MINDFLAIR (de) - Scourge of Mankind (2015)
Label : Everyday Hate
Sortie du Scud : 23 février 2015
Pays : Allemagne
Genre : Grind
Type : Album
Playtime : 13 Titres - 25 Mins
C'est le week-end Pascal. Oui, les oeufs en chocolat, les mômes aux sourires endormis qui fouinent dans le jardin, espérant trouver le précieux sésame planqué avec amour, acheté à Lidl cinquante centimes pièce... Il fait beau, les parents sont fiers de leur progéniture qui se les caille par moins deux degrés dans le potager, soulevant les pieds de tomate pour trouver un bout de plastique emballé à la hâte, au vieux goût bien industriel...
Moi, je m'en tape, je n'ai pas d'enfants. Et je serais tenté de dire qu'en cette occasion, j'en suis ravi. Et puis je n'aime pas le chocolat.
Non, moi ce que j'aime, c'est fouiller sur le net. Fouiner pendant des heures pour trouver LE skeud dont j'aurai envie de parler. Ah, et j'aime le Grind aussi, mais tout ça vous le saviez déjà. Les trucs obscurs, que tout le monde fuit, qui font du bruit et qui laissent le chaland abasourdi.
Alors hop, au boulot. Mais en ce matin dominical, je n'ai pas eu à chercher longtemps, puisque dans mes mails se cachait le lien permettant de télécharger le dernier album de flingués que j'aime particulièrement. Hum, EveryDayHate, label qui sent bon la transgression auditive, et surtout, MINDFLAIR, Scourge Of Mankind. MINDFLAIR, pour les ignorants est un collectif allemand, sévissant depuis pas mal d'années déjà. Arthur, Boris, Chris et Moshfred, forment un quartette pur Grind, qui aligne les sorties depuis 1994. En gros, un des cadors du style, une emprunte, un style, une référence. Un paquet de démos, des splits, des LP, des EP, et aujourd'hui, enfin, un nouvel album. Ils ont partagé des faces avec RUNNING GUTS, SUPPOSITORY, se sont retrouvé sur une compile hommage à REPULSION, alors vous voyez le genre.
Alors au lieu de parler de cette matière brunâtre qui enchante tant les bambins, je vais donc parler de ce dernier LP, qui en vingt cinq minutes s'étale dans tous les sens, avec un seul mot d'ordre. "La société c'est de la merde, alors essayons de mettre notre dégoût en musique". J'abonde dans ce sens, spécialement lorsque le dégoût est exprimé de manière formelle qui ne laisse aucune place au doute.
Car MINDFLAIR, inutile de faire des ronds de jambes ou de partir dans des figures de style en arabesques, c'est du Crust, du Grind, un peu de Crust, et encore du Grind. Une rafale d'un peu moins d'une demi heure qui ne dévie pas d'une ligne de conduite adoptée il y a très longtemps, et qui ne compte certainement pas le faire. Peu d'évolution depuis Green Bakery en 2002 ou Stagnation (là, c'est limite un aveu quand même...) en 2005, pas de changement même mineur depuis leur split avec SANITYS DAWN il y a 7 ans, non, toujours la même recette qui part à fond la caisse et ne ralentit que très rarement.
Pour situer, prenez une intro d'AGATHOCLES, un riff d'UNSEEN TERROR, des passages tout en douceur d'INSECT WARFARE, et vous aurez plus ou moins pigé la structure générale de ce Scourge of Mankind. Parfois, ça se veut plus lourd que la moyenne, et ça tombe dans des riffs bien gras, ça peut même s'amuser d'un segment up tempo qui groove du tonnerre ("Deadlocked"), mais ça retombe vite dans l'hystérie collective, encore plus appuyée par l'utilisation systématique de deux types de chant, l'un genre "souris niquée par un piège sournois", l'autre plus type "ours réveillé par un nid d'abeilles belliqueuses".
C'est efficace à n'en point douter, les rythmes sont parfois bien bizarres, les guitares se plaisent parfois à enchaîner à la cool des riffs qui accrochent l'oreille, mais ne soyons pas dupe, MINDFLAIR - et ce quelle que soit la sortie - c'est surtout la possibilité de s'envoyer en l'air via un Crust/Grind de tradition qui ne fait pas de détail. Avec une production puissante et un peu étouffée, Scourge of Mankind ne fait pas exception à la règle établie depuis les mid 90's, et après tout, je ne vois aucune raison de les contredire.
Non, Scourge of Mankind ne propose rien de neuf, mais pourquoi faire ? Il ne contient pas la clé du pourquoi du comment, il reste fidèle à une ligne de conduite qui broie les esgourdes comme le marteau explose les noix, mais vous préférez quoi ?
Ecouter un truc qui vous file la pêche, ou aller vous emmerder dans votre jardin de cinquante mètres carrés à vous émerveiller de la tronche de votre engeance qui s'extasie devant des trucs ovales chimiques planqués à la hâte ?
Moi j'ai choisi. Et puis les enfants et le chocolat... Ca me gonfle.
Ajouté : Jeudi 16 Avril 2015 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Mindflair Website Hits: 6468
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