BLIND GUARDIAN est un combo qu'on ne présente plus qui par sa détermination et son abnégation est rentré dans le club très fermé des légendes du Metal. Au fil des années, ils ont su imposer un style unique qui a fait d'eux une des valeurs sures et incontournables du Metal international. Le gardien aveugle est identifiable immédiatement, il y a un son BLIND GUARDIAN qui fait qu'il est reconnaissable entre mille, la marque des grands sans aucun doute. Les bougres affichent plus de trente ans au compteur et sont dans une forme olympique. A l'instar des grands crus, il gagne chaque année en maturité et qualité, le BLIND GUARDIAN vieillit bien et même très bien. Il est loin le temps ou nos afficionados écumaient les clubs enfumés au fin fond de l'Allemagne. Si au début le gang officiait dans un speed Metal traditionnel fortement influencé par HELLOWEEN, la bande à Hansi a su évoluer et trouver son style œuvrant depuis Nightfall in The Middle Earth dans un Metal sophistiqué allié à des orchestrations classiques de plus en plus ambitieuses. A Night at The Opera sera un tournant dans la carrière musicale de nos teutons et leur permettra de se démarquer définitivement des autres formations. Il y a un avant et un après A Night at The Opera. C'est aussi à cette époque que BLIND GUARDIAN proposera des concepts de plus en plus élaborés fortement influencés par la littérature Fantasy se rapprochant souvent de l'univers de Tolkien. Leur avant dernier méfait At The Edge Of Time ne s'éloigne pas de ce Metal symphonique avec des titres comme "Sacred Worlds" ou "Wheel Of Time" où la formation était accompagnée par un véritable orchestre symphonique, en l'occurrence celui de Prague. Un challenge réussi qu'ils ont décidé de réitérer sur Beyond The Red Mirror avec des morceaux aussi réussi que "The Ninth Wave" ou "Grand Parade" qui font la part belle aux arrangements épiques dont la dextérité n'a d'égal que la complexité. Une fois de plus, nos amis y développent un concept lié directement avec fin de l'histoire de Nightfall In The Middle Earth, un opus qui lui aussi a marqué d'une manière indélébile leur carrière. Une vraie saga qui ne peut que ravir les fans de BLIND GUARDIAN habitués aux histoires fantastiques que la formation sait développer à merveille. Cette fois-ci, ils ont placé la barre très haute en s'entourant de trois chorales issues de pays différents : la Hongrie, la république Tchèque et les Etats-Unis. Et comme si cela ne suffisait pas, ils n'ont pas hésité à faire appel à deux orchestres symphoniques de quatre-vingt-dix musiciens histoire de pimenter le tout ! Conscient qu'il faut se renouveler sans cesse, c'est d'ailleurs devenu un sacerdoce pour eux, ils ont réussi haut la main leur pari. Beyond The Red Mirror est une pépite de Metal symphonique alliée à une bonne dose de Power Speed Metal ! La musique classique fait tellement partie intégrante du Metal composé par BLIND GUARDIAN que nos amis n'ont pas résisté à pousser l'aventure encore plus loin en élaborant depuis plus de vingt ans un album purement orchestral qui devrait enfin voir le jour fin 2015. Un projet ambitieux qui leur a demandé une énergie et une volonté hors du commun et qui après bien des efforts est en passe d'aboutir. Devant un opus aussi dense et dantesque que Beyond The Red Mirror, MI se devait d'en savoir plus sur la genèse de ce concept développé dans l'esprit débordant d'imagination de Hansi et ses compères. C'est dans un café parisien que votre serviteur a pu s'entretenir avec Hansi Kürsch, principal compositeur de BLIND GUARDIAN. Entretien avec un musicien sympathique et détendu toujours prêt pour parler de sa nouvelle progéniture ! Un vrai délice de converser avec un chanteur motivé et très fier de Beyond The Red Mirror...
