SEX PISTOLS : Rotten Par Lydon (2005)
Auteur : John LYDON avec Keith and Kent ZIMMERMAN
Traduction : Sophie LO
Langue : Français
Parution : 2005
Titre Original : Rotten : No Irish, No Blacks, No Dogs
Maison d'édition d'origine : St Martin's Press, New York (1994)
Maison d'édition Française : Camion Blanc
Nombre de pages : 459
Genre : Autobiographie
Dimension : 15 x 21 cm
ISBN-10 : 2910196100
ISBN-13 : 9782910196103
Le voici le moment tant attendu de tous, la première chronique littéraire d'Oncle Machin !
Ben quoi, les gars ? Vu le pavé que je viens de me taper j'ai le droit de me la péter un peu tout de même.
Parce que si comme moi tu hésites à te porter acquéreur de ce bouquin, il faut que tu saches que sa lecture est aussi difficile d'approche qu'un pogo dans la fosse lors des concerts des PISTOLS en fin des années 70. C'est violent, outrancier, sans compromission et pour celui qui ne s'en sort pas, c'est la lourde immédiate. La préface ne ment pas à son sujet, car, et je cite John LYDON (Johny ROTTEN pour les intimes) : « Je n'ai pas le temps pour les mensonges et les fabulations, et j'espère que vous non plus...Appréciez ou crevez... »
Avec une telle déclaration, t'es servi mon pote.
Alors pour te parler de l'écrit en lui même, il faut que tu imagines que dans ce dernier rien n'est littéraire. Pas de style en effet, pas de chronologie au sens premier du terme, pas d'effort rédactionnel, il s'agit ici d'une simple retranscription de dialogues enregistrés, probablement au dictaphone. Le chanteur du groupe se vide de toutes ses frustrations, de toute sa haine dans des phrases n'ayant de cohérence que pour lui et ceux qui ont traversé son existence. Il passe allègrement de son enfance à une relation indirecte à ses prestations scéniques. Il nous offre ses souvenirs comme ils viennent sans autre forme de procès. Et l'allégorie est bien là, à l'image du Punk, complètement décousue et rafistolée à l'épingle à nourrice. Et pour mieux perdre le lecteur incongru, jamais on ne trouve de présentation de personnage. En plein milieu d'une phrase se jettent des passages en italique précédés d'un patronyme, pas forcément connu, qui nous donne sa version des faits.
Quoi de mal à ça me direz-vous ?
La réponse est fort simple, si tu ne connais pas le mal élevé qui coupe la parole évangélique de ROTTEN, comment comprendre son importance, son rôle et le pourquoi qui cause celui là ?
De fait, il est excessivement complexe de rentrer dans ce livre.
Comment vous dire ? Si tu es comme moi, tu te fous complètement de connaître la difficile enfance du jeune LYDON et de ses frangins. Tu t'en doutais de toute façon et elle ne justifie en rien les exactions punkiennes de sa période pré-adulte. Pire encore elle ne les explique pas non plus !
Mais tant pis, il faut en passer par là pour arriver à la genèse d'un des mouvements les plus courts et les plus intenses de l'histoire de la Musique.
Et lorsqu'enfin tu arrives à recoller les morceaux chronologiques, tu commences à prendre ton pied. Tout où presque est présent : la formation, la dislocation, les pourquoi, les comment, les où, les quand et tout ceci dans un ordre non défini.
Il est souvent difficile de croire à la version encrée sur ces pages, mais on en a tellement envie !
Le mythe de Sid VICIOUS (bassiste live) est mis à mal, Malcolm McLAREN (manager) est torché et couvert de matières fécales, SIOUXSIE (fondatrice de Siouxsie and the Banshees) est enfin r'habillée pour l'hiver et tu ne regarderas plus jamais de la même manière Chrissie HYNDE (Pretenders). Tout le monde en prend pour son compte.
Ce que j'accorde de très positif à tout cela, c'est que le droit de réponse est de mise. Chacun aura la chance de donner sa version des faits par un encart, voir même un chapitre pour certains.
Les Punks eux-mêmes n'échappent pas à cette lapidation. Ils sont accusés d'avoir vilipendé le mouvement en lui donnant des codes. Porter un uniforme est tout sauf une attitude digne de reconnaissance. L'égérie du mouvement originel ne se reconnaît absolument pas dans cette uniformisation corporelle et vestimentaire. Il vomit sur tous ceux qui osent se prétendre autre chose que ceux qu'ils sont à ses yeux : des moutons !
Tu as forcément compris que toi, Petit Métalleux, tu ne vaux pas mieux avec tes cheveux longs et toute ta panoplie.
Alors au delà des recettes de branlette et du sandwich à la merde indispensables à tout bon anarchiste, il reste une histoire crue qui aujourd'hui en 2008 peut largement faire sourire.
Après la reformation, la tournée mondiale et surtout la vente de son âme à Guitar Hero ROTTEN redevient LYDON et la boucle est bouclée !
Je ne regrette en rien d'avoir pris connaissance de cette Bible (message perso pour Johny) PUNK. Mais aujourd'hui le sens ne peux plus être le même.
J'accorde une note honorable parce que ce qu'ils nous ont offert est incommensurable.
Et j'en profite pour leur dire d'aller se faire mettre !
Fuck it all !
Ajouté : Mercredi 10 Décembre 2008 Chroniqueur : Oncle Machin Score : Lien en relation: Camion Blanc Website Hits: 45935
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