La rentrée approche doucement mais surement. Si je dis ça le sourire aux lèvres, c’est parce que j’ai quitté le système scolaire depuis déjà un petit moment. Mais pour les écoliers déprimés, il y a toujours un moyen ludique et musical pour réviser un peu sa géo. Et c’est WARDANZ ! Quatre mectons pâlichons fiers de descendre tout droit de la « Black Mountain ». Alors la priorité n’est pas vraiment de savoir si ce groupe sera oui ou non le renouveau du Heavy Metal à la française, c’est surtout de localiser cette putain de « Black Mountain » sur une carte de l’Hexagone. Et je vous promets que même si, dit de cette manière, ça ressemble à un délire « Tolkienien », la Montagne Noire existe bel et bien. Maintenant que comme moi, votre soif de savoir est soulagée, je vous propose de plonger corps et âme dans ce premier album éponyme du quatuor tricolore qui, vous l’aurez peut-être deviné, est profondément attaché à ses racines musicales.

Pas d’ambigüité possible, pas de chemins tortueux, WARDANZ c’est du Heavy Metal et basta. Et cette offrande, vieille de quatre ans à l’heure où j’écris ces lignes, n’a pas trop mal vieilli, pour la simple et bonne raison qu’elle n’avait déjà rien de moderne à sa sortie. Reprenant les schémas classiques du Heavy Metal à la fois US mais aussi européen avec quelques interventions vraiment teutonnes à la ACCEPT dans les riffs, cet album a été entièrement écrit par Kevin, chanteur et guitariste, du temps où il évoluait encore seul. Depuis, trois musiciens se sont joints à lui, dont un certain Léo Margarit, la « French Connection » de PAIN OF SALVATION. Le résultat de ce remodelage dépassera probablement pas mal d’attentes, puisqu’on se retrouve confrontés à des compositions à la fois entrainantes et précises. Rock N’ Roll dans l’esprit avec des créations comme « Walls Of Silence » ou encore « Racin’ With The Wind » qui fait très SCORPIONS lu en filigrane, Wardanz est d’une maturité technique assez surprenante pour un groupe dont la réputation peine encore à dépasser les sommets de cette foutue Montagne Noire. J’aurais quand même tendance à penser que malgré une section rythmique qui fait correctement son boulot et qui prend pas mal de libertés (accélérations, variations…), cet opus se déroule sur un faux rythme qui plombe un peu le plaisir. L’interminable balade « Comanche Moon » ou la non-moins enquiquinante « Drizzle And Passing Clouds » sont certes incontournables pour tout disque de Heavy qui se respecte, mais embarrassent de par leur durée et leur tempo hypnotique. L’absence de solos majestueux se fait également remarquer, au contraire de l’omniprésence de Kévin dont les vocalises collent parfaitement à l’ambiance relax et authentique de cette modeste production. WARDANZ fait de la musique sans se prendre la tête et il est bien sûr totalement gênant pour un critique de formuler la moindre remarque technique à propos d’un disque qui n’a pour maîtres mots que le plaisir et le fun.

Alors pour relativiser un peu tout ça, je vais me contenter de vous traduire un passage de la chanson « Racin’ With The Wind » qui, très franchement, est la description la plus terre-à-terre qui puisse être faite de leur musique. A vous d’y voir un cri du cœur ou du blabla de politicien. Ceux qui se sentiront concernés ne sauront être déçus par ces fiers représentants du Heavy traditionnel et français !

« C’est dans ma tête, c’est dans mon cœur, c’est dans mon âme,
C’est ma propre décision, c’est ma propre vision,
J’entends le signal, j’entends le battement, j’entends l’appel,
Je suis prêt pour l’action, l’action yeah ! »