STORM CORROSION (uk) - Storm Corrosion (2012)
Label : Roadrunner Records
Sortie du Scud : 8 mai 2012
Pays : France
Genre : Prog Metal Expérimental
Type : Album
Playtime : 6 Titres - 48 Mins
Ah on l’attendait le fruit de cet accouplement si mystique entre deux dieux, celui d’un des maîtres du Death/Progressif Mr Mikael Akerfeldt (OPETH) et le discret génie si subtil qu’est Mr Steven Wilson (PORCUPINE TREE). Vénérer ces deux hommes comme on encense une prophétie n’est pas si aisée puisque leurs mondes à chacun naviguent dans des sphères bien différentes. Toutefois ce qui est appréciable dans les deux cas est sans conteste le perfectionnisme que chacun d’eux voue à leur composition qu’ils soient ou non du même registre. Alors les uns diront « mazette, du flan aromatisé au Tabasco, l’ulcère nous guette », les autres diront « une force suprême qui se liquéfie comme neige au soleil en se parfumant à l’eau de rose, c’est la chute d’une légende ». Puisqu’ils se hissent sans effort dans la catégorie DES références du milieu Metal on pouvait appréhender leur union avec envie et l’association pour le moins étonnante en a charmé plus d’un, mais la curiosité (peut-être malsaine) nous a poussé à placer la barre très haute, si haute qu’aucune erreur n’eut été permise.
Alors si l’on envisage l’œuvre avant même sa naissance, les fervents serviteurs d’OPETH affirmeront que Storm Corrosion contiendra sans l’ombre d’un doute une musicalité Death et se mariera probablement fort bien avec le savoir-faire progressif de PORCUPINE TREE. Les fans du dernier cité quant à eux se réjouiront (ou pas) que la blonde chevelure de leur frontman préféré sera un brin secouée par les syncopes électriques du Finlandais. Tout ça était sans compter sur le changement musical que commençait à emprunter OPETH. Evidemment nous en avions eu un avant-goût avec Heritage, mais n’est-ce pas fréquent de s’essayer à ses audaces, juste pour voir comment prend la sauce ?
Bon rien ne sert de tergiverser pendant des heures sur le sujet, poussez le son, oui, assez fort car vous n’allez pas vous exploser les tympans avec ce morceau au combien soporifique (« Drag Hopes ») qui entame l’étrange conte des hôtes qui ont investi vos écoutilles. Je me souviens encore avoir attendu l’explosion de grunts qui suivraient, comme après bien des introductions langoureuses de Ghost Reveries ou encore Damnation, grossière erreur de ma part je dus dès lors me contraindre à accepter l’évidence, rien ne me rappellerait mes amours d’antan. Pas même les envolées passionnées de Steven Wilson.
Inutile en revanche de crier au scandale. Ceux qui d’entre vous hurleront la traîtrise qu’ils se le tiennent pour dit : on ne vous a pas volé sur la marchandise, non, il s’agit bien ici d’une véritable offrande qui a pris plus de dix longues années pour voir le jour. C’est donc le fruit d’un travail longuement réfléchi même s’il a toute l’envergure d’un bœuf entre potes à la veillée, refaisant le monde avec des yeux d’enfants. Et c’est beau tout de même (« Storm Corrosion ») d’entendre ses notes qui glissent avec aisance sur ses mots presque retenus. Même les personnages du tableau choisit chez Mikael pour orner la pochette de l’album (dixit une interview du duo), semblent prendre vie sur les airs des deux amis.
N’attendez pas l’avalanche qui vous mettra à terre, mais plutôt l’onde de douceur que leur maturité à eux à prise au détour de la vie en s’engageant sur un sentier à la direction pour le moins déroutante. Vous n’aurez que quelques stigmates de leurs personnalités d’autrefois comme lors des deux dernières minutes de « Hag », je sais c’est peu, mais il faudra s’en contenter car l’heure est à la sérénité chez nos compères qui finalement dévoilent un travers plus sage, plus serein.
La musicalité de Storm Corrosion n’est que délicatesse et plénitude acoustique contenue dans un havre de savoir, pour ne mettre à profit que leurs expériences respectives au service d’une œuvre expérimentale et complexe aux oreilles de ceux qui n’écoutent pas plus loin que le bout de leur lobe. Il ne m’aura fallut pas moins de cinq écoutes pour en humer chaque saveur et quand bien même je suis déçue de l’absence d’ondes métalliques j’ai su apprécier le savoir faire de ces deux hommes qui étaient et resteront de talentueux musiciens.
Ajouté : Mercredi 26 Septembre 2012 Chroniqueur : Line44 Score : Lien en relation: Storm Corrosion Website Hits: 7268
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