T.A.N.K (FRA) - Symheris (Oct-2012)
T.A.N.K (THINK OF A NEW KIND) est un groupe de Death Metal mélodique puissant et moderne bien de chez nous qui s’est formé en 2006 ! A ne pas confondre avec le TANK anglais qui sévissait dans les années 80 très inspiré par MOTÖRHEAD. Issus de la région parisienne, le combo est né des cendres de DARK SIGNS et a été créé par Symheris et Eddy Chaumuleau. Les débuts sont difficiles, le gang étant frappé par une instabilité notoire qui les conduit à de nombreux changements de personnel au fil des mois, il leur faudra plusieurs années pour trouver la dream team. Seul Symheris et Eddy Chaumuleau maintiennent le navire à flot sans jamais renoncer. Il leur manque encore la perle rare pour assurer les parties vocales. Il faudra attendre l’arrivée de Raf Pener pour que la formation se stabilise un peu autour des deux lascars ! Ils en profitent alors pour sortir un EP deux titres qui leur servira de carte de visite et leur permettra de se faire remarquer auprès des médias. Conforté par l’accueil qui leur est fait et l’arrivée de deux nouveaux membres, Olivier D’aries (Basse) et Clément Rouxel (Batterie), les seine et marnais s’offrent le luxe de partir en tournée à travers tout l’hexagone et d’assurer quelques premières parties de prestige. Le point culminant sera leur participation au Wacken Open Air et au Metalcamp en Slovénie lors de l’été 2009. Fort de leurs expériences scéniques concluantes, les parisiens enregistrent dans la foulée leur premier album au studio Sainte Marthe à Paris sous la houlette de Guillaume Mauduit. The Burden Of Will sort en juin 2010 et s’avère être une réussite totale saluée par la presse. Les bougres en profitent d’ailleurs pour se faire plaisir et inviter toute une pléiade de special guest comme Guillaume Bideau (MNEMIC, ONE WAY MIRROR) Aurélien Ouzoulias (SATAN JOKERS) ou encore Steve Petit (ZUUL FX).Cette fois-ci le blindé armé jusqu’aux dents est prêt à enfoncer toutes les lignes de défenses qui pourraient ralentir sa progression. Cette première offrande Metallique va leur permettre de sévir une fois encore à travers tout le territoire français et même leur offrir la possibilité de faire quelques incursions en dehors de nos frontières. Après ce très bon accueil, les lascars s’attèlent rapidement à la composition de leur deuxième galette. L’enjeu est important, ils décident alors de faire appel aux frères Potvin (ONE WAY MIRROR, LYZANXIA) pour produire ce qui va devenir Spasm Of Upheaval .Après une année d’écriture, ils partent pour le Dôme studio à Angers pendant un mois histoire de peaufiner les nouveaux titres et d’en ressortir avec le son idéal ! L’opus est une réussite et l’accueil qui s’en suit est excellent. Cerise sur le gâteau, ils se permettent d’inviter sur le morceau « Inhaled » Jon Howard (THREAT SIGNAL) et de faire un clip histoire d’immortaliser l’événement. T.A.N.K confirme avec Spasm Of Upheaval tout le bien que l’on pensait d’eux ! Les lascars ne sont pas là par hasard et sont décidés à s’imposer sur la scène française. Pour mettre toutes les chances de leur côté, ils signent avec Hexagon Booking Agency et Réplica Promotion afin de se donner les moyens d’aller plus loin. La machine de guerre est lancée et rien ne peut désormais les arrêter. Tout s’enchaine alors très vite et les franciliens se retrouvent sur la scène du Hellfest 2013 pour un show qui marquera les esprits. Intrigué par cette opération blitzkrieg plus qu’efficace, MI s’est mis en tête de capturer le sympathique guitariste Symheris, afin d’en savoir un peu plus sur T.A.N.K et son ordre de mission, un entretien placé sous le signe de la jovialité et de la bonne humeur ! Magnéto Symheris !
Line-up : Raf Pener (chant), Symheris (guitare), Nils Courbaron (guitare), Olivier D’Aries (basse), Clément Rouxel (batterie)
Discographie : Tank (EP - 2007), The Burden Of Will (Album - 2010), Spasms Of UpHeaval (Album - 2012), Symbiosis (Album - 2015)
M-I Interviews du groupe : Tout le groupe (Juin-2010), Symheris (Oct-2012), Clément Rouxel (Oct-2015)
Metal-Impact. Quelles sont les premières réactions après la sortie de Spasms Of Upheaval ?
