GRAVE (se) - Endless Procession Of Souls (2012)
Label : Century Media Records
Sortie du Scud : 27 aout 2012
Pays : Suède
Genre : Death Metal
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 45 Mins
Bientôt un quart de siècle de malsains et loyaux services et pas une seule foutue fausse note. Rien, pas un accroc, pas une rayure. Là, ça devient grave. Nous avions quitté les Suédois en 2010 avec un Burial Ground loin d’être un exploit retentissant mais bien loin également d’une hypothétique baisse de régime. Mika Lagrén (guitare) de FACEBREAKER et Tobian Cristiansson (basse), un ancien de la maison DISMEMBER et ex-bassiste live pour NECRONAUT et NIFELHEIM sont entrés dans la partie et c’est peu dire que ce sang frais a donné une impulsion nouvelle a Endless Procession Of Souls, un dixième album plus vrai que nature. GRAVE c’est de la tuerie, GRAVE c’est des monstres, GRAVE c’est de la dynamite. On va s’arrêter là avec les superlatifs parce que franchement, qui parmi vous ignore encore que ces Scandinaves sont au Death Metal ce que le fromage est au cheeseburger : indispensable !
Cependant, l’annonce nette et limpide d’un potentiel retour aux sources va vite perdre tout fondement. Fort de ses deux nouveaux bras armés, GRAVE va surtout poursuivre la montée en puissance entamée depuis le Dominion VIII de 2008, à des années-lumière du brulant Into The Grave de 1991, n’en déplaise aux fans de la première heure. Il est clair que depuis maintenant trois (voire quatre) albums, les Suédois se sont confortablement installés au Conseil Constitutionnel du Death Metal, régulant l’activité débordante de ce style et recadrant régulièrement les petits arrogants. Endless Procession Of Souls s’inscrit dans cette démarche, avec toute l’expérience d’un sénateur. La production est le premier élément clé de ce dixième rejeton. Sur ce point précis, GRAVE revient effectivement à des choses plus fondamentales avec des prises de batterie vraiment très artisanales et un effort particulier fourni sur le son des guitares, gluant et abrasif. On relèvera une légère progression dans l’authenticité par rapport à un Burial Ground plus explosif. Pour ce qui est de leur Death Metal, je ne vais pas vous la faire à l’envers, c’est toujours la même tambouille, c’est toujours la même jouissance. GRAVE fait partie de ces formations constantes, une référence dans le circuit depuis des décennies et capable de tenir la cadence sur encore une demi-douzaine d’albums. Certains morceaux vont assez vite (« Amongst Marble And The Death », « Flesh Epistle »), d’autres sont plus relax. Je pense particulièrement à « Epos », une longue conclusion de huit minutes qui fait écho aux sept minutes de « Burial Ground » en terme de lourdeur, sans pour autant s’aventurer autant dans le Doom. On pourrait presque décrypter en Endless Procession Of Souls une forme de relecture approfondie de Burial Ground, sur le plan de l’intensité mais aussi sur cette capacité extraordinaire à ralentir le jeu quand il le faut. Parfois groovy, bestial en long, en large et en travers, ce full-lenght n’est toujours pas celui de trop et n’aura même aucune difficulté à jouer des coudes lorsqu’il faudra élire l’album le plus abouti d’une très vaste discographie. Je ne suis pas en train de dire qu’il est le meilleur jamais écrit par GRAVE mais simplement qu’il symbolise pour l’heure un aboutissement honorable venant clôturer un parcours exemplaire. Avant le prochain.
Parce qu’il y aura un prochain. Le sang appelle le sang. Costin Chioreanu sera à l’artwork, Ola Lindgren continuera de vociférer sous un déluge de riffs dégueulasses signés de la nouvelle perle, Mika Lagrén et on s’extasiera, encore et encore, sur leur régularité. Totalement incapable de décevoir, GRAVE vient d’atteindre avec Endless Procession Of Souls la barre des dix albums. Au final, ne serait-ce pas là une forme de décalogue ?
Ajouté : Vendredi 21 Décembre 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Grave Website Hits: 8810
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