Line-up : Hansi Kürsch (chant), André Olbrich (guitare et choeurs), Marcus Siepen (guitare et choeurs), Barend Courbois (basse), Frederik Ehmke (batterie et flute)
Discographie : Battalions Of Fear (1988), Follow The Blind (1989), Tales From The Twilight World (1990), Somewhere Far Beyond (1992), Tokyo Tales (1992), Imaginations From The Other Side (1995), The Forgotten Tales (1996), Nightfall In The Middle-Earth (1998), A Night At The Opera (2002), Live (2003), A Twist In The Myth (2006), At The Edge Of Time (2010), Memories Of Time To Come (2012), Beyond The Red Mirror (2015)
Metal-Impact. Dernièrement, vous avez joué en juin au Loud Festival et en septembre à Berlin. Comment se sont déroulés ces concerts après cette longue absence sur scène ? Hansi Kürsch. C'était très bien et cela a été une bonne expérience, nous n'étions pas remontés sur scène depuis 2013. Cela faisait donc un long moment. Ce qui fait que lorsque nous avons foulé les planches de nouveau, nous nous sentions un peu en insécurité. En même temps, il y avait une forme d'excitation du fait que nous n'avions pas joué ensemble depuis un long moment. La direction des chœurs a été très bonne spécialement à Berlin où nous avons donné un set très similaire aux autres, les fans devaient d'ailleurs voter pour choisir les titres que nous allions jouer. Au final tout s'est extrêmement bien passé, le public était content, de notre côté on a passé un bon moment et on est vraiment pressé de repartir en tournée l'année prochaine.
MI. Vos morceaux sont extrêmement complexes notamment au niveau des arrangements vocaux, comment fais-tu pour reproduire toutes ces harmonies vocales sur scène ? Hansi. C'est difficile, je dois me protéger énormément pour être en forme tous les jours. Cela demande beaucoup d'efforts surtout en Europe où il y a une vingtaine de pays que nous traversons en deux mois et demi. Nous assurons souvent trois ou quatre concerts à la suite et nous jouons entre une heure trente et deux heures chaque soir. Ce n'est pas facile tous les jours, c'est un gros travail notamment pour le chanteur et le batteur. Si j'arrive à trouver du temps pour me préparer alors c'est parfait. Mais parfois je ne peux pas ou alors il fait froid et dans ce cas ce n'est plus la même chose mais tu n'as pas le choix et tu dois assurer tout de même.
MI. Vous avez une devise qui est de ne jamais annuler un concert ! Hansi. Oui, c'est vrai. C'est basé sur un rapport de confiance entre nous et le public. Quand les gens achètent un billet pour se rendre à un concert de BLIND GUARDIAN, il faut qu'il soit certain à 99,99 % que le show va avoir lieu et cela quelles que soient les circonstances, même si elles sont mauvaises. Nous avons des fans fidèles et je crois que nous avons dû annuler trois ou quatre concerts durant les vingt dernières années. Donc ce n'est pas impossible que nous annulions mais la chance à un rôle important aussi lors d'une tournée pour que tout se passe bien. J'ai donné beaucoup de concerts avec le groupe et nous n'annulons pas à part si l'un des membres de la formation est vraiment malade. Dans ce cas, souvent tu retournes à l'hôtel te soigner et tu reviens plus tard pour redonner un concert dans la ville ou tu n'as pas pu jouer. C'est toujours difficile dans ce cas lorsque tu es en tournée parce que tout est organisé et les dates sont calées depuis longtemps et donc ce n'est pas évident de revenir plus tard. Mais notre devise est : "montons sur scène quel qu'en soit le prix !".
MI. Vous venez de recruter un nouveau bassiste : Barend Courbois, c'est un français ? Hansi. Oui, son père est français. Il vit en Hollande et sa mère est allemande. Mais son père a vécu dans le sud de la France. De ce fait, il est entre les deux. C'est un bon bassiste qui peut tout jouer. Il nous a surpris dans le sens où il a composé toutes les lignes de basse sur le nouvel album. C'est incroyable et c'est très beau aussi.