Symheris. Pour l’instant on n’a pas encore beaucoup de retours, on attend les chroniques des Webzines et des autres médias car il est sorti il y a une semaine. Pour ce qui est du public, on a déjà eu quelques réactions qui étaient très positives et ça fait plaisir. Il s’est tellement passé de choses depuis la sortie de Burden Of Will. On a fait beaucoup de concerts, en fait on n’a pas arrêté de tourner pendant un an, on a joué partout en France et en Ile De France et on a aussi fait quelques festivals à l’étranger. Ensuite on a travaillé pendant l’autre année sur la composition de nouveaux morceaux.
MI. Tu as été satisfait de l’accueil de The Burden Of Will ?
Symheris. Ca s’est très bien passé, on ne pouvait pas rêver mieux. Les gens ont apprécié, maintenant on espère que ce sera la même chose pour Spasms Of Upheaval. L’idéal c’est que ça soit encore mieux, on croise les doigts.
MI. Pourquoi avoir décidé de travailler avec les frères Potvin au Dôme Studio à Angers ?
Symheris. On avait déjà fait notre cd deux titres au studio Sainte Marthe à Paris avec Guillaume Mauduit. Puis on a de nouveau travaillé ensemble pour le premier album au même endroit. Tout s’est très bien passé et on est très satisfait du son qu’on a obtenu avec Guillaume Mauduit. Mais on avait envie de découvrir d’autres méthodes et d’enregistrer avec d’autres personnes. Notre batteur, Clément Rouxel, a joué avec ONE WAY MIRROR et LYZANXIA où sévissent les frères Potvin. C’est lui qui nous a parlé d’eux, il nous a dit qu’ils produisaient aussi de nombreux combos. On a écouté ce qu’ils faisaient avec ONE WAY MIRROR et LYZANXIA et on a vraiment bien accroché sur leur son. Du coup on a décidé d’essayer avec eux. C’est vraiment par curiosité, par envie de découvrir.
MI. Comment s’est passé l’enregistrement ?
Symheris. On s’est éclaté pendant un mois à Angers. On leur a mis des branlées au Baby Foot ! [Rires] ... On a vraiment passé de bons moments là-bas. Par contre à coté de cela, ils sont hyper sérieux dans le travail. C’est du professionnalisme à plein temps. On a réussi à faire du bon boulot tout en s’amusant. C’est excellent d’avancer comme ça.
MI. Vous avez pu visiter Angers ?
Symheris. Oui, on a trainé dans quelques bars obscurs et on s’est bien marré. J’ai que des bons souvenirs. Après, quoiqu’il arrive avec les frangins Potvin, il y a toujours une bonne ambiance. Même dans un rade paumé, ils arrivent toujours à mettre le feu. Ils savent créer un bon climat.
MI. Vous étiez sous pression ?
Symheris. Oui, c’est évident qu’après un premier opus on t’attend au tournant. C’est une période importante pour nous, le deuxième disque est souvent primordial pour confirmer que t’es pas là par hasard.
MI. Vous avez beaucoup travaillé les titres avant de rentrer en studio ?
Symheris. Oui c’est mieux parce qu’une fois que tu es en studio, tu sais ce que tu as a à faire et tu travailles beaucoup plus vite. Tu travailles dix heures par jour et t’enregistres tout le plus vite possible. Mais le plus important, c’est en amont que ça s’est passé, pendant un an on s’est pris la tête à composer, il fallait vraiment faire quelque chose de bien et je crois qu’on a fait du bon travail. On ne voulait pas écrire quatre titres très bons et six moyens comme certains groupes. Là, on s’est dit que chaque morceau avait une importance, on a étudié le moindre détail, les paroles ont beaucoup été travaillées par exemple ! C’était un labeur gigantesque !
MI. Vous composez comment ?
