WAKING THE CADAVER (usa) - Beyond Cops. Beyond God (2010)
Label : Candlelight Records
Sortie du Scud : 10 aout 2010
Pays : Etats-Unis
Genre : Brutal Deathcore
Type : Album
Playtime : 9 Titres - 29 Mins
Appelez-moi l’avocat du diable, le Dupond-Moretti du Metal, le défenseur de l’indéfendable. Aujourd’hui sur mon bureau, le dossier WAKING THE CADAVER. Le chef d’accusation ? Etre le plus mauvais groupe de l’Histoire du Deathcore, peut-être même de l’Histoire du Metal moderne. Rien que ça. Défendre un cas aussi désespéré, c’est comme plaidoyer pour la dernière des ordures. On n’arrivera jamais à justifier les atrocités de ce bas-monde mais on essaiera de relativiser, puisque c’est tout ce qu’il reste à faire. Et il faudra bien ça pour vous faire comprendre que leur second album, Beyond Cops. Beyond God, sorti en 2010, soit trois ans après l’infâme Perverse Recollections Of A Necromangler représente un effort considérable pour toucher du bout des doigts une rédemption toujours plus lointaine. Ce monde est froid et rancunier. Il ne pardonne pas facilement les souillures. Et je crois bien qu’un an à peine après sa formation, WAKING THE CADAVER a déjà commis l’irréparable.
Ils pourront toujours dire le contraire, que ce premier opus était fait avec les tripes, que la musique est un feeling, quelque chose qui ne se calcule pas. Ce serait vrai, si l’application débordante de cette seconde œuvre ne trahissait pas la peur d’un inévitable lynchage. Toujours enracinés dans leur délire « slamming gore groovy », les Américains font néanmoins preuve d’une bonne volonté nouvelle à l’heure d’accoucher de Beyond Cops. Beyond God. Si ce n’est pas encore la panacée, c’est loin d’avoir les vertus laxatives de Perverse Recollections Of A Necromangler. Et pour cause, chacun a fait son petit examen de conscience dans son coin. Il fallait abandonner cette image de poseurs coiffés de New Era, cet enchevêtrement dégueulasse de riffs catchys et de couinements porcins, cet amateurisme absolument spectaculaire et se concentrer sur l’essentiel. Un échec. Il n’y a désormais plus aucune relaxe à espérer pour ce Deathcore lamentable d’inefficacité, inaudible quand il est conjugué au passé, improductif quand il est conjugué au présent. Les incessants pig-squeals de Don « Bolosse » Campan poussent l’auditeur au cœur de cette porcherie musicale, pas vraiment désinfectée par ce jeu de guitare gras, fantaisiste et incompétent. A certains moments, j’ai eu l’impression d’entendre mon voisin en répète dans son garage. C’est dire si WAKING THE CADAVER n’a pas le professionnalisme pour maître mot. Mais encore, ce sont des choses qui sont excusables pour des mecs qui n’ont pas la prétention d’être des Malmsteen en puissance. Ce qu’on leur pardonnera moins, par contre, c’est la malhonnêteté d’une pseudo-évolution méliorative. C’est paradoxal, parce que si le premier album était nullissime, il était néanmoins joué dans l’insouciance, puisque ce groupe n’avait encore jamais goûté au feu de la presse spécialisée. Ici, on a l’impression qu’après le délit de sales gueules subi, WAKING THE CADAVER a préféré rentrer dans le moule, se rapprochant de la conformité et du même coup, de l’indolence.
Le résultat est peut-être légèrement plus abordable pour les cages à miel, mais sur le plan de l’intégrité, c’est le néant absolu. Du coup, ces Américains ne réussissent toujours pas à convaincre et s’embourbent dans une équation compliquée. A l’image d’un amoureux transi mais empoté avec la fille de ses rêves, WAKING THE CADAVER accumule les gaffes, les imbroglios et les mauvais choix. A tel point que la réalité de la vie quotidienne reprend vite le dessus sur la réalité des comédies romantiques hollywoodiennes. A la fin, c’est toujours un râteau. Et un beau.
Ajouté : Mardi 18 Décembre 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Waking The Cadaver Website Hits: 8822
|