MI. Comment s'est passée son intégration sur scène au sein de BLIND GUARDIAN ? Hansi. Tout s'est très bien passé. Bien sûr, il était très anxieux quand il a commencé à travailler avec nous. Il connait bien le combo et il sait que tout le monde va faire attention à lui au sein de BLIND GUARDIAN. Il sait qu'il doit faire ses preuves. Mais c'est un professionnel et il a joué son rôle d'une manière parfaite. Et depuis, je ne peux pas m'imaginer monter sur scène sans lui. Il est très sympa et a du talent, c'est très facile de travailler avec lui et c'est définitivement la personne que nous recherchions pour assurer la basse au sein de BLIND GUARDIAN.
MI. Est-ce que la conception de Beyond The Red Mirror a été difficile ? Hansi. Il y a différent point de vue au sein de BLIND GUARDIAN. André et moi sommes les deux principaux compositeurs. Et cette fois-ci André a rencontré des difficultés pour trouver de nouvelles idées. Pour moi c'était totalement différent, cela a été plutôt facile de faire mon job de compositeur. Parfois tu as des idées qui viennent très facilement et tout s'enchaine d'une manière assez rapide, c'est ce qui s'est passé pour moi. André a eu des soucis pour écrire de nouveaux titres, surtout au début du travail de composition et par la suite cela a évolué dans le bon sens. Donc cela n'a pas été un problème en soit, notre objectif était d'apporter quelque chose de nouveau nous ne voulions pas nous répéter encore et encore. Dans ce cas, il faut faire attention pour éviter cet écueil notamment lors de l'écriture des premiers morceaux, cela demande un gros effort. Quand nous avons écrit les deux trois premières chansons nous avons invité Charlie Bauerfeind pour qu'il nous donne son avis et ses réflexions étaient très positive. C'était ce qu'il attendait, la production est toujours très importante, tu donnes tout ce que tu as et tu essayes d'être aussi bon que tu le peux. Il y a des limites et là tu dois les surpasser. C'est toujours un challenge lorsque l'on se retrouve en studio. Charlie Bauerfeind est très fort pour nous pousser encore plus loin et nous amener à remporter ce challenge. Il nous connaît bien et sais comment faire pour que l'on se surpasse.
MI. Vous avez travaillé avec trois chorales différentes (Boston, Budapest et Prague), comment avez-vous réussi cet exploit d'avoir presque deux cent choristes pour assurer les chœurs ? Hansi. Merci à Charlie Bauerfeind ! [Rires] ... Cela a été très facile car il sait comment s'y prendre et gérer tout cela. L'idée nous est venu pour le morceau d'introduction nous voulions réaliser une sorte de Carmina Burina dans un certain environnement au niveau des voix. Et tu ne peux pas faire cela avec une quarantaine de chanteurs car dans ce cas tu n'obtiens pas le même volume vocal. Tu dois les triplés pour obtenir cette ampleur. En même temps on ne pouvait pas avoir à nos coté un orchestre de deux cent musiciens. On a donc cherché des solutions et réfléchit à certaines chorales avec qui nous avions envie de travailler. On les a contacté séparément pour travailler ensemble en studio afin d'obtenir cette vibration lorsque tant de personnes chantent ensemble. Au même moment les deux orchestres classiques n'étaient pas disponibles et on a donc pu travailler uniquement qu'avec le deuxième et c'est lui qui assure toutes les parties orchestrales de ce titre.
MI. Comment s'est déroulé l'arrangement et l'enregistrement de vos morceaux avec deux orchestres symphoniques différents ? Hansi. Cela s'est passé de manière très douce car nous avions déjà tenté l'expérience sur l'album précédent The Edge Of Time avec des titres comme "Sacred Worlds" et "Wheel Of Time" qui demandaient beaucoup d'attention et grâce à cela nous avons pu acquérir une certaine expérience. De ce fait nous étions beaucoup plus décontractés pour réitérer une fois de plus ce challenge. Tu dois fournir à ces musiciens ce dont ils ont besoin et même si notre collaboration était excellente nous avons été aidés par Matthias Ulmer qui gère tous les claviers au sein de BLIND GUARDIAN et bien sûr Charlie Bauerfeind qui est bien meilleur que nous dans ce domaine. Nous pouvons lire les notes mais nous ne pouvions pas tout contrôler, il nous fallait de l'aide.
