NEPHALOKIA (FRA) - Sunshine (2011)
Label : Klonosphère
Sortie du Scud : 22 avril 2011
Pays : France
Genre : Death Metal
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 44 Mins
Un premier album est toujours très important dans la carrière d’un groupe. Il constitue le plus souvent la concrétisation d’années d’efforts et/ou de galères, et propose la plupart du temps un répertoire bien rodé sur scène, testé sur tout type d’audience, et maîtrisé à l’extrême.
Il sait aussi révéler l’identité propre d’un groupe à un moment T, et si on sait fouiller dans la masse de données qu’il propose, on peut alors deviner ce que va devenir la carrière d’un groupe… ou pas !
Et le premier mot qui me vient à l’esprit après avoir écouté le premier effort des toulousains de NEPHALOKIA est « puissance ».
Empruntant tant les codes du Death contemporain, que les arrangements et structures du Post Hardcore moderne, NEPHALOKIA navigue sans cesse entre ultra violence maîtrisée et dissonances mesurées, ce qui rend l’écoute de leur album tout à fait intéressante.
Au niveau des influences majeures, on pourrait citer DAGOBA pour ces guitares graves, MESHUGGAH bien sur pour les cassures de rythme, et MNEMIC, pour cette variété d’ambiances gérée de manière agressive mais pondérée.
J’aimerais souligner en préambule l’extraordinaire travail de Popov (la vodka ?) à la batterie, qui abat un boulot monstre tant dans les parties rapides que dans les accumulations de breaks divers. En tant que batteur moi-même, j’ai toujours été admiratif de cette race de percussionnistes capables de taper vite, fort, et d’ajouter à leur jeu une bonne dose de finesse et d’inventivité. En voilà un au moins qui à compris que ça n’est pas parce qu’on joue du Metal extrême qu’on est obligé de faire des descentes de toms à la vitesse de la lumière sans arrêt.
Autre point positif à ce niveau là, une double grosse caisse qui n’intervient que lorsque le besoin s’en fait sentir. Quel bonheur pour une fois que d’entendre autre chose qu’un tir rangé de quarante cinq minutes qui déglingue les oreilles !
Notons aussi la très belle pochette et le titre inspiré de l’album qui tranchent avec la musique proposé.
En dehors de ces considérations, il faut quand même admettre que NEPHALOKIA est considérablement agressif. Attention, pas bordélique hein, agressif ! Les titres se suivent dans la première partie de l’album sans se ressembler (ce que la fin ne propose pas, avec quelques morceaux assez similaires), et on navigue entre l’ultra brutalité rythmique, avec des heurts incessants qui nous déstabilisent, à dessein d’ailleurs, et des parties plus atmosphériques bienvenues, avec arpèges doucereux, et même une basse surprenante (« The Omniscient Man »).
Le chant d’Arnaud se situe à la croisée des chemins entre le raclage de gorge Hardcore et les intonations Post Metal plus harmonieuses, et les guitares oscillent en permanence entre la dissonance et l’efficacité brute.
Et l’alchimie fonctionne à plein régime, comme le prouve le monumental « The Wake », monstre de puissance Core, durant lequel les guitares tissent une toile faussement mélodique pour mieux nous engluer dans un chant véritablement hurlé. Un développement progressif pour un final apocalyptique, durant lequel Arnaud se permet même une courte gueulante franchement Death. Et si vous enchaînez directement sur « Vynian », le constat devient dithyrambique, car le groupe sur ce titre décide de montrer tout son savoir faire, et tout y passe, du break basse/batterie improbable qui se donne des airs de fausse samba (une fois de plus, chapeau Popov !), aux séquences harmoniques oniriques, le tout sur fond de schéma Deathcore terrible !
Notez aussi sur vos tablettes les court instrumental « Passage » pour ses vertus progressives apaisantes, ainsi que le final « Rising » pour son break central rappelant le doux son du panzer.
Quel belle introduction à l’univers de NEPHALOKIA que ce Sunshine… On y découvre un groupe sur de lui – à raison – et fier de la multiplicité et diversité de ses influences. Le sud de la France bouge bien depuis quelques années, et vient de se découvrir un ambassadeur de choc pour représenter ses valeurs les plus extrêmes mais intelligentes hors de la région.
Alors, les gars, vous venez quand à Paris ? Le soleil brille aussi (par moments) chez nous !
Ajouté : Jeudi 09 Août 2012 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Nephalokia Website Hits: 7636
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