Symheris. Alors, il y a Eddy Chaumulot qui a apporté pas mal d’idées au niveau composition. De mon coté j’ai participé aussi beaucoup à l’écriture. Raff aussi nous a beaucoup aidé car il est guitariste dans K.A. donc il fait pas mal de musique de son côté. Globalement, tout le monde participe à l’écriture, chacun à ses influences et apporte quelque chose. De toute façon on refuserait que certains ne participent pas à l’élaboration des morceaux. Pour nous c’est important que chacun soit créatif et apporte des idées.
MI. Tous les titres ont été écrits avec le nouveau line-up ?
Symheris. Oui, c’est ça la grosse différence avec The Burden Of Will. Le line-up s’est stabilisé à l’arrivée de Clément Rouxel en 2010. On ne se souvient pas des gens comme lui [Rires] ... Si, bien sûr ! [Rires] ... Quand il nous a rejoint il y avait déjà des titres qui étaient composés, il a rajouté sa patte comme il le pouvait. Là, on a tout construit ensemble de A à Z.
MI. A l’écoute de Spasm Of Upheaval, j’ai trouvé qu’il était très axé guitares notamment au niveau des soli ?
Symheris. Ca c’est super intéressant comme remarque ou amusant. En fait à la base, nous avions la volonté de mettre moins de guitares solos. On est parti de l’idée que ce n’est pas toujours nécessaire, pourtant j’adore faire des soli. La plupart des idées de parties de Lead sont arrivées parce qu’on s’est dit qu’il fallait mettre quelque chose, on a senti que c’était nécessaire en écrivant les morceaux. Ca aussi je pense que c’est un plus pour Spasm Of Upheaval.
MI. Tout c’est fait naturellement ?
Symheris. Oui exactement, on ne s’est pas imposé des figures de style en se disant qu’il fallait absolument un break avec un solo.
MI. Vous vouliez que Spasm Of Upheaval soit plus travaillé ?
Symheris. Oui, complètement il est beaucoup plus technique c’est sûr. Chaque musicien a évolué déjà de part ses influences et tout cela nous a conduit à la recherche de nouvelles choses. J’avoue aussi que l’arrivée de Clément nous a apporté de nouvelles idées. Je ne sais pas si tu as remarqué mais on a par moment une teinte un peu dans le style de MESHUGGAH. C’est aussi un grand fan d’IRON MAIDEN même s’il le montre moins. Mais toute cette vague de musique technique nous a influencés. On avait aussi envie de prendre plus de risques. Notre premier opus était très rentre dedans, c’était le but, on voulait aller sur scène et être immédiatement efficaces. Là on a pris plus de temps à travailler chaque partie, on voulait développer une certaine ambiance aussi.
MI. Comment avez-vous réussi à inviter Jon Howard de THREAT SIGNAL ?
Symheris. En effet cette fois-ci encore on avait envie d’avoir des invités sur ce nouveau disque, un peu comme on l’avait fait sur The Burden Of Will où on avait trois special guest. Dans ce cas précis, il fallait trouver la voix qui allait plaire à tous les membres du groupe, on voulait un accord unanime. On a pensé à Jon Howard et on l’a contacté via Facebook tout simplement et il nous a répondu immédiatement en nous indiquant qu’il nous connaissait et qu’il nous appréciait. C’était une bonne nouvelle, on a commencé à travailler ensemble. On lui a proposé deux titres : « Inhaled » et « Conflict » avec des lignes de chant et des paroles et il a choisi : « Inhaled ». Il a tout de suite accroché sur ce titre, on lui a laissé une petite partie de libre et voila c’était fait.
MI. C’était une bonne expérience de travailler avec lui ?
Symheris. En fait on ne l’a pas rencontré, il a enregistré ses parties chez lui au Canada dans son home studio. Tout s’est fait par échange de mail. Par contre, il est venu en France pour tourner le clip. On avait prévu toute l’organisation du tournage en amont et il est venu passer une petite semaine en France. Royal ! On s’est bien amusé, on a donné aussi un concert avec lui en ouverture de DAGOBA. Il y avait une réelle volonté de travailler ensemble.
MI. Et le clip ça donne quoi ?
Symheris. Pour le précédent clip on avait un scénario. Mais cette fois-ci on ne voulait pas vraiment scénariser, l’idée c’était de mettre en avant le fait qu’il y ait deux chanteurs qui soient en conflit. On voulait créer une forme de rivalité entre les deux, c’est d’ailleurs le sujet du morceau. On cherchait un duel, c’est très rentre dedans comme titre. On a juste préparé un décor de fond de scène et on a joué.
