En marge du projet AYREON et de son défilé de stars, Arjen Anthony Lucassen revient avec un autre concept. Cette fois il s’entoure d’un véritable groupe mené par la chanteuse (et violoniste) Mexicaine Marcela Bovio (que l’on avait pu entendre sur The Human Equation) qui joue ici un rôle majeur tant la réussite de ce projet repose sur l’émotion de sa voix. L’un des avantages est que l’on ne fait pas immédiatement de rapprochement avec d’autres chanteuses.
Toujours progressif, le ton est cependant beaucoup plus calme qu’auparavant ce qui constituera incontestablement un important obstacle envers ceux qui ne peuvent pas se passer de riffs.
Impeccablement maîtrisée, cette nouvelle œuvre envoûtante recèle quelques petits joyaux dont on aurait tort de se priver : “Wherever You Are” est extrêmement obsédant, le majestueux “Passion” et surtout “Deceiver”.
Ajoutons que les solos sont toujours superbes et que la production est impeccable.
Cependant cet album a les inconvénients de ses avantages : certes Marcela Bovio a une voix magnifique, mais l’on fini par avoir le sentiment que l’album est trop déséquilibré en sa faveur et que les parties instrumentales se contentent de l’accompagner pour lui éviter de chanter a capela. Par ailleurs, à force de joueur la carte de l’émotion, on perd presque toute énergie qui permet encore de rattacher ce projet au Metal (j’en vois d’ici qui vont dire que cet album est franchement chiant !). Car une grosse moitié de l’opus est dépourvue de guitare tandis que le piano est presque omniprésent. Si l’on ajoute à cela les instruments à cordes, vous l’aurez compris, il ne faut pas avoir envie d’headbanger !
STREAM OF PASSION réussit son entrée en livrant un album qui comblera les amateurs de musique émotionnelle, romantique, mélancolique. Les autres risquent de ne pas adhérer, on leur conseillera donc d’essayer avant d’acheter.