CARACH ANGREN (nl) - Death Came Through A Phantom Ship (2010)
Label : Maddening Media
Sortie du Scud : 26 Février 2010
Pays : Pays-Bas
Genre : Black Metal Symphonique
Type : Album
Playtime : 9 Titres - 43 Mins
Il est des êtres comme ça qui ont un don particulier à faire de chaque chose un moment unique, un instant suspendu, une apnée ou ont ce pouvoir à déclencher une vive émotion chez autrui. CARACH ANGREN, qui officie depuis 2003 dans le Black Symphonique en est un exemple parfait. Si a fortiori le terme symphonique évoque à n'en point douter la composition instrumentale élaborée sur une base orchestrale, le résultat lui n'est pas forcément subliminal et bon nombre de téméraires se sont littéralement vautrée dans des élucubrations niaisement abusives.
L'environnement épileptique va soudainement s'éteindre ou tout du moins s'apaiser par des nappes plus lancinantes permettant alors, non pas la rêverie, mais un temps mort poussant l'auditeur dans un no man land où il va errer un certain temps avant de se réveiller de nouveau, chahuter par une rythmique implacable (« … And The Consequence Macabre »).
Les combinaisons sont parfois même surprenantes tant elles sont inattendues, surtout du point de vue de l'instrument choisi, comme ce violon venant chatouiller de ses gammes guillerettes la lourdeur présente sur « Van Der Decken's Triumph ».
On passera les titres un peu plus rébarbatifs (classiques dans le Black Metal) qui à défaut d'être faciles sont aussi soignés malgré tout.
Le chant lui non plus ne se contente plus de l'usuel, mais nous offre des prestations plus théâtrales voire virtuose. En milieu d'album « Al Betekent Het Mijn Dood » va essuyer les plâtres en étant le premier à dévoiler cette facette profane. Ils auront mis le temps pensez-vous et pourtant c'est peu dire à la vue de l'alléchant solo qui n'arrive que sur cette septième piste seulement (« Departure Towards A Nautical Curse »). Ils auraient pu nous ravir bien plus tôt d'un jeu si fin, surtout quand ce dernier donne tout son panache à l'ambiance.
Rien ne sert de courir il faut partir à point, certes, mais pour ne pas se perdre en cours de route et savourer la suite il faudra être de ce public avertit ayant déjà fait les frais d'une œuvre diesel (le temps de chauffe varie selon les modèles). Effectivement, toute la seconde partie développe une épopée misant bien plus sur l'harmonie entre les protagonistes les rendant indivisibles. Les compositions se parent cette fois des plus belles dorures insinuant petit à petit une richesse supplémentaire ravissant l'écoute de chacune d'entre elles, exemple avec ce monument qu'est « The Shining Was A Portent Of Gloom ». On le traverse d'un bout à l'autre comme si on vivait le rôle principal d'un conte gothique porté par des émotions fantastiques.
Voici donc un album qui grouille de petits trésors peut-être trop peu exploités tel un diamant brut et qui ne demande qu'à être taillé, poli par les mains des orfèvres en devenir de CARACH ANGREN.
Ajouté : Vendredi 03 Mai 2013 Chroniqueur : Line44 Score : Lien en relation: Carach Angren Website Hits: 12300
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