MI. Cela vous a fait une sorte de répétition pour le projet orchestral ? Hansi. Oui, nous avons saisi cette opportunité bien sûr, nous avons à ce jour enregistré sept parties de cet album. Une part importante des titres est terminé au niveau de l'enregistrement des instruments mais je dois encore y ajouter mon chant et là c'est encore autre chose. Je devrais enregistrer ces parties l'année prochaine. Nous serons alors en tournée et j'enregistrerai le chant lorsque nous ne jouerons pas. Le but est d'avoir tout terminé à la fin de l'année 2015 si tout se déroule comme nous le souhaitons. Nous devons aussi refaire des enregistrements symphoniques à Budapest et tout devrait être terminé.
MI. C'est le projet d'une vie, vous allez sortir trois CD je crois ! Hansi. Oui, c'est vrai. Il y aura une heure trente de musique classique dans un style BLIND GUARDIAN mais sans le groupe. Il n'y aura que moi qui chanterai et je raconterai une histoire à travers les textes. Ce sera très intéressant de voir les réactions des gens à l'écoute de cet opus. Tu peux imaginer BLIND GUARDIAN enregistrer la musique d'un film comme The Lord Of The Rings, cela sonne un peu dans ce style là mais avec du chant, tous les morceaux auront beaucoup de voix. C'est le projet de notre vie et puis nous avons envie de faire la même chose mais cette fois-ci avec les musiciens de BLIND GUARDIAN et nous voulons aussi jouer l'album sur scène et enregistrer un album Live. Cela explique pourquoi il devrait y avoir au final trois CD à venir.
MI. Est-ce qu'il y aura des invités sur certains morceaux ? Hansi. Cela dépend, on travaille actuellement sur cette idée. Il y a des titres qui ont été écrit par Markus Heitz qui est quelqu'un de très célèbre en Allemagne mais moins connu en France. On travaille ensemble dans deux directions et on doit avancer sur le sujet jusqu'au mois de décembre, on a beaucoup de travail et il n'y a pas de place pour les week-ends ni pour le sommeil. On dormira à Noël, nous verrons bien ! [Rires]
MI. Comment fais-tu pour travailler sur tant de titres en même temps, n'es-tu pas un peu perdu parfois ? Hansi. Non, on écrit en séparant bien les titres. Quand on a décidé qu'un morceau sera pour le projet orchestral, on se concentre dessus. C'est totalement différent quand on travaille sur des titres Heavy. Bien sûr, il y a une quantité incroyable d'informations que nous devons gérer et garder en tête afin que tout se passe pour le mieux et dans les meilleures conditions possibles. C'est un peu compliqué mais heureusement nous avons des gens comme Charlie Bauerfeind qui sont fantastiques qui nous aide à arriver au bout et à atteindre chaque objectif. Nous avons commencé à travailler sur ce projet orchestral il y a vingt ans et on a toujours avancé quand nous avions du temps. Les titres nous sont venus naturellement et nous nous sommes toujours intéressés à ce sujet sans jamais arrêter et c'est encore le cas aujourd'hui. Quand nous avons l'occasion de composer quelque chose qui va dans cette direction, nous le faisons et nous saisissons l'opportunité. Nous essayons d'aller au bout. Mais on n'a pas de pression, on travaille tranquillement et de manière confortable.
