En règle générale, Spinefarm Records est connu pour être le label de groupes de la trempe de NIGHTWISH, AJATARRA, CHILDREN OF BODOM, MOONSORROW ou FINNTROLL. Pour résumer, une maison de disques omnipotente là haut, en Finlande, pays friand de Metal en particulier. Au bout de sept ans à officier dans le registre du Rock Atmosphérique, SHAMRAIN sait de quoi il parle et sort justement son troisième album Goodbye To All That chez Spikefarm Records un 31 octobre ! Faut-il y voir un signe en particulier avec Halloween ou plutôt avec Samhain dont la ressemblance avec le patronyme du combo est plus que confondante. Ainsi, époque automnale oblige, la musique de SHAMRAIN pourrait se décrire comme oblongue, onirique, profondément atmosphérique mais garnie par un spleen et une grisaille latentes, propices aux ambiances pesantes et à la limite autodestructeur. A cet effet, les maximes du groupe traitent de sujets tels que la douleur, la perte d’un être cher, de questions pas vraiment enclines à la gaudriole et à la fiesta. Rien qu’en lisant les titres des morceaux, le champ lexical parle de lui-même.
SHAMRAIN développe une musique appropriée pour les mois d’hiver qui nous rappelle même par instant les suédois de OPETH et leur magnifique album acoustique Damnation ou encore ANATHEMA. Existant depuis l’an 2000, le combo finlandais a donné libre court à sa passion en sortant deux albums. L’âme de RADIOHEAD ou de PLACEBO raisonne tel un écho dans les compositions de SHAMRAIN comme sur «Ghosts I See». La voix élimée et ensorcelante du chanteur Mika Tauriainen apporte un plus considérable en embellissant les structures presque intimes, secrètes où plane le mystère. De la belle entrée en matière de «Holding the Earth» suivie de la sublime «Raindrops» à l’intériorisée «Stars Will Fall», SHAMRAIN nous délivre des mélopées douces amères reposantes empruntes d’une mélancolie toute nordique et nous accable de sa neurasthénie infinie. Un titre profond à la limite de la tire larmes.
Le recours à des nappes de claviers aériennes sont quant à elles le moyen de nous rappeler l’attrait qu’a le groupe pour les montées atmosphériques comme en témoigne les pistes «Shallow Delusion» et son solo usité ici de gracieuse manière. Le morceau «Silent Lullaby» évolue quant à lui dans le registre du titre plus solennel et présent, la languissante et transie «Evangeline» montre quant à elle tout le pouvoir émotionnel que SHAMRAIN parvient à transmettre. La production rendant en plus hommage à la bonne disposition technique des musiciens de SHAMRAIN, on ne peut que croire en la réussite future de ce groupe talentueux. Cependant il y a une ombre au tableau à savoir que l’album trop long, trop linéaire, renvoie à une écoute fatigante au long surtout après plusieurs écoutes répétées. De ce fait l’opus est lassant à la longue mais toujours est-il que ce troisième album de la bande à Tauriainen mérite largement que l’on s’y attarde. Peut-être était-ce l’effet recherché ? Trick or Treat ?