passé totalement et en fait depuis, on a parlé avec beaucoup de gens. Enormément de gens sont venus nous féliciter, nous dire que c'était génial, donc j'ai l'impression que ça s'est bien passé.
A.K. Exactement le même ressenti. Moi j'étais sur le côté en plein soleil et sur des trucs techniques à la con : avec le soleil sur les pédales je ne voyais pas les voyants et la setlist s'est barrée dans un coup de vent.
Perversifier. Le plein air, c'est des conditions spéciales, on ne pense pas à tout. Le son sur scène est très bizarre, il change, ça tourne, tu fais un mètre, tu n'entends plus la même chose.
A.K. Et comme le fest a commencé en retard, on a bien compris qu'ils étaient speed. Les techniciens nous ont bien cadré, ils ne nous ont pas fait ressentir ça mais on a pas eu énormément de temps pour se préparer, le groupe qui jouait avant a dépassé, ils ont été coupés et nous on a dû commencer à jouer alors que eux n'avaient pas fini. Il y a des trucs comme ça qui font que le début du concert était chaotique. Comme il y a eu du retard il n'y a eu aucun line check. Au premier morceau, l'ingé son découvrait les façades. Donc il y a au moins deux morceaux, voire plus où ça a été chaotique au niveau du son, nous pour se mettre dedans. Mais à part ça c'était bien.
Perversifier. Ce n'est pas le meilleur concert qu'on a fait, mais c'est loin d'être le pire.
A.K. On a tenté des trucs. On bosse sur un prochain album et du coup on teste en live, on sert des morceaux qui sont tout fraîchement composé, donc c'est aussi une période de test, on est moins rôdés que sur des morceaux plus anciens, on n'a pas une idée précise de l'effet que ça va donner. On a notamment un morceau monde, assez long, avec beaucoup d''ambiances différentes. On l'avait déjà fait en Suisse, la nuit dans la forêt avec des light dans tous les sens. Ben là c'était autre chose, ça l'a fait aussi mais c'est une autre expérience. Un autre test de jouer. C'était un concert un peu expérimental pour nous car quand on compose un album on aime bien tester les morceaux en concert pour les aborder d'une autre façon.


MI. Vous faisiez allusion à la tête des gens pour ressentir leur impression, mais ici j'ai l'impression que le public est assez passif...
Perversifier. J'ai des indicateurs. Dans le public, il y a des gens que je connais. Il y a pas mal de têtes que je connaissais, notamment une amie à moi et pendant tout le set elle fronçait les sourcils. C'est le genre de petits détails. Je voyais à son visage qu'elle luttait pour bien comprendre la musique, car elle connait les morceaux et je me disais que quelque chose n'allait pas. On a des potes qui réagissent toujours hyper bien à nos concerts et qui adorent nos morceaux et même nos propres potes, hier, quand tu les vois un peu moins dedans, tu réalises qu'il y a un truc qui ne va pas.
MI. Ca te déstabilises ?
Perversifier. Non, pas trop, tu te dis que ce n'est pas de ta faute, toi tu joues bien. Tu te dis qu'il y a un petit problème de son et tu espères que ça va s'arranger et on m'a dit qu'il s'était arrangé au fil du set.
A.K. Ca a quand même une incidence, parce qu'un concert, ce n'est pas comme une répet', il y a une sorte de dialectique qui se met en place. Quand tu balances un truc qui est reçu et que tu sens une puissance en retour, ça te remonte et tu balances encore plus. On a déjà vécu des concerts comme ça où tout le monde devient fou. Là ça n'était pas tout à fait ça. Après on peut comprendre, eux aussi étaient en plein soleil. C'est moins engageant.
Perversifier. Il était 14 heures, le Black Metal à 14 heures, ce n'est pas facile de rentrer dedans.
MI. Vous pensez que c'est plus dur d'installer une ambiance dans ces conditions ?
A.K. Oui, surtout qu'on ne fait pas du Black Thrash ou du Black Death. On a bien sûr des passages catchy mais on a surtout beaucoup de trucs qui jouent sur les ambiances et avoir un jeu de light qui accompagne, évidemment, c'est une force. Mais bon, c'est pour noter les côtés négatifs mais globalement, on est contents et du concert et de l'organisation et des conditions.

