POWER TRIP (usa) - Manifest Decimation (2013)
Label : Southern Lord
Sortie du Scud : 11 juin 2013
Pays : Etats-Unis
Genre : Doom Metal
Type : Album
Playtime : 8 Titres - 35 Mins
De retour du Hellfest, j'ai ressenti l'urgence de chroniquer l'album d'un des groupes les plus intéressants découverts pendant le festival, POWER TRIP. Urgence, c'est bien le sentiment qu'on éprouve à l'écoute de leur musique toxique. POWER TRIP en concert, c'est comme un combat de pitbulls dopés au crystal meth : on ne lâche rien tant que les mâchoires du molosse ne se sont pas desserrées. Ces mecs ne sont pas fake, ces mecs ne sont pas creux. Ils ne viennent pas là pour poser. Ils viennent pour botter des culs en mettant le pit à feu et à sang. POWER TRIP fait partie de ces groupes dont on vous dit qu'il faut les voir sur scène pour vraiment les comprendre et la prestation explosive donnée ce dimanche 19 juin 2016 dans la Warzone n'a pas démenti la réputation des texans. Leurs prestations scéniques feraient headbanguer un tétraplégique.
Manifest Decimation réussit le tour de force de restituer cette énergie dans votre salon. Servant de couverture et de porte d'entrée, un artwork sordide de Paolo "Madman" Girardi fusionne les délires infernaux de Hieronimus Bosch avec des images de guerre et d'holocauste bien plus modernes, à base de soldats masqués, de champignons atomiques, de canons crachant la mort et de foules hurlant dans les flammes. Il n'est pas sans rappeler les pochettes de South Of Heaven ou Reign In Blood et met tout de suite dans le bain (de sang).
Le disque évite le piège de la surproduction et du gros son en toc. Priorité à la sincérité et à l'efficacité avec une production crue et granuleuse où les lignes de guitare sont mises en avant, tandis que le chant et la rythmique sont noyées dans un reverb boueux. En huit morceaux et 35 petites minutes, la bataille est terminée et vous vous retrouvez sur le cul à ramasser vos dents. Car dans l'intervalle vous n'aurez eu aucun répit et vous en aurez pris plein la gueule, mais avec classe. Des intros léchées (gros accord de basse bien gras et un rien Indus sur "Manifest Decimation") ouvrent la voie à des riffs bien mastoc et speedés, un screaming enragé et noyé dans un reverb du plus bel effet. Enfin, quelques petits soli de gratte ici viennent ajouter une touche supplémentaire de variété. Voila la recette de base déclinée en huit tonalités sur cette première galette. Tout comme la musique, les lyrics sont furieusement Thrash. Point question de barbecue party avec bière et pétasses à gros seins. Ici ça cause religion et politique et on n'est pas là pour rigoler. En synthèse, cet opus suinte le Thrash old-school par tous les sillons. Vous prenez l'agressivité de CRO-MAGS, l'intensité de SLAYER et la brutalité de OBITUARY et vous avez une bonne idée de ce que Manifest Decimation vous réserve.
Pour son premier essai, POWER TRIP réussit le tour de force de livrer un album inédit, inspiré et affranchi d'encombrantes paternités même s'il n'en est pas totalement exempt, la griffe SLAYER étant souvent perceptible dans la construction comme dans la réalisation ( "Murderers Row") même si au jeu des comparaisons, on pense également très fort à d'autres Thrashers texans, IRON AGE.
Ajouté : Dimanche 03 Juillet 2016 Chroniqueur : Rivax Score : Lien en relation: Power Trip Website Hits: 6504
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