MI. Dernièrement, tu as déclaré que Grand Parade était la meilleure chanson que BLIND GUARDIAN n'ait jamais composé ! Hansi. Non ce n'est pas moi, c'est André [Rires] ... Je considère que c'est une des meilleures, elle deviendra peut-être un classique car elle a du potentiel. Pour moi, c'est un morceau que l'on peut classer entre Nightfall In Middle-Earth et "And Then There Was Silence". Peut-être aura t'il la chance de devenir un grand classique de BLIND GUARDIAN. Mais c'est trop tôt pour le dire, on ne peut pas savoir si le morceau est aussi bon ... Cela fait trois ans que nous travaillons sur ces morceaux et c'est encore trop frais pour avoir le recul nécessaire pour juger. C'est encore notre bébé et donc c'est le plus beau comme tous les bébés. Il doit grandir et évoluer, nous allons partir sur les routes et le public va pouvoir s'approprier les morceaux. De notre côté nous allons répéter puis jouer les nouveaux titres sur scène. Nous aurons alors une autre relation avec ces chansons et là nous pourrons nous rendre compte si "Grand Parade" est un des meilleurs titres que nous ayons écrit. J'ai eu le même problème avec les titres de At The Edge Of Time qui ont désormais cinq ans mais à leur sortie ils étaient trop récent pour pouvoir les juger et se faire une idée.
MI. Y a-t-il une relation entre le morceau At The Edge Of Time et l'album du même nom ? Hansi. Oui, il y a un lien musical entre les deux mais pas totalement car il est aussi lié à Nightfall In The Middle-Earth et Night To The Opera. Mais c'est tout de même assez lié à l'album précédent. "At The Edge Of Time" est en relation avec l'idée qui vient du concept de Imaginations From The Other Side. Sur cet album il y a deux morceaux qui retracent l'histoire d'un petit garçon qui voyage entre deux mondes et il est supposé assurer la transition entre ces deux univers pour devenir l'élu de ce nouveau monde. A la fin de l'histoire cet enfant se retrouve devant un miroir et l'opus s'arrête au moment où il doit faire le choix de passer à travers ou pas pour découvrir ce qu'il y a de l'autre côté. A ce moment-là l'histoire s'arrête. Vingt ans plus tard, je me suis repenché sur cette idée et j'ai réfléchi à la situation de cet enfant. Je me suis demandé quelle décision il allait prendre, quel monde il allait choisir. J'ai pensé que c'était un petit enfant et qu'ainsi il avait la force de tenter l'expérience. Mais il est resté dans ce monde et les conséquences sont bien pires qu'auparavant. Les deux univers sont désastreux et tout est dévasté. C'est le sujet que nous développons dans Beyond The Red Mirror et nous racontons l'histoire de ce garçon qui devient un homme et qui essaye de trouver un moyen de revenir dans l'autre monde et pour cela il doit trouver le miroir rouge. C'est le concept de ce nouveau disque. Je peux revenir maintenant à ta question initiale ! [Rires] ... La fin de la première partie se fait dans le titre "At The Edge Of Time" qui lui est relié directement à la fin de l'album précédent. En fait, c'est un accident je me suis dit que j'avais un opus qui s'appelle At The Edge Of Time et j'ai un lien avec l'histoire que je vais développer dans Beyond The Red Mirror donc tout est venu naturellement, c'est aussi ce qui s'est passé pour l'histoire et cela donne un sens à l'ensemble.
MI. Penses-tu qu'il y aura une suite ? Hansi. Oui, comme d'habitude c'est un peu la même chose que ce soit au niveau des textes ou de la musique, tu n'arrives jamais vraiment au bout. En fait, tu es obligé à un certain moment de t'arrêter à tous les niveaux. Il y a un moment final de l'histoire d'une chanson ou d'un album. Cette fois-ci, j'ai ressenti que je devais continuer cette histoire qui avait débuté avec Nightfall In The Middle Earth donc il est possible que je revienne encore dessus. Pour l'instant, il y a une fin mais c'est une quête sans fin, une sorte de recherche sacrée du graal dans un environnement futuriste qui se termine devant ce miroir rouge qui est une porte. Une fois de plus le héros doit faire un choix. A la fin de cet opus l'auditeur se trouve face à cette situation. Au final vingt ans ont passé et le fan se retrouve après toutes ces années dans la même situation, c'est un peu l'idée derrière tout ça.