MI. Vous avez beaucoup travaillé la basse/ batterie aussi ?
Symheris. Oui, déjà il y a beaucoup plus de travail simplement parce que Clément a pu participer à la composition des titres dans son ensemble. Et puis le fait que ça fait déjà un moment qu’il est avec nous lui permet de nous apporter plus facilement des idées, il a une imagination de fou. Il est très bon à ce niveau là. Nous même depuis deux ans on travaille notre musicalité et nos influences, on a voulu évoluer sur le plan rythmique. On a compris toute l’importance de la section basse/batterie, du coup c’est vrai qu’on a bien bossé de ce coté là.
MI. Vous avez eu un problème sur The Burden Of Will, vous avez utilisé une basse jazz ?
Symheris. Ah oui mais qui est ce qui t’as dis ça ? [Rires] ...
MI. J’ai mené mon enquête ! [Rires] ...
Symheris. [Rires] ... C’est vrai que la basse qu’on a utilisé était faite pour jouer du jazz mais ça sonnait bien, ça n’a pas été un problème au final. Mais là du coup, on a fait attention à quel type d’instrument on allait utiliser pour l’enregistrement. En fait la basse est très sous exploitée par de nombreux combos et nous on pense tout le contraire, on veut mettre cet instrument en avant ! On a mis des petits soli de basse sur plusieurs titres du disque. Et puis Olivier D’Ariez a le niveau donc on en a profité. On s’est dis pourquoi pas !
MI. Pour la pochette vous avez travaillé une fois de plus avec Antony Dubois ?
Symheris. Non, lui c’est notre photographe ! Pour le coup c’est Ludovic Cordelières qui s’est occupé du graphisme, je ne sais pas si tu vois qui c’est, il a travaillé avec Stephan Forté, il a fait un job de fou pour pas mal de formations. Nous on cherchait un graphiste et on a regardé vite fait ce qu’il a fait sur internet et on est tombé sous le charme de ses dessins. On lui a donné quelques parties de texte, on n’avait même pas de compos finalisées à lui présenter, on lui a donné quelques lignes directrices et il nous a sorti cette pochette comme ca, très rapidement. Chaque détail à sa raison d’être, il a une explication à te donner pour tout, c’est un fou furieux.
MI. Est-ce qu’il y a un thème dominant sur Spasms Of Upheaval ?
Symheris. Alors les paroles traitent en général des expériences de la vie. Ca peut être la volonté d’y arriver, le sexe, tout ce que tu veux. Là en fait, le titre veut dire les spasmes du bouleversement, on a trouvé ça plutôt sympa, c’est vrai que c’est difficile à prononcer. [Rires] ... Et le troisième sera encore plus dur au niveau de la prononciation ! [Rires] ... En fait ça correspond pas mal à ce que l’on a vécu dernièrement. On a un nouveau guitariste, Nils Courbaron qui vient juste d’arriver. Eddy Chaumulot ne fait plus partie de T.A.N.K.
MI. Pourquoi Eddy a t’il quitté T.A.N.K. ?
Symheris. C’est un désaccord commun qui est à l’origine de son départ. Il avait envie de concrétiser d’autres projets.
MI. Mais il joue sur Spasm Of Upheaval ?
Symheris. Oui, il a aussi participé à l’écriture des titres. Le changement est très récent mais on savait qu’il allait partir. Il s’éloignait du gang depuis un certain temps, chacun partait un peu de son côté. Ca a été un bouleversement difficile. C’est vraiment le mot qui nous convient le mieux en ce moment. Regarde bien la pochette, tu sens bien le coté torturé des musiciens [Rires] ...
MI. Vous avez découvert Nils Courbaron comment ?
Symheris. Lui en fait, il fait partie de LYR DROWNING et puis il a aussi un projet solo. On a contacté pas mal de guitaristes qui ont passé des auditions. Mais ça n’a pas marché, avec lui ça s’est fait au feeling et aux influences.
MI. Mais quels étaient les critères important pour faire partie de T.A.N.K ?
