EVERY WORD A PROPHECY (usa) - Past, Present And Futuristic Realizations (2010)
Label : Auto-Production
Sortie du Scud : 2010
Pays : Etats-Unis
Genre : Deathcore progressif
Type : EP
Playtime : 4 Titres - 18 Mins
Quatre chapitres pour écrire l’Histoire. Ou au moins pour essayer d’y rentrer. C’est le pari perdu haut-la-main par les Américains d’EVERY WORD A PROPHECY. Vous ne les connaissez pas ? Eux non plus ne vous connaissent pas. Et c’est dans cette indifférence mutuelle qu’ils s’épanouiront. Entre le comique et le tragique, il y a eu l’année 2010, charnière pour ce groupe américain qui a fait d’une pierre deux coups en sortant consécutivement son deuxième et son troisième EP. Le coup médiatique n’a pas eu suffisamment d’impact pour propulser le quatuor à une place plus confortable que celle de groupe de Deathcore progressif underground. Aujourd’hui encore, le nom d’EVERY WORD A PROPHECY est plongé dans un fatal anonymat. Pourtant, il y avait l’espace de quatre chapitres pour que Past, Present And Futuristic Realizations fasse le buzz. N’est pas Aldrin qui veut.
Chapitre premier : une fille sans autocontrôle. Cet EP démarre donc avec Blinders. Déjà, de lourds breakdowns viennent côtoyer une mélodie aussi inquiétante qu’entêtante. Les vocaux étouffés et gutturaux débarquent assez rapidement, sans pour autant que leurs airs d’aboiements ne viennent apporter un vrai plus. Ce premier morceau est terriblement haché, même si une belle complicité entre la guitare rythmique et la lead est en train de naître. Cette dernière propose de belles lignes mélodiques qui se fondent tant bien que mal dans une atmosphère chaotique. Plutôt long et peu cadencé en dépit d’un final épique et de brefs chœurs Hardcore, Blinders s’étale dans le temps sans vraiment convaincre.
Chapitre second : une alerte de l’invasion. Le vrai démarrage de Past, Present And Futuristic Realizations s’effectue ici. Beaucoup plus rentre-dedans et hypnotique, « Extraterrestrialists » introduit également les premiers blasts et accélérations dignes d’un vrai groupe de Deathcore. On découvre ici une confrontation vocale entre growls profonds et cris très Hardcore qui ne font pas l’erreur de verser dans les screams stridents. Un sweeping timide, un jeu de batterie vernaculaire et une ambiance entre mystique et paysages industriels ravagés, l’arrivée des petits hommes verts semble être une question de secondes. La folie toute relative que dégage pour la première fois EVERY WORD A PROPHECY est appréciable.
Chapitre troisième : l’expression d’une haine pour un beau-père abusif. Axée sur la détresse et les pleurs, « Convulsions » nous présente des guitares renfermées sur elles-mêmes, qui distillent des mélodies psychédéliques. Un scream grogné fait son apparition, juste après un break lymphatique et martelé qui n’est pas sans rappeler la performance d’un ANNOTATIONS OF AN AUTOPSY, la vivacité d’esprit en moins. Ça va désormais à deux à l’heure et on n’y peut plus rien. En dépit d’arrangements plutôt musicaux et de structures bancales, EVERY WORD A PROPHECY a fait le choix du Deathcore dans sa forme la plus platonique. Sans relief.
Chapitre quatrième : un humain égoïste et paresseux. Après seulement trois morceaux, on peut déjà considérer Past, Present And Futuristic Realizations comme un essai dispensable et inintéressant. Plus rien n’opère désormais la scission entre « Slothfullness » et les autres morceaux. Le cocktail tenté par les Américains se révèle incohérent et fade. A peines quelques ultimes motifs mélodiques osés par la lead viendront rattraper une tentative hasardeuse et infructueuse de Deathcore progressif.
Et pour cause, la musique d’EVERY WORD A PROPHECY, qui cherche à se protéger des coups et blessures grâce à son côté expérimental ne dupera personne. Avoir des riffs légèrement alambiqués n’est pas un synonyme d’exploit. D’autant que la relative inertie rythmique et platitude musicale de Past, Present And Futuristic Realizations ne rattraperont pas une affaire qui semble assez mal embarquée. Quatre chapitres bâclés donc, qui font de cet EP un Ancient Testament sans vie. Il me faudra un peu de temps avant d’embrayer sur le Nouveau.
Ajouté : Lundi 22 Octobre 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Every Word A Prophecy Website Hits: 7384
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