DOOGIE WHITE (uk) - As Yet Untitled (2011)
Label : Metal Mind Productions
Sortie du Scud : 24 octobre 2011
Pays : Angleterre
Genre : Hard Rock
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 47 Mins
Il y a des noms comme ça qui ne peuvent pas ne PAS vous dire quelque chose. Celui de Doogie WHITE en fait partie. Avec un CV qui prend des allures de who’s who du Heavy Metal Européen, Doogie est un chanteur à part, de la caste sacrée, et qu’on prend toujours plaisir à retrouver sur un album.
Il faut dire qu’il a usé ses cordes vocales pour de fameux instrumentistes, avec un arrêt régulier sur la case « Casse burnes égocentrique et tyrannique », notamment en compagnie de la ténébreuse majesté Ritchie Blackmore, et du Suédois infernal Yngwie Malmsteen. Si vous rajoutez à la liste l’inconstant Michael Schenker, vous pouvez saluer la performance, qui mérite d’être applaudie. Mais il a aussi tenu le micro pour les Metal Heads de TANK, CORNERSTONE, LA PAZ, j’en passe et j’en repasse.
Alors pour la bleusaille, vous comprendrez qu’il faut chercher ailleurs. Car si Doogie a tant de fois été sollicité, ça n’est pas par hasard. WHITE est de cette race de vocalistes fins, puissants, au timbre chaud et gorgé de feeling que tous les vrais combos de Heavy Metal s’arrachent. Et à juste titre. Un peu dans la veine d’un Jorn Lande, en plus râpeux, d’un Glenn Hughes, en moins blues, ou même d’un Coverdale pour rester dans la filiation, sans le stupre et la luxure des cordes vocales.
Les siennes sont pures, et il le prouve une fois de plus tout au long de cet album fabuleux.
Not Yet Untitled ?
Pourquoi pas, après tout, à quoi bon le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse ! Et celle procurée par notre sommelier du jour est un grand cru, qu’on débouche avec révérence, et qu’on savoure le palais extatique.
Commençons donc par une private joke voulez vous ? Le premier morceau de ce CD est en effet une petite blague que fit lors de son audition pour RAINBOW Doogie, lorsque Ritchie lui demanda du neuf à écouter… Il lui offrit sur un plateau ce « Come Taste The Band », au titre emprunté au PURPLE Mk IV, celui sans… Blackmore ! Ce qui fit s’esquisser un sourire sur les lèvres pourtant souvent closes de l’ancien six cordistes du pourpre profond, qui trouva décidemment cet Ecossais très blagueur !
Il n’empêche que pour entamer un album solo, quelle claque !!! Tout est en effet là pour nous rappeler au bon souvenir du PURPLE des mid 70’s, du solo/intro à la John Lord, à l’intervention plus vraie que nature de Bolin, en passant par les intonations vocales chargées de soul… C’est furieux certes, Heavy sans aucun doute, et ça a le mérite de remettre les pendules à l’heure. Le meilleur de la tradition version 2011, c’est une performance extraordinaire et qui en dit long sur la suite de l’album.
Car ce qu’affectionne Doogie, c’est bien sur ce Hard-Rock de tradition, qui fait la part belle à la puissance et aux mélodies, qui sait rester classique sans tomber dans la redite.
Une preuve ? « Dreams Lie Down And Die », qui n’aurait pas détonné dans le répertoire du lutin Dio de la grande époque, celle de Holy Diver, avec ce chant si sacré et grandiloquent, sans pour autant être pompeux, ces riffs nobles et authentiques et cette rythmique plombée…
Dans un registre plus léger mais tout aussi explosif, le chanteur sait aussi taquiner le fantôme des frères Young, en une version plus martelée comme il le prouve avec « Time Machine ».
Il sait aussi se frotter au radiophonique intelligent et moderne, et « Secret Jesus » en est une très belle illustration avec une fois de plus un solo magnifique pour un chant plus posé, un peu dans la veine de Lande lorsqu’il est particulièrement en forme.
Mais si vous avez l’âme un peu ZEP en un soir pluvieux, je vous recommande l’écoute répétée de la pépite « Sea Of Emotion », que notre beau David aurait pu chanter s’il avait été moins focalisé sur les demoiselles. Des accords au doux parfum celtique, un chant apaisé, LED ZEP III, ça vous dit quelque chose ?
Et Doogie n’oublie pas non plus pourquoi il est passé par la case RAINBOW, et nous offre un final épique, véritable cheval de bataille de l’album durant lequel tout le monde se lâche, et « Times Like These » de nous entraîner dans un univers coloré, où les méandres de l’histoire du Hard Rock nous capturent, pour notre plus grand plaisir. Riff énorme, chœurs travaillés et fiers, rythmique solide, tout est là pour nous rappeler pourquoi un jour, nous avons préféré cette musique à toutes les autres.
Doogie WHITE, retenez bien ce nom, comme le feront les historiens du Hard-Rock. Car il est un vocaliste de talent, qui se voue corps et âme à son art, comme peu d’artistes savent le faire. Son As Yet Untitled saura trouver un écho dans pas mal d’oreilles, pour peu que le classicisme ne vous effraie pas, et que vous soyez, comme moi, un amateur éclairé de petites perles traditionnelles comme on n’en fait plus que trop rarement depuis quelques années.
Tu n’as pas trouvé de titre pour ton album mon cher Doogie ?
Tu t’en fous ? Nous aussi, ça tombe bien. Et tu peux tous leur donner l’appellation que tu souhaites, tant que tu les remplis d’autant de morceaux fantastiques.
Ajouté : Mercredi 18 Juillet 2012 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Doogie White Website Hits: 7536
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