SIRENS (usa) - The Gates (2010)
Label : Auto-Production
Sortie du Scud : 9 septembre 2010
Pays : Etats-Unis
Genre : Deathcore mélodique
Type : Album
Playtime : 9 Titres - 27 Mins
Le chant des sirènes. Mieux vaut ne pas y céder. Ça va être dur, il va falloir se battre, mais le soulagement d’une existence paisible est à la clé. SIRENS, c’est très particulier. Je n’étais pas censé apprécier plus que ça. J’aime le Deathcore, c’est vrai. Mais je commence à saturer. Je sature parce que j’enchaine les groupes médiocres et que je n’ai plus foi en un quelconque salut pour ce style qui s’embourbe. Les responsables de ce déclin ont des noms. HE, THE DECEIVER. BENEATH THE SURFACE. Je vous déteste pour ce que vous êtes. Je vous déteste pour ce que vous faites. Et parfois, un petit coin de ciel bleu. Aujourd’hui SIRENS, demain un autre. Groupe américain formé dans le New-Jersey en 2010, SIRENS développe dans la foulée de sa naissance un premier enregistrement. L’EP The Gates voit le jour quelques mois après, et c’est peu dire qui jouera à merveille son rôle. A l’issue de son écoute, le verdict est simple : on veut connaître la suite.
Les raisons de ce succès sont diverses et variées. Il y a tout d’abord cette production séduisante, certes un peu plastique, mais qui amplifie l’effet produit par ces riffs syncopés (« Gates »). Ensuite, il y a cette fraicheur. Dans une configuration similaire, HE, THE DECEIVER a également sorti son premier EP en 2010. Le résultat sentait le frigo. SIRENS travaille des produits frais, des produits rares, des produits nobles. C’est un bol d’air frais dans un quotidien bien morne. Une transition vaporeuse toute bête comme « The Siren » est amplement suffisante pour faire basculer un Deathcore des plus génériques dans une dimension beaucoup plus composée et épique. C’est exactement ce qui se produit sur The Gates. La base, on la connaît. Guitares bodybuildées, symphonie vocale entre terre et mer, breakdowns à s’en taper le cul par terre, sweeping entortillé. Et quoi ? Vous n’allez pas nous faire croire que vous avez découvert l’eau chaude. Plus surprenant, c’est le caractère mélodique et travaillé de ce Deathcore qui bourgeonne. « My Path » n’a rien de grandiose sur le papier. Mais du haut de sa diversité rythmique (un début très Death Metal, un final en apothéose) et vocale (une rivalité très intéressante entre screams et growls à partir de 3’21 suivie de chœurs scandés), elle s’impose comme le titre phare de cette rondelle. Son placement judicieux, en toute fin de tracklist, rend un peu plus solennelle la fermeture instrumentale « New Beginnings ». On profite véritablement de ces derniers instants, car même si cet EP est riche en titres (9 propositions), sa durée est plus qu’approximative (27 minutes). On le regrette amèrement, parce qu’aujourd’hui, SIRENS s’est tout simplement révélé. Son Deathcore fougueux, rehaussé d’une pointe de technicité savoureuse et de mélodies prenantes tranche d’avec les efforts inconstants et vains de formations similaires. Accélérations improbables, décélérations éhontées, tout est une question de cadences et de feeling.
Il est impossible pour moi de vous dire si SIRENS est un bon groupe parce que tous les autres sont mauvais ou s’il y a réellement un espoir. Ce qui est sûr, c’est que The Gates transporte, et qu’il a appelé en 2011 un premier full-lenght dont la structure est étrangement similaire (7 titres pour 28 minutes). Soyez certains que votre serviteur va faire de son mieux pour vous informer au plus vite de l’évolution de la situation. En attendant, gardez ça au frais, ça pourrait servir.
Ajouté : Lundi 19 Novembre 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Sirens Website Hits: 8836
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