Symheris. Alors premièrement, on cherchait un guitariste rythmique donc il fallait qu’il sache ternir le rythme. Deuxièmement, le coté scénique était très important, on voulait quelqu’un qui soit habitué à la scène, qui ne soit pas renfermé. Il devait savoir bouger et s’imposer sur scène et se lâcher totalement. Troisièmement, le coté humain était fondamental, il fallait que le courant passe car tu ne peux pas faire autrement. Et on a trouvé Nils qui regroupait toutes ces qualités. Dernièrement on a fait quelques dates avec lui et ça se passe très bien.
MI. Comment choisissez-vous les invités qui seront sur un album ?
Symheris. C’est souvent des chanteurs parce qu’on trouve que ça fonctionne super bien. Les mélanges de voix, on trouve ça super cool. On cherche des voix qui se marient le mieux avec celle de Raff, avoir deux chanteurs avec une tessiture similaire n’a aucun intérêt. Guillaume Bideau par exemple a une voix bien à lui qui nous intéresse. Sinon c’est aussi un peu par opportunité parce que Guillaume Bideau et Clément Rouxel se connaissent bien vu qu’ils jouent ensemble donc c’est très facile à organiser. Il y a aussi des gens qui ne sont pas facilement joignable.
MI. Vous n’avez jamais eu envie d’inviter un guitariste pour changer ?
Symheris. On y a pensé mais ce n’est pas vraiment dans l’esprit de T.A.N.K. Ca serait marrant, ce n’est pas le problème mais il y aurait un petit coté duel de guitares très marqué années 80 comme IRON MAIDEN et ce n’est pas vraiment la politique du groupe. Moi évidemment je ne dirai pas non.
MI. Tu joues aussi dans S-PROJECT ?
Symheris. Oui et on est très influencés par le Hard Rock des années 80. Le chant est en français d’ailleurs.
MI. Pourquoi avoir choisi le chant en français ?
Symheris. C’est une façon à nous d’écrire, mon frère a toujours écrit dans notre langue maternelle, c’est venu naturellement, on avait envie d’utiliser notre langue dans S-PROJECT. Pour T.A.N.K, Raff a toujours aimé chanter en anglais, c’est sa façon à lui de s’exprimer.
MI. Vous n’avez pas envie d’ouvrir pour T.A.N.K ?
Symheris. Oula ! [Rires] ... C’est particulier. En fait c’est déjà arrivé, il y a eu un concert S-PROJECT / T.A.N.K dans le cadre d’un tremplin.
MI. C’était sympa ?
Symheris. Oui, je suis arrivé premier et deuxième du tremplin ! [Rires]
MI. Qui aimerais-tu inviter sur le prochain opus de T.A.NK, en imaginant que tu peux avoir qui tu veux ?
Symheris. Chacun répondra différemment dans le groupe, moi si j’ai les moyens et comme ça à première vue en France je choisirai Joe Duplantier de GOJIRA, je trouve sa voix énorme. J’adore GOJIRA, je suis fan depuis le début. Sinon en Europe, je choisirais le chanteur de SOILWORK, pareil Björn Strid a une voix de fou et c’est des artistes qui m’impressionnent par leur talent. SOILWORK est une influence majeure pour nous et on l’entend quand on nous écoute c’est une évidence.
MI. Est-ce qu’il y a des morceaux qui ont été très difficiles à enregistrer ou à composer ?
Symheris. En général quand on compose, les musiques arrivent d’un coup, c’est très spontané. Mais c’est vrai que sur certains titres on a eu plus de difficultés parce qu’on voulait apporter quelque chose de différent. On avait envie de se donner une liberté artistique et puis chacun a un sens de la création qui est différent des autres. Si tu prends le morceau « A life Astray », on s’est vachement pris la tête sur un passage acoustique avec un son en voix claire. Chacun a proposé des lignes de chant et c’est vrai que ce n’était pas facile pour trouver un accord mais au final on ne regrette pas. C’est pareil pour « Spasm Of Upheaval » qui est un morceau très alambiqué, il n’était pas facile à mettre en place. A la base d’ailleurs, il n’y a pas de solo et on s’est dis qu’il manquait quelque chose, c’était des titres qui n’étaient pas simple à finaliser.
MI. Vous aviez envie de placer des soli sur cet opus ?
Symheris. Oui, mais pas partout. Au départ, on voulait en mettre sur trois ou quatre morceaux. Il y a des titres qui ont été concrétisés en huit mois de temps, ils ont évolués constamment et la version finale s’est concrétisée en studio au dernier moment. On a essayé de rajouter des petits trucs qui nous paraissaient indispensables.
