MIND ASYLUM (FRA) - Eodharius (2013)
Label : Hidden Marly Production
Sortie du Scud : 1er mai 2013
Pays : France
Genre : Black Metal
Type : Album
Playtime : 5 Titres - 43 Mins
Après son passage remarqué dans l’écurie allemande Darker Than Black en 2009 pour son premier album, L’Asile De L’Esprit, MIND ASYLUM sort enfin son second album, Eodharius, sur le label japonais Hidden Marly Production cette fois-ci… Tel une goutte d’eau dans l’océan, MIND ASYLUM est un one-man band Black Metal français, avec à sa tête Errance, notamment réputé pour avoir officié au sein de PENDULUM.
L’identité musicale propre de MIND ASYLUM est sur ce second opus encore plus affirmée. Avant d’aborder la musique, on notera une grande richesse dans les arrangements et une production lissée, presque élégante. Même les passages de blast ou de grosse double pédale (« Un Silence Maudit ») ne sont pas assommants, et au final, sonnent plus atmosphérique que violent… Bon, l’un n’empêche pas l’autre, c’est bien à une rythmique d’épileptique que nous avons affaire quasiment tout le long de l’album. Quant à l’identité assez particulière évoquée plus haut de MIND ASYLUM, elle repose sur un élément clé : la présence d’un violon désespéré, lacérant, mélancolique et extrêmement bien (d)osé. La violence est donc ici au service des atmosphères et de la mélancolie la plus « true » qui soit. Sans se revendiquer forcément de cette scène, l’inspiration de ce que j’appelle les crameurs d’églises est assez évidente. Après, ça n’engage que moi…
Le format de l’album en lui-même est assez surprenant. Cinq titres de 8 minutes 30 en moyenne… Audacieux. Risqué même. Mais pourtant, la distillation que fait MIND ASYLUM de sa musique en laissant progressivement monter les atmosphères glaciales laisse place à des titres, certes longs pour du Black Metal, mais tout à fait cohérents et qui ne se perdent pas en démonstration inutile. « Conscience Déchirée », par exemple. Sans aucun doute le titre le plus simple de l’album. Sa longue intro de quasiment quatre minutes, consistant en un mur de guitares répétitives et lancinantes, recouvert par cette voix exceptionnellement malsaine. Et puis ce magnifique interlude au violon (vraiment, une très bonne idée, le violon) qui déboule enfin sur un déluge sonore de blast beats féroces, obscurs. Le tout en 9 minutes 30. La grande classe.
Fait rare pour du Black Metal, le chant est en Français. Les magnifiques textes de Winter, qui a également écrit pour PENDULUM et APOPTOSIS, n’auraient pas cette dimension si poétique s’ils avaient été chantés en anglais.
On reste ébahi devant tant d’élégance musicale, devant ce torrent d’émotions qui vous prend aux tripes. Je n’ai certainement pas découvert ce très bon album au bon moment de l’année.
Car il est certain que Eodharius sera le compagnon idéal des longues soirées hivernales, la fenêtre grande ouverte, avec une simple bougie pour lumière.
Ajouté : Mercredi 31 Juillet 2013 Chroniqueur : Hizia Score : Lien en relation: Mind Asylum Website Hits: 11092
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