MI. Tu es en quelque sorte un archiviste du Metal ! Hansi. [Rires] ... Oui, il faut beaucoup de temps dans l'élaboration de ce genre d'histoire et avec BLIND GUARDIAN il y a une sorte de distorsion du temps. Ce n'est pas comme dans Tolkien ou l'histoire se déroule au moyen âge. Nous nous sommes créés un monde de Fantasy qui est plus dans l'esprit de George Orwell 1984. C'était une évidence pour moi de revenir sur cette histoire. Je me suis un peu perdu parfois mais je pense que c'est un voyage intéressant que je vais faire partager à ceux qui écouteront Beyond The Red Mirror.
MI. Tu as débuté en 1980, avec le recul quel regard portes-tu sur le parcours de BLIND GUARDIAN ? Hansi. Un parcours qui était bien, on a changé physiquement mais l'esprit qui nous animait en tant que musicien est resté le même et je crois qu'il en est de même pour de nombreuses formations. Les musiciens restent les mêmes. Nous aimons ce que nous faisons, nous travaillons sur quelque chose qui représente toute notre vie et qui nous permet de garder nos idées vivantes et intactes et c'est très appréciable. Et puis j'adore aussi jouer sur scène. Nous avons le privilège d'être libre et de pouvoir rester à la maison entre deux tournées. Mais dès que nous repartons sur les routes, nous retrouvons les mêmes sensations qu'il y a 30 ans même si encore une fois notre aspect physique a changé ! [Rires]
MI. On trouve sur Beyond The Red Mirror le titre "Miracle Machine", une balade qui m'a fait immédiatement penser à QUEEN ! Ils auraient pu écrire un tel morceau ! Hansi. [Rires] ... C'est bien de l'entendre. C'est un processus naturel pour BLIND GUARDIAN car on a toujours été influencé par QUEEN. C'est une seconde nature pour nous. Si on va dans cette direction on retrouve cette sorte d'attitude à la QUEEN. Pour "Miracle Machine", je pensais à la musique des années 70 mais pas particulièrement à QUEEN. Plutôt à toute cette période en général, Neil Young, GENESIS, ELECTRIC LIGHT ORCHESTRA. Tous ces groupes ont eu un impact sur moi lors de ma jeunesse et bien sûr on retrouve cette influence dans mon écriture. QUEEN a eu un très grand impact sur moi mais ma volonté n'était pas d'aller dans cette direction. Mais c'est comme ça, les gens font immédiatement la relation avec eux. Le public nous ramène très facilement à QUEEN. Mais je pense que tu as raison et c'est probablement dû au piano et aux effets sur les voix notamment au niveau des Backing Vocals. Je suis très satisfait par ce titre. Nous avons dû faire un choix pour savoir lequel allait figurer sur l'album car nous avions un autre morceau "Distant Memories" qui était très fort aussi. C'était aussi une balade dans le même esprit que "Miracle Machine" et le choix a été difficile. Finalement, c'est "Miracle Machine" qui a été choisi et j'en suis très heureux.
MI. Avez-vous composé beaucoup de morceaux pour Beyond The Red Mirror ? Hansi. Non, en général, on écrit jusque ce qu'il faut. Surtout pour cet album, nous avons composé douze titres. Onze ont été enregistré et produit, le douzième a disparu ! [Rires] ... Je ne sais pas pourquoi nous ne l'avons pas terminé car c'était une très bonne chanson aussi mais au final on l'a perdu. Mais peut être qu'elle réapparaitra un jour. Il y a deux autres morceaux que nous avons terminés. C'est des chansons qui ont été écrites durant les sessions de Nightfall In The Middle Earth. Elles ont seize ans, "Doom" aurait pu devenir un titre du concept mais au final ce sera un bonus pour ceux qui se procureront le Earbook et c'est en quelque sorte un plus qui vient s'ajouter à l'histoire de Beyond The Red Mirror.
MI. Merci beaucoup ! Hansi. Merci beaucoup pour l'interview.
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