ESKIMO CALLBOY (de) - Bury Me In Vegas (2010)
Label : Redfield Records
Sortie du Scud : 23 mars 2012
Pays : Allemagne
Genre : Trancecore
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 35 Mins
Franchement, je ne pensais pas qu’un groupe aurait les couilles d’aller piocher aussi généreusement dans le répertoire d’ASKING ALEXANDRIA. Mais ESKIMO CALLBOY l’a fait. Respect messieurs. C’est comme pratiquer une insémination biologique et choisir Elephant Man comme père biologique. Faut oser. Et finalement, tant mieux si ces Allemands n’ont pas froid aux yeux, ça permet au moins de dire les choses avec sincérité. Il ne faut pas se vexer les mecs, mais il n’y a pas de second degré dans cette chronique, même si je crois que vous aimez ça. Je n’ai pas voulu vous faire ce plaisir, parce qu’avec votre premier album, vous ne m’en avez pas procuré beaucoup. Sorti à peine un an après un premier EP éponyme, Bury Me In Vegas n’en est donc plus réduit au simple coup d’essai. Et il va falloir avoir le cœur bien accroché pour tenir le choc.
J’avoue que je ne me comprends pas moi-même. Je n’étais pas le plus hostile quand il s’agissait d’analyser les performances musicales des ATTACK ATTACK ! et autres WE CAME AS ROMANS. Mais c’est peut-être l’écœurement qui me fait dire aujourd’hui que ce genre de disque ne vaut plus rien. L’album s’ouvre avec « Bury Me In Vegas », une piste encore relativement Metal par rapport à ce qui se fera plus loin. Si le refrain est déjà hyper sucré, les tonalités des guitares restent dans une veine Metalcore moderne tout à fait justifiable et légitime pour une formation aussi jeune qu’inexpérimentée. Ça ne se gâte pas encore sur « The Kerosene Dance » qui a la mine fatiguée d’un WE CAME AS ROMANS, surtout vocalement, mais ça commence sur « Is Anyone Up », qui entame un lent virage vers un mélange de Metalcore, d’Electro, de Dubstep et de Techno tout à fait insupportable. Je veux bien comprendre les modes, même les plus incompréhensibles, mais il y a des limites à ne pas franchir. Les nappes de synthés putassières qui incitent à aller shaker son boule sur le dancefloor, c’est acceptable une fois, peut-être deux. Mais les subir pendant plus d’une demi-heure, c’est indécent. Ils auront beau dire que c’est une marque de fabrique, comment être convaincu de leur bonne foi devant une création comme « Legendary Sleeping Assault » qui ne mérite même pas d’être citée sur un webzine comme le notre ? Assurément, il y a une part de provocation là-dedans et je pense qu’à l’instar d’un BETRAYING THE MARTYRS, ces garçons ont compris que c’est en faisant parler d’eux qu’ils se feront connaître. On peut critiquer ou pas l’intégrité d’une telle démarche mais le résultat est implacable. C’est tellement niais, mielleux et racoleur qu’on va forcément être tenté d’y jeter une oreille, parce qu’il faut dire les choses clairement : l’odeur du sang est quelque chose qui excite la meute. Alors à part l’arrogance du personnage, le folklore, le côté bling-bling et « West-Coast RPZT si si la famille » du bousin, que faut-il retenir de cette sortie ? Musicalement, rien du tout. Ou peut-être juste la chanson « Bury Me In Vegas », la moins clownesque de toutes.
Les 730 millions d’individus capables de se délecter du ridicule « Gangnam Style » sur YouTube sont l’écho à l’échelle planétaire de ce sinistre complot. Plus c’est naze et mieux ça marche. Je ne suis pas là pour philosopher ou jouer au père-la-morale. De toute façon, le contenu de ce papier est suffisamment explicite pour que vous alliez constater les dégâts avec vos propres oreilles. C’est triste à dire mais au point où on en est arrivé, partager Stand Up And Scream plutôt que ce Bury Me In Vegasen deviendrait presque un acte de charité chrétienne.
Ajouté : Mercredi 19 Décembre 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Eskimo Callboy Website Hits: 8228
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