MI. Quel souvenir gardes-tu de votre participation au Raimesfest ?
Symheris. C’était très bien et tout le monde était content. Moi à la base, je ne savais pas du tout comment était ce festival, s’il fonctionnait bien ou pas. Mais j’avais l’impression que ça manquait un peu de public comparé à d’autres festivals dans le même style. Mais au final, on est très content de ce concert, c’était la première date pour Nils et on s’est fait plaisir.
MI. Est-ce qu’il y a eu des échanges entre les différents groupes à l’affiche ?
Symheris. Nous on a vécu l’évènement très simplement, on est arrivés, on a joué et on est repartis. En fait, j’étais en vacances et j’ai du traverser toute la Vendée pour me rendre dans le nord de la France, faire mon show et repartir juste après. Au final tout a été très rapide. Sinon dans les super souvenirs, le Metalcamp en reste un, ils ont fait les choses en grand, ils avaient même prévu une séance de dédicace, c’était royal. Dans le même style, le Wacken c’était très bien aussi.
MI. Tu as des anecdotes qui t’ont marquées ?
Symheris. Oui, par exemple au Metalcamp, on a rencontré l’ex chanteur de PANTERA, Phil Anselmo qui joue maintenant avec DOWN. On a fait une superbe photo avec lui, tout le groupe l’a porté, pour nous c’est un souvenir mythique. Tu sais qu’un mec de la trempe de Phil Anselmo à notre demande accepte de faire un shooting comme ça, qu’il le fasse à fond et s’amuse avec nous ça le fait grave. Finalement, les grands groupes sont souvent plus sympas que des gangs qui gravitent sur la scène locale où les musiciens se prennent parfois pour ce qu’ils ne sont pas.
MI. Ca se passe comment pour vous sur la scène parisienne ?
Symheris. C’est toujours pareil, il y a des combos avec qui tout se passe très bien et d’autres avec qui c’est la concurrence sans qu’on sache pourquoi. Nous on n’est pas dans cet esprit là. En fait, on pense même tout le contraire, on croit qu’il faut s’entraider et ne pas se tirer dans les jambes. Le courant passe très bien avec BEYOND THE DUST et INCRY, ils sont sur la pente ascendante et on n’a pas de problème avec eux. On aimerait jouer ensemble si possible. Mais je reconnais que parfois, c’est un peu la guerre et on ne sait pas pourquoi, il y en a qui sont un peu ailleurs.
MI. C’est une lutte pour pouvoir s’imposer en France ?
Symheris. C’est carrément ça. En règle générale faire de la musique en France, ce n’est pas simple et faire du Metal, c’est encore plus difficile. C’est un vrai combat de tous les instants. Ce n’est pas simple mais tu peux compter sur le soutien des fans, des gens qui sont passionnés, des Webzines, des personnes comme toi qui, heureusement sont là et ça fait plaisir. Là où c’est bien, c’est que petit à petit tu progresses, tu acquiers de l’expérience musicale, ton réseau s’agrandit mais c’est une lutte continuelle.
MI. Vous avez appris quoi pendant ces cinq dernières années ?
Symheris. D’abord, il y a des erreurs à ne pas commettre, ça tu l’apprends avec l’expérience. Mais ce que tu dois retenir c’est que tu te fais vachement plaisir mais tu en chie et tu vas en chier et ce n’est que le début [Rires] … C’est vraiment ça, il y a l’investissement, le temps passé, les moyens que tu mets en œuvre, tout ce travail à fournir mais tu ne fais pas ça pour rien. Tu le fais parce qu’au final, c’est tellement de plaisir que tu oublies toutes les difficultés, toutes les galères sont effacées par ce bonheur intense que tu as quand tu joues. Mais il ne faut absolument pas croire que c’est simple, c’est une passion à la base et bien sûr nous on aimerait bien que cela se transforme en métier.
MI. Vous avez financé Spasm Of Upheaval vous-même ?
