NEW MODEL ARMY (uk) - La Maroquinerie à Paris (18/12/09)
Groupe Présent au concert : NEW MODEL ARMY (uk)
Date du Concert : vendredi 18 Décembre 2009
Lieu du Concert : La Maroquinerie (Paris, France)
Malgré le froid et la neige, rendant pénible tout déplacement, le public avait répondu présent pour cette date à la Maroquinerie. Sold out dès le départ, voilà qui avait du rassurer les anglais de NEW MODEL ARMY.
Alors public nombreux, certes, mais de qualité ? A cette question, je ne peux répondre que par l’affirmative, tant les aficionados ont donné de la voix, du corps, et de l’âme en cette soirée glaciale de décembre. Glaciale dehors uniquement, car pour accueillir de nouveau ce groupe culte, l’audience avait réservé une véritable fournaise aux visiteurs…
Forts d’un nouvel album toujours aussi haut en couleurs, le bien nommé Today Is A Good Day, les NEW MODEL ARMY savaient la partie presque gagnée d’avance. On y retrouve en effet tout le brio d’un groupe engagé, révolté contre une société toujours axée sur le capitalisme et l’égocentrisme galopant.
De nombreux extraits seront joués ce soir, et force est d’admettre que les morceaux en question passent diablement bien live.
Après une intro courte mais qui a eu le mérite de surchauffer un public déjà sur les braises, le groupe entonne dès le deuxième morceau de la set list un « Get Me Out » rageur, et le pogo est lancé, sans possibilité de retour.
Si j’aimais les raccourcis faciles, je serais tenté de finir cette review sur un « le reste fut tout à la hauteur de la réputation du combo live ».
Mais non, c’est impossible…
Pour les non initiés, Justin SULLIVAN peut ressembler de loin ou de près à un poivrot de Manchester, un philosophe de comptoir, ou un doux illuminé de la campagne aux idéaux gentiment hippies, mais lorsque l’on connaît sa carrière et que l’on sait ce qu’il est capable d’écrire, et ce qu’il fait d’ailleurs avec brio, on le considère plus volontiers comme un leader d’opinion, hypnotique, et incroyablement charismatique.
Sur scène ce soir, son image est christique, digne d’une icône. Et voir certains membres du public se hisser sur les épaules de leur voisin, pour entamer une danse directement inspirée des rituels shamaniques me conforte dans cette opinion.
Le voir, le sourire goguenard, balancer à un public de transis que le dernier crack boursier a été pour lui le plus beau jour de sa vie est une expérience hors du commun. Et les NMA de balancer un « Today Is A Good Day » plein d’ironie à la face d’un monde rassis…
Sur « High », l’audience est aux anges. Entendre des centaines de voix reprendre à l’unisson ce refrain « The movers move, the shakers shake, the winners write their history
But from high on the high hills it all looks like nothing…”, pardonnez moi l’expression, mais c’est juste énorme…
Les classiques sont là, bien sur, et lorsque Justin et sa bande entonnent le presque trop culte « White Coats », il n’y a plus rien à faire…Le genre de chanson qu’on écoute depuis 20 ans, et qui ne nous quittera jamais…
Le groupe est solide, uni, et l’attitude scénique ne saurait souffrir d’aucune approximation. Bien sur, tous les regards convergent vers M. Sullivan mais ses musiciens ne sauraient être réduits au simple rang de backing band. Peter est intenable, Dean navigue constamment entre ses claviers et sa guitare, Marshal à le diable au corps, et Michael égrène les rythmes jusqu’à plus soif…
Après « White Coats » et un « Luhrstaap » bien senti, Justin et les siens savent qu’il est temps de finir la première partie du set sur une note forte, et c’est le sublime « Vagabonds » qui achèvera de mettre le public dans un état proche de la démence saine. La folie naturelle emplit la salle d’une odeur de transpiration et de passion, et « Wired » suivi de «Wonderful Way to Go» n’ont qu’à assurer la transition jusqu’à un rappel qui s’annonce orgiaque…
Les tubes, si tant est que l’on puisse utiliser cette expression dans le cas de NMA, lors du premier rappel, sonnent la cloche de la liberté, et nous aurons droit à un triptyque majeur, « LA Push » du dernier né, « 51st State » de l’inoubliable The Ghost Of Caïn, et « No Rest », de l’album du même nom… Mais ça n’est pas fini, et c’est une foule au bord de l’apoplexie qui puise dans ses dernières réserves pour honorer « Poison Street », et surtout, en cadeau final, le monumental « I Love The World » qui décimera les dernières parcelles d’énergie encore présente dans les corps trempés de sueur…Comment le groupe aurait il pu proposer conclusion plus orgiaque ?
Impossible. Et le public le sait bien, car les étincelles dans les yeux de chacun ne finiront de briller qu’au moment du coucher, la tête encore pleine de rêves rebelles et les oreilles de décibels insurpassables…Quelle fête mes amis, quelle fête…
En bilan de cette soirée démoniaque et pourtant d’une lucidité flagrante, je me dis que parfois le destin fait mal les choses. Alors que U2 est maintenant en haut de l’affiche depuis les années 80, je ne comprends toujours pas pourquoi NEW MODEL ARMY n’a jamais réussi à acquérir le même statut. Pourtant, Justin n’a rien à envier à Bono, ni au niveau charisme, ni au niveau du talent d’auteur compositeur.
Peut être est ce mieux comme ça…Justin doit certainement plus apprécier de rester dans l’ombre et de prêcher la bonne parole à quelques dizaines de milliers de convertis qui le suivront jusqu’à la mort.
C’est ça NEW MODEL ARMY. Une musique unique. Un mode de vie. Une façon de penser. Nous avons été nombreux ce soir à penser la même chose. Qu’il fallait être là, et nulle part ailleurs…
Set List :
States Radio Get Me Out The Charge Bad Harvest Mambo Queen Peace is Only Today is a Good Day Disappeared High One of the Chosen Autumn White Coats Luhrstaap Vagabonds Wired Wonderful Way to Go
Encore 1 : LA Push 51st State No Rest
Encore 2 : Poison Street I Love The World
Ajouté : Samedi 09 Janvier 2010 Live Reporteur : Mortne2001 Score : Lien en relation: New Model Army website Hits: 20623
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