MI. C'était votre première visite au Fall Of Summer ?
A.K. J'y ai joué avec VORKREIST la première année et on a été dans le public tous les ans.

MI. Vous pensez que l'affiche est représentative de la scène extrême ?
A.K. Non, mais je n'ai pas l'impression que c'est ce que ça veut parce que quand t'as des groupes comme MANILLA ROAD, ce n'est pas la scène extrême.
Perversifier. Si j'ai compris le but de Jessica est de faire un panel large pour amener le plus de groupes possibles. Il faut bien savoir que ce festival, pour le moment, il ne rentre pas dans ses frais. C'est donc logique qu'elle mette une programmation assez éclectique.
A.K. Même s'il y a des groupes que je n'aime pas, je respecte la volonté d'être le dernier festival de l'été et de proposer une affiche qui ne soit pas un best of des groupes que tout le monde a vu pendant les autres fests de la saison. Le Fall Of Summer arrive au contraire à faire une programmation exigeante mêlant des groupes qu'on voit régulièrement mais qui font des setlist différents, des groupes qu'on a jamais vus, des groupes qui ont une actu et groupes un peu cultes.
MI La ligne éditoriale de départ c'est underground, extrême et groupes un peu culte qui n'ont pas joué depuis longtemps...
Perversifier. Tu ne peux pas faire venir 20 groupes qui n'ont pas joué depuis 20 ans...

MI. L'année dernière, vous avez donné des concerts en Biélorussie, quelles sont les différences principales entre jouer là-bas et jouer en France ?
A.K. C'est un pays où tu sens que les mecs n'ont pas souvent l'opportunité de voir du Metal en concert. Ce n'est pas comme chez nous où tu as une offre pléthorique de concerts toutes les semaines. Du coup, c'est très vivant, les mecs sont tarés dans le public.
Perversifier. La Biélorussie ce n'est pas l'exemple le plus flagrant de la folie des pays de l'Est. Quand on a joué en Pologne avec MARDUK, c'était assez fou. En Biélorussie, le public n'était pas particulièrement déchaîné, par contre tu sens vraiment qu'ils sont contents d'être là.
A.K. 100 pourcent du staff, organisatrice, interview, c'était que des nanas. Elles nous expliquaient que c'est parce que les mecs étaient occupés à picoler. Moi ce n'était pas avec MERRIMACK mais avec MALHKEBRE qu'on a joué en Ukraine, il y avait des mecs qui se scarifiaient au couteau. Et il y avait des mecs qui avaient ramené deux énormes croix en bois et ils ont passé leur temps à prendre la croix, à la jeter sur scène.
Perversifier. Ca se tasse au fur et à mesure que l'offre de concerts se diversifie. Je me souviens en 2003, on avait joué en Serbie, c'était fou. On avait ramené des CD à vendre mais personne n'avait de lecteur CD, ils nous demandaient si on n'avait pas de K7. Pourtant c'était en 2003, pas en 1990, mais tu sentais que tu étais dans une autre sphère. Les mecs étaient fous. C'était génial. Je pense que maintenant on doit retrouver ça dans les pays d'Amérique du Sud ou Amérique Centrale. Là ils sont tarés aussi.

MI. C'est quelque chose que vous aimez, quand ça se déchaîne autour de vous ?
A.K. Il y a plusieurs écoles mais en tant que groupe c'est mieux d'avoir un répondant car tu as un échange.
Perversifier. Ca dépend aussi de notre show. Notre chanteur, il y a des concerts où il est possédé, il se tabasse avec son micro, il se roule par terre, il est plein de sang. Dans ces concerts, si le public est comme lui, il y a une osmose et c'est bien. Après, il y a d'autres concerts où on est plus dans l'ambiance, des trucs pesants, on adapte nos sets. MERRIMACK, on a beaucoup de morceaux mid-tempo, lents avec des passages poisseux et il y a des concerts où on va miser sur ça et il y a des concerts comme hier où on va prendre des morceaux énergiques car on a des sets courts en festival. Mais si on est dans le trip concert agressif, on aime que le public réponde bien.

