THE WINERY DOGS (usa) - Hot Streak (2015)
Label : Loud & Proud Records
Sortie du Scud : 2 Octobre 2015
Pays : Etats-Unis
Genre : Hard Rock
Type : Album
Playtime : 13 Titres - 65 Mins
Bon, je ne vais pas vous refaire le coup du supergroupe, je l'ai déjà casé au sujet du premier album, basta. De toutes façons, ça veut dire quoi... Un vieux truc inventé pour parler de BLIND FAITH à l'époque, histoire de faire monter la mayonnaise, alors il y a prescription... Et à la base, on est là pour parler musique non ?
Alors si comme moi, vous étiez tombé sous le charme du premier album des WINERY DOGS, il y a de très grandes chances que votre inclinaison ne cède pas un pouce de terrain.
On retrouve toujours les trois lascars du casting précédent, au cas ou certains n'auraient pas suivi ou zappé le premier épisode, soit Richie Kotzen (Chant, guitare), Billy Sheehan (Basse, choeurs) et Mike Portnoy (Batterie, choeurs), et si je dois vous caser leur CV c'est que vous êtes resté bloqué dans l'espace temps, genre 1978.
Allons-y, les superlatifs sont lâchés. On peut envisager le parcours des bonhommes de bien des façons, en parlant de DERAM THEATER, MR BIG, POISON, et tout le tralala, sans compter les side project, mais on aura quand même pas fait le tour de la question.
Parce qu'après écoute répétée de ce deuxième effort, je me demande quand même... Ces mecs sont humains, normaux, enfin, comme nous quoi ?
Parce que le niveau technique déjà, c'est presque limite explicable. Mais si en plus on rajoute des compositions racées, fines et catchy, et encore par dessus la voix de velours de Richie, ça devient une sale énigme. Non, je renonce, je ne cherche pas à comprendre...
Qu'est ce que ce mec devait se faire chier dans POISON à jouer les seconds rôles... D'ailleurs, même metronews lui consacre une entrée, l'annonçant comme une future superstar... Bien les gars, mieux vaut tard que jamais, le mec à déjà presque trente ans de carrière derrière lui! Mais bon, c'est mieux que rien, et ça attirera peut être l'attention du grand public sur Hot Streak. Qui le mérite amplement, et cartonnerait légitimement d'ailleurs. Bourré à craquer de morceaux Hard Rock, Fusion, Progressif, Heavy, Boogie, Psychédélique, et tout ce que vous pourriez vouloir, c'est plus qu'un simple second album, c'est une performance, à tous les niveaux. Excusez le terme, qui renvoie aux exploits individuels, mais à ce niveau de qualité, c'est remarquable. Même si la progression rappelle un peu la différence entre les deux premiers albums de MR BIG, l'avancée est notable, et même Richie le souligne :
"Je pense que nous avons franchi un palier. Les chansons sont plus fortes sur ce deuxième album, je m'y sens plus connecté au niveau des textes et de la musique qu'au précédent. Nous avons élargi notre spectre musical, et nous avons fait avancer les choses."
Je ne cite pas MR BIG par hasard, et certainement pas parce que Billy en fut un membre actif. Mais musicalement, dans certains passages cool, la ressemblance est frappante. Sans parler des similitudes de tonalité entre Richie et Eric Martin, ces accents soul, profonds qui font vibrer les pavillons. Jeu de guitare hallucinant, voix de velours, et à ses côtés, une rythmique explosive, qui en fait parfois trop, mais paradoxalement juste assez. Mais comment brider Sheehan et Portnoy ? Autant demander à Vaï de jouer un douze mesures...
Portnoy tiens, c'est lui qui dit ça :
"Cet album est le fruit d'une vraie collaboration, plus que le premier. Il y a une osmose naturelle. On se complète très bien, musicalement et humainement. La mission de ce groupe est d'écrire des chansons accrocheuses, sans privilégier la technique".
Bien vu Mike, mais même en la cachant bien, elle est là... Et puis sur un morceau d'ouverture aussi monstrueux que "Oblivion", tu fais comment pour la cacher, tu la glisses sous le tapis, genre "Oh, mais où est la partition ?".
Comme ouverture tonitruante, on a fait plus discret monsieur. C'est même tellement évident que ça ressemble à "Colorado Bulldog" repris par LIQUID TENSION EXPERIMENT. C'est hallucinant de virtuosité, et puis ce refrain qui tombe genre Rock song facile et évidente, c'est vraiment du foutage de gueule, comme si on avait pas compris...
Mais tu as raison, oublions la technique, même si la ligne de basse de Billy sur le quasi atmosphérique "Spiral" donne mal à la tête. Tiens, Claypool aurait pu s'en amuser s'il n'était pas si taré... Bien vu d'ailleurs le changement d'ambiance, un peu feutrée, émotion garantie, mais sans les bougies. Et puis ce beat disco à la BLONDIE Mike, bien senti quand même...
Et quand Kotzen déclare que le panorama s'est agrandi, il ne ment pas le bougre. Tiens, ce "Fire" qui doit plus à la Country de Garth Brooks qu'a Jimi, c'est nouveau ça, et subtil qui plus est. Piano, tendre guitare acoustique, falsetto du maestro, c'est beau, c'est chaud...
Mais la tendresse ne doit pas occulter le fait qu'ils balancent encore plus la sauce lorsque le moment est venu. Genre sur "War Machine", épitomé du Heavy groovy qui permet à chacun de se lâcher, Billy comme d'habitude, et surtout Richie, qui nous tricote un solo aussi Hard que Bluesy, mais définitivement easy..."Empire", dans la même veine, un peu plus léger peut être, mais intro maousse, et qui se permet un final qui grimpe comme une fièvre et appuie sur les tempes... "Devil You Know" qui a du rappeler gentiment TALAS à Billy, puisque ça cavale comme "Shy Boy", un peu Glenn Hughes aussi sur les bords, avec en pièce montée un mariage des trois voix complètement hypnotique. "Hot Streak" bien sur, qui en tant que vitrine directe de l'album ratisse large, et fait monter la température dès le départ. Sexy vocalement, solide instrumentalement, ça syncope, Mike s'amuse à fond à friser son charleston et ses baguettes, pendant que Billy multiplie les arabesques à la basse, comme si ce jeu était naturel pour une compo aussi torride...
Et puis, pour la bonne bouche, on finit sur le feeling presque gospel de "The Lamb", qui après une intro/introspective lance l'assaut, qui parvient à être progressif... sans l'être. On croit légitimement que, à cause de l'orgue, on pense que, à cause de la durée et des pics vocaux, des arrangements, des déroulés de basse, mais non... Juste une chanson de fin solide et mélodique, comme le reste. Mike vous l'avait dit, pas de démonstration, de la technique certes, mais au service de la musique, et non l'inverse...
Et Hot Streak de prouver que ce qui aurait pu n'être qu'un caprice, qu'un énième projet éphémère, est devenu une entité plus que viable, qui file le tournis, des complexes, mais qu'on admire, et qu'on écoute, simplement, avec plaisir. Un peu comme une version dynamitée et plus juvénile de BLACK COUNTRY COMMUNION, la hargne développée, mais la même classe, et sans costard. Trois mecs, et du talent à ne plus savoir qu'en faire. Mais metronews à raison, il est temps de réhabiliter Richie Kotzen. Les deux autres ont connu la gloire, à lui maintenant d'être le héros.
Vous imaginez l'intronisation avec ça en fond sonore ? Et qu'on ne vienne plus me parler de supergroupe maintenant...
Ajouté : Samedi 16 Avril 2016 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: The Winery Dogs Website Hits: 5196
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