ELVIS DELUXE (pl) - The Story So Far (2013)
Label : Metal Mind Records
Sortie du Scud : 22 avril 2013
Pays : Pologne
Genre : Stoner Rock psychédélique
Type : Album
Playtime : 8 Titres - 42 Mins
Dans le genre venez découvrir les cadors du Hardcore-musette ouzbek ou les rois du Grindfolk atmosphérique letton, Metal Mind Records a fait fort. ELVIS DELUXE, les pionniers du Stoner Rock polonais. Et dans le genre escrocs, on fait difficilement pire. En effet, ELVIS DELUXE a beau être une référence dans son pays avec désormais trois albums au compteur, The Story So Far, qui vient officiellement fêter les dix ans d'existence du combo, n'est pas entièrement un nouvel album. Avec seulement cinq nouveaux titres, deux inédits qui prenaient la poussière depuis 2003 et une reprise des STOOGES, une ombre de tromperie se dessine en filigrane de ce sablier, symbole du temps qui passe. Et pourtant, fort de son anonymat français et de sa pochette extra-fade, ELVIS DELUXE va être une sacrée découverte pour tout amateur de Stoner Rock catchy et couillu. Une découverte sous forme de formidable ouverture sur le monde du Rock, le vrai, l'unique.
Une fois The Story So Far lancé, impossible de l'arrêter. Les huit minutes de "Your Godfreed" prennent à la gorge, avec cette ouverture ténébreuse, redondante et hypnotique, comme sait les écrire le Nick Cave des bons jours. Le déroulement de ce morceau est finalement assez simpliste, sauf qu'il y a un groove vaporeux, une authenticité, un feeling inhérent au Rock un peu laxiste, un peu m'en-foutiste, quelque chose qui fait ressortir les clichés sur Woodstock, les fleurs dans les cheveux et les substances illicites. On plane avec eux, sans vraiment le vouloir. ELVIS DELUXE ne frappe pas pour faire mal, il frappe pour assommer et alléger l'esprit. Cette impression de bien-être, de relaxation est non seulement renforcée par un morceau accrocheur comme "No Reason" mais également par la canicule qui règne à l'extérieur au moment où j'écris ces lignes. Il fait 38 degrés sur la France et assurément, la chaleur très sudiste qui se dégage de The Story So Far laisse place à l'imagination débordante de chacun. Soleil texan, tumbleweeds insaisissables, un bruit de tronçonneuse et c'est la psychédélique "Dark Lovers" qui fend délicatement l'air. Le plus surprenant, c'est qu'en dépit de certains passages plus musclés, ce Stoner Rock semble incapable de s'énerver. Tout est délicatesse, tout est sensualité, y compris la voix de Ziemba, capable d'hallucinants woo-hoo ("Face It") comme de phrasés rocailleux ("No Reason"). J'avoue avoir été un peu mauvaise langue au début de cette chronique mais quelque part, je me retrouve puni par discréditation. Ces cinq nouveaux titres sont une parfaite mouture de Stoner Rock psychédélique et matérialisent on ne peut mieux l'alchimie qui devrait toujours régner au cœur d'un disque de ce calibre. Malheureusement, les trois derniers morceaux de l'album, censés remémorer aux fans du groupe la période Lazy, n'ont comme conséquence que de creuser un immense fossé entre le ELVIS DELUXE de 2013 et celui de 2003. Enervé et énervant, ce Rock viril mais pas très Stoner n'avait strictement aucun impact et des stigmates comme "Out Of Life" ou "The Hope" viennent un peu gâcher le final de The Story So Far, heureusement sauvé de la noyade par "Search And Destroy", une dynamique reprise des STOOGES.
A trop vouloir regarder dans le rétro, ELVIS DELUXE s'est tiré une balle dans le pied et c'est par le biais de je-ne-sais quelle inspiration divine que The Story So Far s'en sort avec un 8/10 loin d'être immérité. Cette note est dédiée aux cinq premiers titres de l'album, qui pourraient assurément devenir des standards de Stoner Rock dans une autre vie. Il ne fait jamais bon s'attarder sur le passé alors aujourd'hui, j'ai choisi de glorifier le présent et d'en profiter comme il se doit. Car le feeling du Rock est une vibration qui ne saurait vous faire mentir.
Ajouté : Samedi 08 Mars 2014 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Elvis Deluxe Website Hits: 5570
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