MI. Est-ce que, quand on est déjanté, on peut profiter vraiment de votre set ?
Perversifier. C'est presque une transe parfois. Les mecs ils sont au premier rang, tu les asperges de sang, limite ils ont un orgasme.
A.K. On s'en fout qu'ils ne soient pas capables de nous dire quels morceaux on a joué s'ils ont vraiment vécu le truc. Des fois, quand quelqu'un parle d'un concert que t'as fait, il parle d'une expérience plutôt que du fait qu'on a bien joué. Bien jouer, c'est la base, après il faut qu'il se passe quelque chose et c'est ça le plus important, qui transcende le simple fait de jouer.

MI. Le Black Metal, c'est quelque chose que vous vivez au quotidien ?
Perversifier. Il y a cinq personnes dans MERRIMACK et chacune le vit différemment. Moi ça fait 22 ans que je joue du Black Metal, j'ai 39 ans, j'ai passé plus de temps de ma vie dans ce groupe que pas dans ce groupe. La question est-ce qu'on le vit au quotidien, j'ai envie de te répondre, forcément. C'est une partie de ma vie et 22 ans dans un groupe, c'est clairement au quotidien.

MI. Ca se définit comment chez toi?
Perversifier. Une énorme portion du temps libre est consacrée à ça. On a tous des jobs et depuis 20 ans, mes congés, pendant que les autres vont à la plage, nous on va en studio, on va en tournée, on fait des concerts. Quand tu achètes un album qui dure 40 minutes, il y a peut-être 3000 heures de boulot derrière pour le faire. C'est d'ailleurs pour ça qu'on ne sort un album que tous les trois ans, c'est le temps qu'il faut pour faire un album. Le quotidien c'est ça pour le côté musique. Tu vas me demander si le Black Metal c'est un mode de vie, bla-bla-bla. J'ai 39 ans, je ne vais pas te faire croire que dans ma vie de tous les jours je suis le mec hyper evil….non. C'est en partie un mode de vie. On est des metalleux, tous les gens qui sont là, il y a un truc qui les réunit. C'est des gens qui n'hésitent pas à faire 500 bornes pour assister à un festival de la musique qu'ils aiment. C'est une passion. Et cette passion est assez dévorante. C'est toujours dévorant, ça te prends ton temps, ton argent, ton énergie.

MI. Qu'est-ce qui te motive pour continuer ?
Perversifier. Ca fait trop partie de moi maintenant. Je ne peux pas imaginer de ne plus le faire.
A.K. C'est de l'ordre de la raison de vivre. Cela serait comme s'arracher un membre, c'est essentiel. Je sentirais le monde diminuer si j'arrêtais de participer à tout ça.
Perversifier. Toute notre vie est centrée sur ça. Nos cercles d'amis c'est des métalleux comme nous, des gens de la scène, nos sorties sont très orientées : on va dans les concerts Metal, dans des bars Metal, des festivals. Tout ton mode de vie est calé sur ça. Chez nous, la déco, ce n'est pas la déco de tout le monde. C'est ancré. C'est un mode de vie. Je ne me rends presque plus compte. C'est plutôt quand tu vas dans le boulot et que tes collègues tu leur racontes ta vie et ils hallucinent. Et là tu réalises que tu es un peu hors norme.

MI. En 22 ans, comment avez-vous vu évoluer votre public et la scène Black Metal ?
Perversifier. J'ai connu les balbutiements du Black Metal à Paris. Je crois qu'on est le premier groupe de Black français à avoir joué à Paris au Gibus en 1995. Il y a avait très peu de concerts. Il y avait une tournée MARDUK en 1993. Il y a eu SKEPTIKON, DISSECTION, GORGOROTH, c'était vraiment le tout début à Paris. Aujourd'hui, évidemment c'est hyper différent, il y a 80 concerts par mois, la scène a explosé, internet est arrivé, le MP3. La scène a été saturée parce que chaque mec qui écoute du Black Metal a décidé qu'il fallait qu'il en joue. Soit il va créer un groupe, soit il va créer un label ou un fanzine. On s'est retrouvé submergés de milliers d'albums de qualité assez médiocre. Tout s'est transformé.

