Et si en ces temps de morosité ambiante et de noms barbares tels que Shoegaze, Djent… qui envahissent notre univers musical au risque de nous faire perdre nos repères, on s’offrait une petite cure de jouvence, ou plutôt un voyage dans le temps, celui des années 80 par exemple ? Vous êtes partants ? Alors, suivez-moi sans hésiter dans l’écoute de Death By Fire des Suédois de ENFORCER. Le groupe en est déjà à son troisième album, qui s’offre le luxe de sortir chez Nuclear Blast. A quoi s’attendre ? J’ai déjà vendu la mèche : rien de neuf, que du classique, celui de la NWOBHM, avec des noms bien connus qui se rappellent à vous au détour d’un riff, d’une mélodie : il y a ici du IRON MAIDEN (en particulier sur l’instrumental « Crystal Suite »), mais aussi du HELLOWEEN, du JUDAS PRIEST (l’intro de « Take Me Out Of This Nightmare ») ou encore du MOTÖRHEAD (sur les accents Rock’n Roll de « Mesmerized By Fire » - ne forcez pas Lemmy à se répéter : MOTÖRHEAD ne joue pas du Heavy Metal mais du Rock’n Roll…). La musique est soutenue par une production qui sied bien au style, à savoir : directe, propre sans être overdubée à outrance. Chacun y trouve ainsi sa place, avec un chant, celui de Olof, qui situe d’emblée ENFORCER dans les années 1980 qui, à les écouter, continuent encore aujourd'hui. A quoi bon faire du neuf avec du vieux, me direz-vous ? Pour la beauté du geste, pour le plaisir des oreilles et parce que ces mélodies ont le goût des cerises et que – last but not least – ces bougres savent y faire : ils ne nous livrent pas du réchauffé, une pâle copie commerciale sans âme. Ce disque respire la spontanéité, l’amour du Metal. Comment ne pas sentir son corps s’affoler sur les rythmiques endiablées de « Death Rides This Night » ? Les soli viennent vous prendre par surprise sur « Run For Your Life ». Vient ensuite « Crystal Suite » : certes, c'est du déjà entendu, mais ça n’empêche que ça fait du bien par où ça passe. Et je vois déjà nombre nostalgiques d’entre vous s’imaginer une six-cordes à la main sur les soli de « Sacrificed ». Le médiator chauffe ! Et voilà que « Silent Hour/The Conjugation » nous reprend de revers. Pas de balade de rigueur puisque ENFORCER finit avec « Satan » comme il avait commencé : sur les chapeaux de roue. De là à dire que c'était mieux avant, c'est un pas que je ne franchirai pas – car le Metal moderne charrie bien également son lot de jolies pépites – mais il faut reconnaître que c'était quand même sympa !