BELPHEGOR (at) - Blood Magick Necromance (2011)
Label : Nuclear Blast
Sortie du Scud : 14 janvier 2011
Pays : Autriche
Genre : Black Death Metal
Type : Album
Playtime : 8 Titres - 40 Mins
BELPHEGOR ou le Metal extrême autrichien. Un groupe à la forte personnalité, alignant les albums de qualité depuis plus d’une décennie, passant progressivement de groupe culte à l’état de figure incontournable du genre. Le dernier opus en date, Walpuris Rites – Hexenwahn (2009), avait déjà mis le paquet, 40 minutes de souffrance jouissive et intense. Certes, les albums de BELPHEGOR ne sont jamais très longs, ce qui explique pourquoi le combo mené par Helmut Lehner resurgit régulièrement : le quatuor se concentre sur 7 ou 8 titres, pas plus. Et le nouvel album de BELPHEGOR, nommé Blood Magick Necromance, ne déroge pas à cette règle. Grand bien lui en a pris. Les 8 nouvelles compositions suffisent à marquer les esprits, pour un résultat diablement efficace.
Si le line-up a légèrement évolué (une habitude), car Marthyn a remplacé Nefastus à la batterie, c’est derrière la console que le changement majeur est à signaler. Après avoir travaillé pendant des années avec Andy Classen, BELPHEGOR a cette fois ci fait appel à Peter Tägtgren (qui ne connaît pas ce Monsieur ?). Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce mini-bouleversement porte ses fruits défendus. Certes, la griffe BELPHEGOR reste identifiable, mais le père Tägtgren a su canaliser l’énergie de Lehner et ses sbires pour aller vers l’essentiel. Rassurez-vous, ce qui a fait la marque de fabrique de BELPHEGOR n’a pas disparu : chaque titre reste un défouloir complet, tortueux, à la structure unique, habile mixture de Black furieux et de Death caverneux, passant d’un rythme effréné à une démarche lourde et Heavy sans aucun complexe.
Au-delà du contexte démoniaque, comme cette guitare déchaînée sortie des Enfers qui anime « In Blood – Devour This Sanctity », BELPHEGOR se veut et s’affirme, album après album, de plus en plus épique, voire même élégant. Ici, pas besoin de mise en scène grandiloquente, on note certes quelques tentatives d’orchestrations vraiment timides, sur « Rise To Fall And Fall To Rise », mais le groupe lui-même réalise assez vite qu’il s’aventure alors sur des chemins un peu hasardeux. Le style de BELPHEGOR se suffit à lui-même. Dans le genre, les arpèges des premières mesures de « Discipline Through Punishment » annoncent un morceau aux riffs appuyés, un titre imposant, Heavy par définition, avec un solo de guitare à mi-chemin entre virtuosité et hystérie. De quoi séduire les amateurs d’un IMMORTAL impérial (celui de Damned In Black) ou d’un HOLLENTHON monarchique. Dans la même veine, « Impaled Upon The Tongue Of Sathan » sonne comme un dévouement ultime au Malin, une ode majestueuse, tout en ambiance (avec arpèges à la clé encore une fois) … Avant que subitement, BELPHEGOR accélère le rythme et retombe dans les méandres infernales du Metal satanique. C’est que, quelque part, on n’échappe pas à sa vraie nature, et c’est tant mieux.
Forcément, le Metal brutal reprend ses droits tôt ou tard. Et lorsque le titre éponyme, « Blood Magick Necromance », donne dans le Metal plus technique, plus complexe, plus sophistiqué (la voix trafiquée de Lehner est méconnaissable), c’est pour d’autant plus savourer ce passage mélodique dont seul BELPHEGOR a le secret. C’est une des forces de BELPHEGOR que l’on retrouve tout le long de « Possessed Burning Eyes », c'est-à-dire une mélodie imparable, là où ressort toute la face sombre et dramatique du Black Metal, entrecoupée toutefois par une marche militaire absolument somptueuse (ce Marthyn fait des miracles !).
BELPHEGOR incarne aujourd’hui le summum ultime du compromis entre Black Metal et Death Metal, le rejeton bestial du Metal extrême. Si par instants les incantations diaboliques peuvent paraître répétitives (« Angeli Mortis De Profundis »), il demeure très difficile de trouver un point faible ou une quelconque faille à ce Blood Magick Necromance. Sa pochette singulière aurait presque un effet réducteur, car elle n’inspire que le dégoût et le malaise. Le contenu de Blood Magick Necromance symbolise bien plus que ça. On y ressent la Peur, on y découvre le goût du Sang, on salive en touchant jalousement du doigt le Pouvoir, on se prend à fantasmer sur des Créatures immondes, on s’agenouille devant le Maître des Ténèbres et on se plaît à souffrir en Enfer.
En un mot, BELPHEGOR est à son apogée. Souhaitons que cela ne s’arrête jamais.
Ajouté : Lundi 07 Mars 2011 Chroniqueur : NicoTheSpur Score : Lien en relation: Belphegor Website Hits: 12728
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