MI. Malgré ça, vous avez réussi à gagner une ligne directrice assez puriste, comme on fait pour ne pas céder à la tentation de s'orienter vers quelque chose de plus commercial ?
A.K. Parce que ce n'est pas ça qui sort. On ne se dit pas qu'il faut qu'on fasse un truc comme ci ou comme çà. Quand on fait de la musique, on essaye qu'elle soit juste. Cela ne se pose jamais de cette façon-là. Il y a un style très clair dans MERRIMACK. Je m'en rends d'autant plus compte que je joue dans plein de groupes et on distingue bien la personnalité de chacun et c'est quelque chose qui t'habites et t'entraine quand tu composes sans réfléchir.
Perversifier. Du coup ça nous est arrivé de recaler un riff ou un morceau qui étaient peut-être bons mais on trouvait que ça ne sonnait pas MERRIMACK. On sait comment doit sonner le groupe. Quand tu gardes 50 riffs pour un album, on en a peut-être composé 500 ou 2000, mais on en a foutu 95 pourcent à la poubelle.
A.K. C'est comme s'il y avait un prisme, ça s'exprime par les individualités mais dans le fonds on ne sait pas très bien, c'est très difficile de mettre le doigt sur ce qui motive notre choix outre une sorte d'entité MERRIMACK qui décide presque pour nous. C'est au-delà de ce que chacun aime, c'est plus complexe et plus grand que ça.
Perversifier. La musique a quand même beaucoup évolué en 22 ans.
MI C'est lié à votre évolution en tant que musicien ?
Perversifier. Exactement. Nos goûts ont aussi évolué. Les paroles ont évolué, les artworks ont évolué, ça se peaufine d'année en année, l'identité du groupe a mis des années à se créer et on évolue tout en restant cohérents.

MI. Vous n'avez pas envie de reprendre des morceaux que vous faisiez un peu plus bruts et de les réenregistrer avec votre son d'aujourd'hui ?
Perversifier. Ca serait plutôt l'inverse, on aimerait bien revenir aux sources.
A.K. Il y a cette idée de se retrouver à faire trop d'arrangements, de noyer un peu trop le poisson parce que maintenant on sait faire cinq guitares différentes en même temps. Des fois ça peut avoir du sens mais parfois il faut revenir plus du côté du noyau, même dans le son. C'est vraiment notre directive sur le prochain, éviter de faire une super production en s'imaginant que ça sera super si le mec le fout sur la sono à Wacken. Quand on a découvert ces sons adolescents, pas finis, un peu maladroits… On ne va pas ressortir un quatre pistes.
Perversifier. On voudrait qu'il y ait une ambiance. Les albums qui sortent actuellement ont un son aseptisé.
A.K. On ne fait pas la course au gros son.
Perversifier. On aimerait revenir à ce qu'on adorait, le Black des années 90, il y avait une aura. Un groupe comme DARKTHRONE avait un son complètement différent de BURZUM.
A.K. Il y avait vraiment des engagements esthétiques, maintenant tout est uniformisé, ça doit sonner gros, on a l'impression qu'en se comparant à tel autre groupe on parait moins puissant. J'ai l'impression que tout le monde arrive à saturation de ces albums où t'en prend plein la gueule tout le temps et tu ne comprends plus la musique.


MI. Le fait que le marché du disque s'écroule vous pousse-t-il à sortir des trucs différents ?
A.K. J'ai toujours dit que le fait que le marché du disque s'écroule fait une sorte de sélection naturelle entre les motivés et les autres. Quand je ne sors pas de disque, je fais de la musique, donc le format est secondaire. S'il y a des mecs qui vont arrêter la musique parce qu'ils se rendent compte qu'ils ne peuvent pas payer leur loyer avec, ben ce n'est pas grave.
Perversifier. Avant les groupes tournaient pour vendre des CD, maintenant c'est l'inverse. Nous on sort des albums, pas pour pouvoir tourner, mais ce qu'on aime c'est la scène. On adore sortir des albums, mais on ne fait pas des concerts comme le Fall of Summer pour vendre des CD. C'est plutôt grâce à un album qu'on fait le Fall Of Summer.

