NOVEMBRE (it) - URSA (2016)
Label : Peaceville Records
Sortie du Scud : 1er avril 2016
Pays : Italie
Genre : Doom Gothique Metal
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 64 Mins
Neuf ans. Presque une décennie s'est écoulée depuis la sortie de The Blue. Et puis plus rien, le néant. Et voilà que du jour au lendemain, on nous annonce la sortie du huitième album de NOVEMBRE chez Peaceville Records. Si le but de tout ça était de nous surprendre, on peut dire que c'est réussi ! Il faut dire que les gaillards avaient bien besoin d'un petit coup de pouce depuis le temps. Malgré leur discographie étoffée, les transalpins n'ont jamais vraiment réussi à retenir l'attention du public, en dépit d'une bonne volonté et d'une musique très bien exécutée. Fort heureusement, la sortie d'URSA semble faire pencher la balance en leur faveur. Et en tant que grand amateur de tristesse auditive, l'occasion était bien trop belle pour que je la laisse filer ainsi. Le tout est de savoir si NOVEMBRE arrive encore à tirer son épingle du jeu après tout ce temps.
Dès les premières secondes de "Australis", on comprend qu'on a affaire à des musiciens qui connaissent leur sujet par coeur. Puis on s'enfonce de plus en plus dans cette masse bleutée, en espérant dénicher des petites faiblesses par-ci par-là. Mais il n'en est rien. URSA est une réussite. Une franche réussite. J'aurais pu vous faire mariner, analyser vicieusement chaque minute de cet album. Mais au final, qu'est-ce que j'aurais gagné ? Pas grand chose si ce n'est la certitude d'être passé à côté d'une merveille.
En somme pas besoin de chercher les ennuis lorsque la richesse se trouve devant nous. Et au cas où vous ne l'aurez pas compris, la musique que recèle URSA est parfaite pour tout bon amateur de Doom/Gothique. Les morceaux affichent le plus souvent plusieurs facettes, alternant puissance ténébreuse et légèreté dépressive. Le changement d'ambiance et de tempo est souvent caractérisé par le vocaliste qui passe des grunts au chant clair brumeux. L'exemple le plus parlant en ce qui me concerne est sans nul doute "The Rose" avec son introduction de toute beauté, son solo torturé ainsi que l'outro mortifère à souhait. Parfois, l'homogénéité est aussi de la partie comme le prouve le titre éponyme qui nous enivre de sa longue danse macabre et frissonnante.
A mes yeux, le seul petit grain de poussière en dessous du lot est "Agathee". Disons que j'ai été assez déçu de constater que la deuxième moitié de cette piste partait vers une atmosphère trop noire et sèche. Pourtant ça s'annonçait prometteur, avec les trois premières minutes qui sont d'une sensibilité tout simplement sublime, en plus du güiro qui viendra chatouiller délicatement nos oreilles. Même si le morceau reste donc plus que correct, je dois avouer qu'il m'a fait tiquer, et c'est bien dommage. Fort heureusement, c'est bien là le seul défaut que j'ai rencontré.
Maladif, sombre, planant, tant de mots et d'émotions s'entrechoquent à l'écoute de cet album. Cette sortie est tellement surprenante, tellement inattendue, qu'elle en devient déstabilisante. URSA est un bateau naviguant sur un océan de larme, les voiles gonflées par le désespoir. Après une aussi longue absence, il était inconcevable que NOVEMBRE puisse revenir avec autant de prestance. Une telle hargne force le respect, tout comme cette production qui constitue une des plus belles surprises de l'année 2016.
Ajouté : Jeudi 22 Septembre 2016 Chroniqueur : Nash Score : Lien en relation: Novembre Website Hits: 6724
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