Symheris. Tous les membres du groupe participent à part égale au financement. Après tout dépend du prix de l’enregistrement et aussi des studios. Mais on est sur des sommes de plusieurs milliers d’Euro qu’il faut dépenser pour l’enregistrement. Après, tu as le prix du pressage qui vient se rajouter à tout ça. Au final tu peux compter que tu dépenses à peu près 10 000 euros en frais. Si tu veux en faire un tous les deux ans tu fais le calcul, le chiffre augmente très vite. Mais c’est toi qui le veut entre guillemet, personne ne t’oblige. Nous on le fait avec plaisir. Il faut se dire que la musique c’est aussi des sacrifices, tu ne peux pas tout avoir.
MI. Vous avez envie de quoi dans le futur ?
Symheris. De concerts. L’idéal serait de tourner avec des artistes qui ont déjà une certaine notoriété. Le rêve ça serait d’ouvrir pour SOILWORK, IN FLAMES ou MACHINE HEAD. Mais pour l’instant on veut faire un maximum de dates en France et pourquoi pas à l’étranger. On pense à l’Allemagne qui reste un pays très Metal, on a aussi des bons souvenirs de la Suisse et de la Belgique. On aimerait défendre cet opus sur scène, c’est la meilleure chose à faire je pense.
MI. Vous avez une distribution en dehors de l’hexagone ?
Symheris. Oui, on est distribués au Benelux et en Allemagne.
MI. C’est plus facile pour vous de tourner à l’étranger ou bien en France ?
Symheris. Très bonne question ! Je crois que le plus simple au point de vue financier c’est la France. Après il y a des pays comme au Benelux ou ce n’est pas forcément plus dur d’y accéder. Pour l’instant on attend les retours des Fans pour voir ce que ça va donner et on veut se donner les moyens de jouer un maximum partout.
MI. Tu es fan de nombreux combos issus des années 80, que penses-tu de toute cette vague de reformations qui existe depuis une dizaine d’années maintenant ?
Symheris. Moi ça me fait plaisir. Après la question, c’est de savoir pourquoi ils le font. Est-ce que leur motivation c’est un besoin d’argent ou est ce que c’est par plaisir et passion, je ne sais pas ! Toujours est t’il que moi j’ai 25 ans et qu’il y a des musiciens que je n’ai jamais vu sur scène. Il y en a que je ne verrai jamais parce qu’ils ont disparu, des artistes comme Gary Moore, lui je ne le verrai jamais en concert.
MI. Quels sont les groupes que tu aimerais voir se reformer ?
Symheris. PINK FLOYD avec les membres du tout début. Mais ça va être un petit peu dur ! [Rires] ... Pour les gens de ma génération, parfois on se dit qu’on aurait aimé être nés un peu plus tôt pour pouvoir avoir la chance de voir des combos qui n’existent plus aujourd’hui. Moi j’adore tous ces reunion tour, ça me permet de voir des artistes qui sont des légendes, de vraies idoles entre guillemet. Voilà tout simplement.
MI. Quels sont les albums qui vont sortir en 2013 et que tu es impatient d’écouter ?
Symheris. J’avoue, je ne sais pas, en ce moment j’écoute plus grand-chose de nouveau. J’aimerais bien te répondre mais là je suis pris de court.
MI. Et quels sont les cd qui t’ont marqués en 2012 ?
Symheris. Le dernier GOJIRA : L’enfant Sauvage, c’est carrément énorme !
MI. Pour terminer, qu’aimerais tu entendre de la part des gens qui vont découvrir Spasm Of Upheaval ?
Symheris. Evidemment, qu’ils ont aimé l’album, ça c’est la première chose. Autrement j’aimerais qu’ils aient ressenti l’évolution entre nos deux premiers méfaits. Qu’ils remarquent qu’on a pris une nouvelle direction au niveau du son et du style. S’ils ont pu percevoir tout ça, on sera très contents. On a reçu des retours de fans qui ont bien capté tout ça et qui ont compris tout ce qu’on a pu apporter comparé à The Burden Of Will. Ca fait plaisir, ils ont assimilé le sens dans lequel on allait et ça j’aime bien.
MI. Merci beaucoup Symheris !
Symheris. Merci à toi, et à bientôt, si tu veux qu’on parle de BON JOVI, EUROPE autour d’une bonne bière. Je te remercie, c’est cool à bientôt.
Ajouté : Samedi 10 Août 2013 Intervieweur : The Veteran Outlaw Lien en relation: T.A.N.K Website Hits: 15934
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