MI. Est-ce que vous pensez que les réseaux sociaux ont enlevé un peu du mystère qui pouvait exister autour d'un groupe et qui contribuait à véhiculer le mythe ?
A.K. Carrément.
Perversifier. Tous les groupes se sont mis aux réseaux sociaux. C'est l'outil de promotion indispensable.
A.K. C'est un bon côté pour les promos, mais au détriment du mystère. Je me souviens à l'époque, tu traquais le moindre fanzine pour avoir une nouvelle photo que tu n'avais jamais vue d'un mec d'EMPEROR alors que maintenant tu les vois faire du jardinage.
Perversifier. Tu découvrais les albums dans les flyer que tu recevais à la maison, ou par bouche à oreille. C'était des pépites qu'il fallait chercher, même pour acheter l'album c'était la lutte. Aujourd'hui t'as plus besoin de l'acheter, tu vas sur Youtube. Je pense qu'il n'y a plus un seul groupe extrême qui ait une vraie aura de mystère à part ceux qui ont choisi d'être totalement anonymes. Je comprends ce choix qu'ont fait quelques groupes de rester dans l'ombre. A.K. Et ça les sert vachement.

MI. Du coup, est-ce qu'on peut encore parler de groupes underground quand tu as le projecteur des réseaux sociaux sur toi ?
Perversifier. Un groupe underground c'est un groupe qui vendait peu d'albums. A partir du moment où un média diffuse ta musique à des millions de personnes, c'est l'antithèse de l'underground. Aujourd'hui on va qualifier d'underground des groupes qui ont une petite notoriété. Un groupe underground aujourd'hui, c'est le contraire d'un groupe qui vend beaucoup d'albums, mais ça n'a rien d'underground à partir du moment où c'est sur Facebook. Ce terme est dépassé en 2016, cela n'existe plus.

MI. Des projets pour MERRIMACK ?
Perversifier. On va enregistrer notre nouvel album, on a fini de composer, il sortira dans la première moitié de 2017 et puis après on fera des concerts, des tournées, des fest pour promouvoir cet album.

MI. Un mot sur le rapport entre vous et votre instrument...
Perversifier. Pendant longtemps je me suis considéré comme n'étant pas un musicien. Je disais être un Black métalleux et pas un musicien. La guitare c'est l'outil nécessaire pour faire du Black Metal mais la finalité n'était pas d'être un guitariste. Mais j'avoue que ça a changé. J'ai un regain d'intérêt pour l'instrument. Je pense aussi que j'écoute de moins en moins de Black Metal et j'écoute beaucoup d'autres choses, du Rock, etc. Du coup, tu redécouvres ton instrument avec une autre perspectives, tu essayes de jouer un morceau de Blues, des trucs que j'aurais jamais fait avant car j'étais plus sectaire. Je me découvre un intérêt pour ça sans être un passionné. J'en ai trois chez moi, je ne vais pas sur les magazines, les sites de guitare...
A.K. Pareil pour moi, je ne suis pas du tout un geek de la musique, j'essaye juste d'avoir assez pour que ça puisse encourager la créativité, que je ne me retrouve pas bloqué pour des raisons techniques. J'ai ce qu'il faut pour créer ce que j'ai besoin de créer mais je n'écume pas les magasins de guitare pour voir telle édition de telle guitare, je m'en fous. C'est un outil.
Perversifier. Un bon outil c'est agréable. Avant on s'en foutait un peu de la guitare qu'on avait, maintenant on est un peu plus sérieux, on sait qu'il faut du bon matériel pour faire de la bonne musique.


Ajouté :  Dimanche 16 Octobre 2016
Intervieweur :  Rivax
Lien en relation:  Merrimack Website
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