La ville rose ne rassasie pas uniquement ses occupants de son cassoulet fétiche, elle ne répand pas seulement ses grands édifices religieux devant leurs yeux dans ce vaste territoire chargé d’un patrimoine culturel qui n’est pas des moindres. Pointe aussi le bout de son nez, pour le moins discret vu le contexte, EON (ELEMENT OF NOISE) combo de Groove/Metalcore ayant vu le jour en 1999. Issu d’un milieu pourtant loin des Ricains nos petits français se sont construit à travers leurs arpèges et gloussements coreux une identité à l’égal des quelques maîtres du genre qui résident au cœur de l’hyper-puissance que sont les States tels que HATEBREED, MACHINE HEAD et j’en passe qui font partie de leurs influences. Humblement et surtout dans la bonne humeur que le groupe se vante de mettre au profit de leur zic ils nous présentent ici avec cet Unscared, premier album qui succède à un timide EP, un boulot de taille.

Avec toute la complaisance qu’ils portent au public les messieurs ont à cœur de produire des compositions où chacun « vient foutre sa merde » comme se plaît à le clamer Flo (chant) et ce qui en résulte est une jolie mixture de groove sur accords métalliques. Inutile d’être adepte du genre pour être plus ou moins happé par certains morceaux qui ne sont pas sans nous rappeler quelques références Punky à la GREEN DAY (« One More Beer », « Change The End ») ou RAPeuse à la LIMP BIZKIT (« The Flat Arm Of Justice »).

Moult explications sur leur patronyme serait superflue puisqu’il est clair pour tout le monde alors venons-en au fait, oui les gaillards se considèrent comme un élément du bruit, mais bruit au combien dompté en faveur de titres décomposés en séquences aux techniques diverses comme dans « Better Than Dead » où les riffs ne sont pas noyés sous les égorgements de cochons comme il est parfois triste de le constater chez certains de leurs congénères, le solo quant à lui ancrera fermement l’agilité avec laquelle ils cabriolent dans des univers différents.

Certes la fraîcheur de l’album frôle le versant jeun’s dans des morceaux comme « One More Beer » ou « Change The End », mais ils se retrouveront en minorité face à des titres tels que « Several Thruths », « Scar », etc … dont la force de frappe démontrera la maturité qui émane de l’œuvre qui a mis tout de même cinq ans à voir le jour.