OTIUM (FRA) - Sit Down & Breathe (2013)
Label : Auto-Production
Sortie du Scud : 29 avril 2013
Pays : France
Genre : Rock / Metal
Type : EP
Playtime : 7 Titres - 30 Mins
Il parait que certains aiment leur banque. Moi, j'aime mon boss. Le mec, il gère une bonne douzaine de chroniqueurs qui comptent pour la plupart des centaines de chroniques et c'est tout naturellement qu'il s'est souvenu que dans un passé plus ou moins proche, j'avais écrit pour Sacrificed Generation, le premier album des Parisiens d'OTIUM, papier que j'ai personnellement oublié depuis longtemps. Plongées dans les archives. Il semblerait que ce premier effort résolument maladroit était à l'époque loin d'être une machine à faire des vagues, ce qui expliquerait pourquoi je n'en ai pratiquement aucun souvenir. Pourtant, il est mentionné dans la conclusion qu'OTIUM s'est depuis attelé à la composition d'un second album "qui a plus de chances d'être une bonne surprise qu'une mauvaise". Sit Down & Breathe, un EP en réalité. Et déjà, je peux vous dire que cette pochette, complètement représentative de l'état d'esprit du groupe, ne me laisse pas indifférent. Cet homme, prisonnier d'une camisole, est-il un fou qui avait besoin de prendre l'air ou un sain d'esprit voulant échapper aux fous ? C'est là tout le paradoxe d'un concept déjà beaucoup plus intriguant.
Hélas, derrière ce semblant d'intérêt, il y a une réalité plus dure à encaisser. Que ce soit avec le diptyque "There's No Rush !" ou avec "Day Number One", OTIUM débute très mal son Sit Down & Breathe. Tandis que la première partie de "There's No Rush !" est d'une apathie sans égal, la seconde est un joyeux foutoir dans lequel se mélangent vigoureusement des intonations Fusion, Neo, Death et Hardcore. La lourdeur des guitares est à peu près la seule chose qui retient l'attention, car en dépit d'être un bouillon d'énergie débordant, ce titre est profondément fade. En fait, il y a en OTIUM une sorte de barrière, une antipathie musicale qui fait qu'on n'a pas toujours envie de rentrer dans leur univers et je dois admettre que ce cas est extrêmement difficile à traiter quand on n'arrive pas à se sentir concerné. Les choses se remettent dans l'ordre lentement, progressivement, avec d'abord "Bright Spots In The City", dont j'ai terriblement apprécié le groove et ce côté galopant puis "No Time To Play", un titre thrashy qui accueille au chant Vincent Blondel et Cyd Chassagne de MAGOA, lesquels donnent un sacré coup de fouet à ce titre et donc à cet EP, au moment le plus opportun. Il y a indiscutablement du mieux dans la deuxième partie de l'œuvre. Pas de quoi sauter au plafond, certes, mais des compos différentes, mieux foutues, plus simples et plus accrocheuses ("Too Many Traces") avec des rythmes basiques, un chant moins aléatoire et des repères pour l'auditeur lambda, entre RAGE AGAINST THE MACHINE et MARILYN MANSON (désolé si ces références sont offensantes pour certains, elles sont néanmoins réalistes). La rédemption évidente éventrée sur une chanson comme "The Rabbit Song" suffirait presque à faire oublier la médiocrité ambiante qui régnait durant les dix premières minutes. Cette conclusion maladive, pachydermique, introspective est surement la représentation physique d'un OTIUM sous son meilleur jour, et Dieu sait qu'alors, la bête devient intéressante.
Il n'y a pas photo. Entre un Sacrificed Generation hermétique et un Sit Down & Breathe plus torturé, plus sombre, plus chaotique (et de surcroit mixé et masterisé par Guillaume Bideau de MNEMIC), OTIUM a évolué. Si ce Rock / Metal moderne et un peu barré ne me parle toujours pas, je saurai en revanche me souvenir des évidents progrès réalisés par ce trio parisien, principalement sur les vingt dernières minutes de cet EP, les seules à ne pas raconter une histoire à dormir debout. Quant à ceux qui sont déjà somnambules, vous pouvez continuer votre chemin, OTIUM ne joue pas encore suffisamment fort pour vous réveiller.
Ajouté : Samedi 08 Mars 2014 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Otium Website Hits: 5792
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