EUROPE (se) - Bag of Bones (2012)
Label : EarMusic
Sortie du Scud : 27 avril 2012
Pays : Suède
Genre : Néo Hard Rock
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 41 Mins
Avec ce neuvième album, et quatrième depuis la reformation du groupe, EUROPE confirme encore un peu plus sa réputation irréprochable de Rock band, et le tout sans renier son passé.
Joli tour de force de la bande à Tempest et Norum, qui tient autant de la renaissance incroyable que du hold-up caractérisé. Aucun faux pas depuis huit ans, avec une tétralogie d’albums sans failles, remplis de morceaux profonds, rapides, inspirés, légers, et parfois atypiques, ce dont nous n’allons pas nous plaindre, bien au contraire.
Last Look At Eden, outre son titre en forme de pied de nez au passé, et Prisoners In Paradise, nous avait laissés sur une formidable impression, que Bag Of Bones se devait d’entériner.
Chose faite.
Première constatation, Kevin Shirley leur a filé LE son. Celui qui décolle les boomers et qui décoiffe les baby-boomers. Guitare bien méchante, clavier pur jus 70’s, rythmique compacte et chant en avant. Et depuis que Joey a décidé de laisser tomber ses envolées lyriques aigues à mourir, c’est un véritable bonheur d’entendre sa voix mise en relief sur le canal central.
Seconde constatation, l’homogénéité est encore de mise. Bag Of Bones est compact, sans tomber dans la redite, et privilégie les climats costauds et bien enrobés. Mais une fois de plus, un morceau vient jouer les trublions. Nous en parlerons plus tard.
Troisième constatation, la guitare de monsieur Norum est toujours aussi volubile. Sèche lorsque le Rock l’exige, mais toujours généreuse, ce fabuleux guitariste a une fois de plus su trouver les riffs parfaits, et les soli taillés sur mesure.
Bien vu.
Les chansons ? Beaucoup de choses à en dire, et surtout, pas grand-chose à jeter. Ce qui est devenu une constante avec le quintette. Beaucoup d’énergie, une sacrée dose de feeling, des influences Classic Rock accommodées à la sauce 2k, sans aucun opportunisme.
Et après un « Riches To Rag » introductif bien épicé, EUROPE vient derechef traîner ses guêtres dans un espèce de marécage bien plombé, rappelant autant le ZEP le plus costaud que les albums solo du maître Glenn Hughes. Quant au titre de ce fabuleux morceau, « Not Supposed To Sing The Blues », doit on y voir une fois de plus y voir un clin d’œil au passé, contradiction pieuse de l’extraordinaire « Devil Sings The Blues » qu’on retrouvait sur Secret Society ?
Possible !
Quoiqu’il en soit, EUROPE ne nous laisse pas le temps de trop nous appesantir dans des digressions comparatives, puisque déjà résonne « Firebox » et ses boucles arabisantes, sur fond de refrain diablement Heavy. Un riff béton, une rythmique carton, et en seulement trois morceaux, les suédois arrivent à nous convaincre de la pertinence de leur démarche.
L’intro acoustique du morceau éponyme ressuscite une fois de plus le fantôme du dirigeable, sentiment qui se confirme à mesure que le morceau déroule et mélange avec flair le meilleur du Hard-Rock moderne et la tradition hérité des grands dinosaures d’antan. Rempli d’arrangements rythmiques heureux, c’est un des hauts faits de l’album, et qui nous offre en sus des interventions de John à couper le souffle… Quel guitariste mon Dieu…
Après le petit intermède « Requiem », « My Woman, My Friend » nous offre une pesanteur que même DOWN n’aurait pas reniée ! Mais une fois de plus, le chant de Joey fait la différence et nous colle la chair de poule par sa profondeur et sa sincérité. Bravo les gars !
Sans vraiment gloser, « Demon Head » se contente de reprendre les recettes déjà éprouvées par les deux albums précédents, tandis que « Drink And A Smile » se permet un joli démarquage du séminal « Led Zeppelin III », avec ses boucles acoustiques celtiques et son chant qui ressemble à s’y méprendre à du Plant pur jus. Qu’il est loin le temps où les suédois ne juraient que par DEEP PURPLE !
Le final nous offre l’échevelé « Mercy You, Mercy Me », aussi éloigné du « Mercy Mercy Me » de Marvin Gaye que peut l’être un chardon d’une rose, et la clôture « Bring It All Home » qui nous rappelle à quel point le talent d’EUROPE pour concocter de jolies ballades tout sauf sirupeuses est encore bien intact. Mélodie imparable, chant nostalgique, guitare plaintive, tout est là pour nous laisser sur une note de beauté pure, et achever l’album de la plus belle manière qui soit.
Une fois de plus, nous voici face à un groupe bien ancré dans son époque, qui n’occulte rien de ses débuts. Avec des chansons simples, comme ils ont toujours su en faire, les suédois de EUROPE s’affirment comme un groupe majeur de la scène Hard-Rock du 21ème siècle, et dament le pion à bien des combos dont la carrière a commencé bien après eux.
Avec ce subtil mélange de sonorités traditionnelles couplées à des arrangements modernes, EUROPE valide son billet pour le paradis du cœur des fans, et nous enthousiasme encore, et encore. Et prouve qu’en 2012, on peut pratiquer une musique classique, humble, tout en restant indispensable.
Ajouté : Mercredi 20 Juin 2012 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Europe Website Hits: 7128
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