AMORPHIS (fi) - Under The Red Cloud (2015)
Label : Nuclear Blast
Sortie du Scud : 4 septembre 2015
Pays : Finlande
Genre : Metal mélancolique
Type : Album
Playtime : 12 Titres - 60 Mins
Depuis l'intronisation de Tomi Joutsen au sein d'AMORPHIS - ce qui commence à faire une paie - le combo finlandais sait qu'il compte en ses rangs un frontman remarquable. Une sorte d'icône, un élément essentiel, celui par lequel AMORPHIS peut tout se permettre. Point de révolution ici, Under The Red Cloud, c'est le petit frère légitime des Skyforger, The Beginning Of Times et autres Circle. Sans bousculer les valeurs qui sont les siennes, le sextet réussit l'exploit de publier un douzième album bourré de qualités... une fois encore.
Pour ne pas sombrer dans la routine ou la "facilité", Esa Holopainen et ses compères osent quelques tentatives fructueuses, comme cette volonté d'appuyer sur les influences arabisantes ("The Four Wise Ones", "Death Of A King", "Enemy At The Gates"), ou de puiser dans les ressources d'invités venus d'ailleurs. Ainsi Chrigel Glanzmann (du groupe de Folk Metal ELUVEITIE) et sa flûte enchantée font le pont entre deux univers pas forcément si éloignés ("The Four Wise Ones", "Death Of A King"), voire unis dans un même corps céleste ("Tree Of Ages"). Dans un autre registre, la regrettée Aleah Stanbridge (cette saloperie de crabe...) apporte sa voix douce sur les "White Night", "The Four Wise Ones" et autres "Sacrifice".
Alors, ce "Sacrifice", justement... Celui-là, il pourrait faire l'objet d'un débat. Clairement, c'est le single. Comme si AMORPHIS obéissait à un cahier des charges bien clair, devant fournir un titre plus évident, à l'image des "From The Heaven Of My Heart" (Skyforger) ou "House Of Sleep" (Eclipse). En réalité, il n'y aura pas de débat. Car AMORPHIS, c'est aussi ça. "Sacrifice", c'est l'anti-"The Skull", trop énervé, trop brutal, trop fourre-tout.
Même si Under The Red Cloud regorge de nombreuses minutes plus extrêmes ("The Four Wise Ones" et son riff à la AMON AMARTH, les couplets très Death de "Bad Blood", l'ambiance presque Black de "Dark Path"), c'est pour mieux servir la mélodie qui en découle. Bien aidé par son chanteur dont on ne cessera jamais de vanter le talent, AMORPHIS excelle dans le style qui est le sien depuis une bonne décennie : après des passages relativement agressifs, il nous offre des refrains d'une exceptionnelle clarté.
Des morceaux comme "Under The Red Cloud" ou "Dark Path" sont construits de la même façon et pourtant la magie opère sans faillir : les guitares d'Esa Holopainen et le clavier de Santeri Kallio se succèdent, parfois se complètent, Tomi Joutsen multiplie les acrobaties vocales, les breaks instrumentaux constituent toujours un moment d'émerveillement (l'accélération sur le titre éponyme, c'est du bonheur), et le tout finit en apothéose, laissant l'auditeur d'Under The Red Cloud bouche bée, assommé et conquis. Quel dommage que le titre bonus "Come The Spring" ne figure pas parmi les titres retenus, care dans le genre aérien, on n'a rien entendu de tel depuis... "Sky Is Mine".
En un mot, Under The Red Cloud est très fidèle au AMORPHIS que l'on vénère depuis Skyforger. Si l'on excepte le fait que cet opus soit le dernier avec le bassiste Niclas Etelävuori (il sera remplacé par le revenant Olli-Pekka Laine, qui avait quitté le groupe en 2000), AMORPHIS fait preuve d'une étonnante stabilité, et ce à tous points de vue. Stabilité convenue, diront certains, mais lorsqu'on réussit à se maintenir à un tel niveau depuis tant d'années, il n'y a rien à dire. Juste à écouter, et à admirer.
Ajouté : Lundi 14 Mai 2018 Chroniqueur : NicoTheSpur Score : Lien en relation: Amorphis Website Hits: 9568
|