CHILDREN OF BODOM (fi) - Relentless Reckless Forever (2011)
Label : Spinefarm Records
Sortie du Scud : 8 mars 2011
Pays : Finlande
Genre : Death / Power Metal Mélodique
Type : Album
Playtime : 9 Titres - 36 Mins
Malgré la sortie de Skeletons In The Closet, histoire de faire patienter les fans les plus ardents, la compilation de reprises, dont la qualité est des plus discutables, n’a eu que peu d’impact sur les inquiétudes des amateurs de CHILDREN OF BODOM. Effectivement, après avoir encaissé le médiocre Blooddrunk, ayant orienté la formation vers un Metal plus Thrash et rapide, mais dénué de musicalité, et faisant suite à un Are You Dead Yet? des plus convenus, le public des Finlandais était en droit de douter des capacités musicales de la formation. C’est donc avec retenu que l’on considère ce nouvel album, Relentless Reckless Forver, qui a tout intérêt à refléter le travail phénoménal que le groupe dit avoir fourni, s’il ne veut pas apparaître définitivement obsolète.
Cette pochette automnale, au photoshopage grotesque, et à l’éternelle faucheuse, cette fois-ci dans une posture agressive, renferme donc neuf compositions, dont la durée, comme à l’accoutumée, dépasse légèrement la demi-heure. C’est également l’occasion pour le groupe de dire au revoir au producteur Mikko Karmila, présent sur les deux derniers disques, et de s’associer avec Matt Hyde, pour un son toujours plus américanisé. On note, par ailleurs, le retour, sur deux pistes, d’introductions parlées appuyées de synthés inquiétants, ainsi que, sur deux autres, de chœurs enchanteurs. Toutefois, ces éléments concordent maladroitement avec l’ensemble de l’opus qui dispose plutôt d’une atmosphère légère et décontractée, que « Was It Worth It? » représente assez bien de par ses mélodies joviales sur les refrains et son ambiance complètement fun. Ainsi, ce nouvel album s’écoute, avant tout, pour s’amuser.
Un esprit de fête que l’on doit, principalement, au retour proéminent des mélodies. Tout d’abord, les claviers se parent à nouveau de leurs sonorités d’antan si appréciables (« Not My Funeral ») et se glissent sans problèmes au sein des titres en tant que nappes atmosphériques discrètes, samples aux aspects symphoniques, et quelques solos maitrisés qui conservent une harmonie plaisante avec les guitares. Ces dernières voient leur accroche mélodique davantage prononcée grâce à cet instrument, ce dont profitent Alexi et Roope pour délivrer des riffs entraînants et solides, qui savent capter l’attention de l’auditeur au moment opportun. Des titres comme « Shovel Knockout » et la piste éponyme sont clairement avantagés par ces jeux de cordes entraînants. De surcroît, chacun des morceaux est affublé d’un solo, soit, bien que ne revenant pas à la maestria des débuts, tout à fait correct et dans la continuité de la structure (« Pussyfoot Miss Suicide »), soit franchement inintéressant et manquant cruellement de feeling, à l’image de celui de « Was It Worth It? », qui ressemble à une improvisation ratée, ou bien celui mécanique de « Northpole Throwdown » ; titre qui, en plus, termine pauvrement l’album, malgré son optique brute et directe.
En ce qui concerne Alexi, on ne peut pas dire qu’il ait fait des progrès. Sa voix apparaît moins râpeuse, extrême, et davantage lissée, formatée. Les couplets ne brillent donc pas par la prestation anecdotique et peu prenante du frontman finlandais, mais plutôt par les jeux mélodiques des guitares. En revanche, grâce au backing de Roope et Henkka, les refrains sont scandés et ressortent pleinement. Ces passages se font ainsi plus mémorables et enjouées, à l’instar de « Ugly », ou « Relentless Reckless Forever » qui, de par sa dynamique chaleureuse et son air entêtant, ainsi qu’un solo finement maîtrisé, s’impose comme le meilleur titre du disque.
Du côté des éléments rythmiques, en dépit d’une basse consistante qu’Henkka se plaît à faire résonner tout au long de l’album, permettant d’apporter quelques sonorités supplémentaires lors de ses exécutions acoustiques (« Shovel Knockout »), ou renforçant les guitares de riffs vibrants, la cadence peine à divertir puisqu’essentiellement monotone et peu puissante ; ce qui nous fait regretter l’époque où Jaska parvenait à prendre l’auditeur de court avec sa fouge et ses tempos de folie. Ici, il reste constant, et sa batterie, bien trop triggée, ne renvoie que des percussions mécaniques, sans vie, et qui ne décollent jamais, un réel dommage. En fait, son jeu varie seulement au travers de « Roundtrip To Hell And Back », se déployant sur un mid-tempo qui offre un impact supplémentaire aux refrains, et « Cry Of The Nihilist », dont la double pédale embraye sur des rythmiques imposantes, mais qui lui fait perdre en efficacité, à croire que la qualité de l’instrument est inversement proportionnelle à l’attrait du morceau.
En somme, Relentless Reckless Forever rattrape quelque peu les escapades de ses prédécesseurs, principalement grâce à sa capacité à raviver les sonorités des premiers disques, mais n’en reste pas moins pourvu de maladresses et reste, donc, bien loin de figurer parmi les meilleurs albums du groupe. Effectivement, malgré des mélodies majoritairement accrocheuses et une ambiance festive qui se dépeint du tableau, les Finlandais auront encore du mal à réconcilier tout leur auditoire, cause à des démonstrations techniques peu sincères et, surtout, une rythmique qui fait pâle figure au sein des morceaux. Quoiqu’il en soit, cet album a quand même tendance à rassurer les indécis sur le fait que CHILDREN OF BODOM sait toujours écrire des compositions efficaces, et laisse alors espérer que cette remontée en qualité se poursuivra à l’avenir.
Ajouté : Lundi 04 Avril 2011 Chroniqueur : CyberIF. Score : Lien en relation: Children Of Bodom Website Hits: 12040
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