OTARGOS (FRA) - Fuck God-Disease Process (2009)
Label : Rupture Music / Season of Mist
Sortie du Scud : 15 janvier 2009
Pays : France
Genre : Black Metal
Type : Album
Playtime : 9 Titres - 47 Mins
« Fuck Dieu – Processus de la maladie »… Diantre, que d’originalité en ce bas-monde. Compliments. A l’évidence, OTARGOS reste OTARGOS. Toujours bien englués dans leur combat contre le christianisme, les Témoins de la Java reviennent toquer à notre porte pour prêcher la mauvaise parole avec leur nouveau prospectus studio (qui est leur troisième depuis 2001). Et si vous ne savez toujours pas à quoi vous attendre après cette expérience, jetez plutôt un coup d’œil sur la pochette. Tu es poussière et tu redeviendras poussière. Mais la thèse est plus profonde que cela. Avec Fuck God – Disease Process, les girondins remettent en question la légitimité de notre présence sur Terre et s’évertuent à écarter quelconque hypothèse divine. Leur combat n’a guère évolué.
Cette stabilité ne se reflète plus dans leur politique de l’image. Eux qui étaient un peu hors-concours avec des conceptions visuelles avancées (voir cover de Ten Eyes Nemesis) (re ?)tombent dans certains lieux-communs exaspérants et frileux qui garnissent trop généreusement les bacs. Pourtant, ce choix est loin d’être innocent. Sans doute lassés d’être sans cesse comparés à DARK FUNERAL (à juste titre, néanmoins), nos bordelais jouent aux paléontologues en herbe et dépoussièrent un vestige que le temps à poussé dans l’oubli. OTARGOS effectue une transition anachronique avec une nouvelle dimension pour leur Black Metal. Le quartet se réfugie dans un lieu moins insolite mais plus efficace et sécurisé. Fuck God – Disease Process est la création la plus sombre, la plus malsaine, la plus violente jamais accomplie. De nouvelles sensations, de nouvelles émotions vous parviendront à l’écoute d’œuvres majeures comme « La Genèse De Dieu » ou l’oppressante « Pour Toi Une Renaissance ». Aussi vous aurez remarqué que les français ne renient pas leurs origines, sermonnant souvent dans leur langue natale. OTARGOS a évolué, a grandi et s’est construit un temple dans lequel ils se plaisent à blasphémer. Si comme moi, vous avez longtemps été affectés par les hurlements de Marilyn Burns dans le premier (et spirituellement unique) « Massacre à la tronçonneuse » datant de 1974, vous aurez quelques difficultés à résister à la beauté perverse et psychologique de « Four Facets Of The Tetragramaton Sinestre ». Les amateurs d’horreur auront reconnu la voix du slasher Pinehead qui a opéré à maintes reprises dans la saga Hellraiser. Les autres peuvent se tirer une balle, ils ne louperont plus grand-chose d’autre si ce n’est l’incontournable insertion de cantates grégoriens sur l’excellente « Nullasbolut ». Sinon, la fin du scud est assez anecdotique comparée à la claque reçue avec les premières compositions. « Erased » ou « Entropy Omega » n’apporteront rien de neuf. Et c’est avec une grosse note d’inachevé que l’on se quitte. Il fallait bien s’arrêter un jour et peut-être y’avait t’il meilleure façon de le faire que de couper brusquement « Entropy Omega » en plein milieu d’un riff. A tel point qu’on est automatiquement tenté de vérifier que ce n’est pas le CD qui a un bug.
Une fausse note qui n’est pas aussi handicapante qu’une balle dans le pied. Fuck God – Disease Process n’est sans doute pas un album que je réécouterais volontiers pour son message mais bien plus pour sa qualité. OTARGOS est sur la bonne voie. Et s’il manque encore le petit truc qui les propulsera sous les feux de la rampe internationale, c’est toujours avec plaisir qu’on redécouvre un des chefs de rang de la scène Black Metal française. Qui peut se targuer aussi bien qu’OTARGOS de la dominer ?
Ajouté : Mercredi 08 Avril 2009 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Ortagos Website Hits: 12609
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