CANNIBAL CORPSE (usa) - Eaten Back To Life (1990)
Label : Metal Blade Records
Sortie du Scud : 17 août 1990
Pays : Etats-Unis
Genre : Brutal Death Metal
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 36 Mins
Eaten Back To Life… oui, ça doit être de là que tout est parti. Leurs débuts et notre fin. Un disque qui écrit les premiers mots de leur Genèse dans leur Ancien Testament. Au commencement, CANNIBAL CORPSE créa ses propres cieux, sa propre Terre. Elle était informe et vide, ça leur plaisait ainsi. Ils ne dirent jamais « que la lumière soit ». Et jamais la lumière ne fut. Il n’y avait ni matin, ni soir. Ce fut le premier jour. Un premier jour sombre, où la vie ne régnait pas, où la mort était encore reine. Un premier jour marqué par la sortie du chapitre numéro un d’une longue série de méfaits. Ils ne le savent pas encore, mais ils vont repousser toutes les limites établies. Originaires de Buffalo dans l’Etat de New-York, nos cinq petits ricains semblent se délecter d’une imagerie outrancièrement morbide et gore, comme l’atteste cette pochette crue et violente, qui demeura interdite en Allemagne jusqu’en juin 2006. Autant dire qu’en 1990, « on avait encore jamais vu ça ». Jamais entendu non plus.
Jouissant d’un vocaliste hors-du-commun (Chris Barnes, SIX FEET UNDER), CANNIBAL CORPSE disposait déjà de forts beaux atouts dans sa manche. Avec ce CD, ils posèrent les bases du Brutal Death Metal ! Jamais une telle barbarie n’avait encore été retranscrite sur compact-disc. L’équilibre entre image et son était d’une perfection encore inégalée. Parmi les titres qui peuplent la tracklist, on retrouve quelques rhapsodies d’une finesse rare, parmi lesquelles et traduites en bon français ; « Autopsie Comestible », « Tête Pourrissante », « Moignons Sanglants » ou « Un Crâne Plein De Vers ». Qualifier ces mots de littérature serait un tantinet exagéré, d’autant que j’imagine mal la bande à Barnes revendiquer le fait d’être des cérébraux. Musicalement, nous avons droit à un holocauste dans les règles de l’art. Le son est pourri, mais pas dans le sens injurieux du terme. Une réelle sensation de crasse et de moisissure s’en dégage. La chaleur humaine évacuée par les musiciens fait plus penser à une crémation qu’autre chose. Toute la difficulté d’effectuer une chronique objective relève de la chronologie. Aujourd’hui, on dirait « oui, pas mal mais déjà entendu cent fois, c’est une pâle copie de CANNIBAL CORPSE époque Eaten Back To Life, ils ne feront pas long feu ». Mais n’oubliez pas que nous sommes en 1990, la scène commence tout juste à se dévergonder et celui qui rédige ces lignes n’est même pas encore né. Un anachronisme sans conséquence. Les américains ont d’ailleurs le mérite de mettre les choses au point dès le début. « Shredded Humans » insuffle un rythme incroyable à la rondelle, rythme qui sera maintenu sur 99% des plages. Le line-up d’époque est fusionnel, les partenaires se trouvent sans difficulté. Aussi bien les cordes de Jack Owen, Bob Rusay (guitares) et Alex Webster (basse) que les futs du roi Paul Mazurkiewicz. Barnes, pour sa part, maudit de sa voix gutturale et sans artifices. Sa prestation est un sans-faute et lancera sans aucun doute sa carrière pour le résultat qu’on connaît. De plus, CANNIBAL CORPSE ne s’autorise aucun écart de conduite : vous souffrirez du début jusqu'à la fin. Un choix qui pourrait rendre l’essai trop homogène et sans relief. C’était sans compter sur leur maîtrise technique. Blasts, breaks, tout y passe jusqu'à atteindre un point de non-retour sur « Born In A Casket ». Et si à l’époque, on avait connu la destinée de Glen Benton (DEICIDE) et de Francis Howard (INCUBUS), qui apparaissent respectivement sur « Mangled » et « Buried In A Backyard », on aurait pu affirmer qu’Eaten Back To Life voit aussi son lot de guest-star.
Ils ne le savent pas encore, mais ce premier jet traversera le temps et servira de muse à ces artistes qui séviront dans le nouveau millénaire, en choisissant des noms ringards comme PROSTITUTE DISFIGUREMENT, BENEATH THE MASSACRE ou MISERY INDEX. Jamais nous ne retrouverons cette vista. Nous sommes en 1990, j’ai -1 an et CANNIBAL CORPSE m’a déjà pourri mon enfance.
Discographie Complète de CANNIBAL CORPSE : Eaten Back To Life (Album - 1990), Butchered At Birth (Album - 1991), Tomb Of The Mutilated (Album - 1992), The Bleeding (Album - 1994), Vile (Album - 1996), Gallery Of Suicide (Album - 1998), Bloodthirst (Album - 1999), Gore Obsessed (Album - 2002), The Wretched Spawn (Album - 2004), Kill (Album - 2006), Evisceration Plague (Album - 2009), Torture (Album - 2012)
Ajouté : Lundi 02 Février 2009 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Cannibal Corpse Website Hits: 70915
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